Les individus confrontés à des risques

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Les individus sont confrontés à différents risques tout au long de leur vie. Mais tous les groupes sociaux ne sont pas touchés de la même manière : on peut mettre en évidence des inégalités d’exposition et de comportement face à la survenue de ces risques.

I. Des risques économiques et sociaux divers…

1) Du risque individuel au risque social

Perdre son emploi, avoir un accident ou encore tomber malade sont des événements, plus ou moins prévisibles, qui peuvent affecter les individus au cours de leur existence. On parle alors de risque pour évoquer la probabilité d’y être confronté. Le risque est estimable et se distingue de l’incertitude.

Mot clé

En France, l’État-­providence désigne un État qui intervient largement dans la sphère économique et sociale, notamment en prenant en charge les risques sociaux.

Pour les individus, la survenue du risque peut entraîner une privation de revenus ou des dépenses supplémentaires. Quant à la société, elle va se trouver privée de ressources productives et verra les inégalités augmenter, creusant ainsi l’écart entre les individus ayant des difficultés à faire face aux risques et le reste de la population. L’avènement d’un État-providence a permis de prendre progressivement en charge la plupart de ces risques, ­appelés risques sociaux.

2) Les principaux risques sociaux

La maladie comme l’accident nécessitent des soins qui se traduisent par l’achat de biens ou de services de santé. Ils peuvent également signifier une baisse de revenus résultant d’une incapacité à travailler.

La vieillesse est un risque social lié, d’une part, au fait de devenir trop âgé pour pouvoir occuper un emploi et, d’autre part, à celui de devoir faire face à des dépenses supplémentaires pour se soigner ou rester en bonne santé.

La perte d’emploi suite à un licenciement est également synonyme de perte de revenus et considérée à ce titre comme un risque social dans la plupart des économies développées.

II. … qui frappent inégalement les individus

1) Des inégalités d’exposition au risque selon les groupes sociaux

Face à la maladie, les populations à risque sont les personnes âgées et les personnes fragilisées par des modes de vie qui peuvent favoriser l’apparition de problèmes de santé.

Mot clé

Selon l’Insee, le taux de chômage est le pourcentage des chômeurs dans la population active. Les chômeurs sont des actifs sans emploi à la recherche d’un emploi.

Les actifs sont inégalement exposés au risque de perte d’emploi : les non qualifiés et les jeunes connaissent les taux de chômage les plus élevés.

Les ouvriers de sexe masculin sont particulièrement exposés au risque ­d’accident du travail : leurs conditions de travail sont dangereuses ou pénibles.

2) Des attitudes différenciées face au risque

La majorité des individus a une aversion au risque : ils sont prêts à payer pour être assurés et se montrent prudents, à l’inverse des individus dits neutres au risque. L’aversion au risque augmente avec l’âge.

Face au risque, les hommes et les femmes ont des comportements différents, qui sont le résultat d’une socialisation différenciée. Les conduites à risque (usage du tabac, excès de vitesse…) sont en effet valorisées chez les hommes car associées de manière stéréotypée à des comportements virils.

Malgré le développement de l’État-providence, on assiste paradoxalement à un sentiment d’insécurité croissant. Les individus développent une aversion au risque qui se traduit par une plus grande demande de protection.

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Les inégalités d’espérance de vie

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Ce document présente les inégalités d’espérance de vie à 35 ans en France ­métropolitaine selon le sexe et la catégorie sociale.

À l’âge de 35 ans, on constate environ 6 ans d’écart entre les hommes et les femmes dans l’ensemble de la population ainsi qu’entre les cadres et les ­ouvriers de sexe ­masculin. Ces inégalités résultent d’expositions et d’attitudes ­différenciées face aux risques sociaux.