Les fonctions et les formes de la monnaie

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La monnaie est constituée de l’ensemble des moyens de paiement utilisés par les agents économiques. Plus précisément, elle est ­définie par ses fonctions et elle peut prendre des formes diverses.

I. Les fonctions de la monnaie

1) Les trois fonctions économiques

En tant qu’unité de compte, la monnaie permet de fixer un prix. Grâce à la monnaie, il est possible d’établir une échelle de prix simple et unique, exprimée en unités monétaires.

Comme intermédiaire des échanges, la monnaie est d’abord un « agent de circulation » : elle facilite et accélère les échanges, c’est une liquidité. C’est là sa fonction la plus courante.

Mot clé

Pour un ménage, l’épargne est la part du ­revenu non ­immédiatement utilisée pour la consommation.

La monnaie est également réserve de valeur. L’agent qui détient de la monnaie n’est pas obligé de l’utiliser immédiatement. En tant que réserve de valeur, la monnaie permet de constituer une épargne.

2) Les fonctions sociales et politiques

L’existence d’une monnaie repose sur la confiance des agents économiques dans sa capacité à jouer son rôle. Elle crée un lien entre ces agents, constituant ainsi un instrument essentiel de la cohésion sociale.

La monnaie a une dimension politique car elle est un instrument de pouvoir et de souveraineté. En imposant son monopole d’émission de la monnaie, le pouvoir unifie l’espace économique et impose son système de paiement à l’ensemble de la communauté politique.

II. Les formes de la monnaie

1) Les formes actuelles de la monnaie

Mot clé

Un pouvoir libératoire illimité signifie qu’elle est ­obligatoirement ­acceptée comme moyen de ­paiement.

La monnaie fiduciaire comprend la monnaie divisionnaire composée des pièces de monnaie et des billets émis par la Banque centrale. La monnaie fiduciaire est la seule monnaie ayant un « pouvoir libératoire illimité ». Elle repose sur la confiance des agents économiques dans les institutions qui émettent cette monnaie (fiduciaire vient du latin fiducia qui signifie confiance).

La monnaie scripturale est constituée par les dépôts à vue des agents économiques dans les banques. Cette monnaie est scripturale dans le sens où elle correspond à des écritures sur les livres de comptes des banques (scripturale vient du latin scriptus signifiant écrit). Elle représente aujourd’hui plus de 90 % de la monnaie totale.

Il ne faut pas confondre monnaie scripturale et moyens de règlement des échanges, c’est-à-dire les instruments (chèques, cartes bancaires, virements) ­permettant de faire circuler cette monnaie.

2) La masse monétaire

La masse monétaire représente la quantité de monnaie en circulation dans une économie. Plusieurs agrégats monétaires permettent de la mesurer en fonction de leur degré de liquidité :

  • M1, agrégat le plus liquide, est composé des différents types de monnaie (fiduciaire, scripturale) ;
  • M2, moins liquide que M1, inclut M1 et les comptes sur livret ;
  • M3, agrégat le moins liquide, est composé de M2 ainsi que des placements à terme et créances négociables.

À l’origine, la monnaie se présentait sous la forme de marchandises (bétail, céréales, fèves de cacao…). Elles ont été remplacées par des monnaies métalliques, puis fiduciaires et enfin scripturales. Cette évolution est qualifiée de dématérialisation de la monnaie.