Les déséquilibres alimentaires

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L'obésité, une malnutrition par excès d'apport

A) L’indice de masse corporelle : indicateur d’obésité

L’obésité est définie selon l’OMS comme un excès de masse grasse (tissu adipeux) dans l’organisme, entraînant des complications sur la santé. Il existe différents niveaux d’obésité déterminés par l’indice de masse corporelle ou IMC :

IMC (kg/m2) = masse (kg)taille2(m)

À savoir

Adip(o) : graisse.

Cyt(o) : cellule.

Le tissu adipeux est un tissu conjonctif riche en cellules graisseuses appelées adipocytes.

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Remarque

L’IMC est toutefois une valeur générale et ne prend pas en compte le taux de masse musculaire (masse maigre), ni la répartition de la masse grasse (et donc le type d’obésité, à savoir gynoïde ou androïde, selon qu’elle est répartie sur la partie basse ou haute du corps). Le diagnostic est donc établi à l’aide de 2 autres paramètres : le tour de taille et le rapport tour de taille/tour de hanche.

B) Les facteurs de risque

L’obésité est une maladie plurifactorielle, mais dans 98 % des cas, elle est due à un déséquilibre alimentaire, avec un apport énergétique supérieur aux dépenses. Une alimentation hypercalorique et pauvre en fibres, le grignotage ou encore la consommation de plats préparés conduit l’organisme à mettre en réserve, sous forme de graisse, l’excès de glucides et/ou de lipides non utilisés, entraînant une augmentation de la masse corporelle.

La sédentarité, en diminuant la masse maigre au profit de la masse grasse, constitue un facteur favorisant du surpoids et de l’obésité.

Remarque

Le niveau d’activité physique (NAP) recommandé à la population générale est de 30 min/jour d’activité d’intensité modérée.

D’autres facteurs favorisent la prise de poids tels que l’ingestion de certains médicaments, des troubles hormonaux, le sevrage tabagique, le stress mais aussi les régimes amaigrissants successifs.

Il peut exister également une prédisposition génétique avec, dans certaines familles, une plus grande susceptibilité à la prise de poids.

Enfin, dans 2 % des cas, l’obésité est due à une maladie génétique (mutation sur le gène de la leptine, impliquée dans la régulation de l’appétit, ou sur son récepteur).

Remarque

Des études scientifiques suggèrent que la composition de la flore intestinale (appelée microbiote), moins diversifiée chez l’obèse, serait associée à une certaine susceptibilité dans le développement de l’obésité.

C) Les conséquences pathologiques

L’obésité entraîne de nombreux troubles de la santé, pouvant conduire à une mortalité précoce.

Les troubles les plus fréquents sont le diabète de type 2, des atteintes cardiovasculaires (hypertension artérielle, infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque), respiratoires (dyspnée d’effort voire au repos, apnée du sommeil), mécaniques (arthrose, tendinite, lombalgie), digestives (reflux gastrique) ou encore certains cancers (prostate et côlon chez l’homme, seins et ovaires chez la femme).

Remarque

L’obésité a aussi des conséquences physiologiques et sociales importantes, avec une discrimination du sujet obèse, une perte d’estime de soi et un état dépressif pouvant altérer de façon significative la qualité de vie.

DÉFINITIONS

Dyspnée : difficulté à respirer.

Apnée : arrêt temporaire de la respiration.

Lombalgie : douleur de la région lombaire.

Tendinite : inflammation d’un tendon.

Arthrose : dégénérescence d’une articulation.

D) La prévention

Elle s’appuie sur des mesures hygiéno-diététiques, c’est-à-dire relatives au mode de vie et à l’alimentation.

Elle repose sur des campagnes d’information qui encouragent la population à adopter une alimentation équilibrée et la pratique régulière d’une activité physique.

E) Les traitements

La perte de poids s’obtient par plusieurs moyens souvent combinés :

le traitement hygiéno-diététique : ce sont les conseils mis en œuvre dans le cadre de la prévention ;

le traitement médicamenteux : il a pour objectif de limiter les apports énergétiques en diminuant la digestion des graisses par la lipase, et donc leur absorption ;

le traitement chirurgical : dans les cas d’obésité sévère, on peut réduire la capacité de l’estomac par gastroplastie, afin de provoquer un remplissage plus rapide et augmenter ainsi la sensation de satiété.

Il existe 3 techniques de chirurgie restrictive de l’estomac :

l’anneau gastrique : réduction de la partie supérieure de l’estomac avec un anneau ajustable ;

la sleeve gastrectomie : suppression des 2/3 de l’estomac ;

le bypass gastrique : court-circuit du tube digestif.

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Anneau gastrique

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Sleeve gastrectomie

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Bypass gastrique

Les malnutritions par carence d'apport

Elles conduisent à des troubles nutritionnels en raison d’un déficit dans la ration alimentaire qui ne permet pas de combler les besoins de l’organisme.

A) Les carences spécifiques

Elles ne concernent qu’une seule catégorie de nutriment. Dans ce cas, l’apport énergétique est satisfaisant, mais l’apport nutritionnel incorrect : on parle de carence qualitative. C’est le cas du Kwashiorkor, dû à un apport insuffisant en acides aminés essentiels. Cette pathologie touche les enfants dans les pays en voie de développement au moment du sevrage. Elle se traduit notamment par une anémie, des œdèmes (visage, abdomen) et un retard staturo-pondéral.

Un autre trouble nutritionnel, le rachitisme, est dû à une carence en vitamine D entraînant un défaut de calcification osseuse et un squelette de petite taille et fragile.

B) Les carences globales

Elles s’étendent à toutes les catégories d’aliments : dans ce cas, l’apport énergétique fourni par l’alimentation est très inférieur aux besoins. On parle de carence quantitative qui peut être liée à :

une insuffisance dans l’apport alimentaire. C’est le cas du marasme, forme grave de dénutrition affectant les enfants en bas âge dans les pays touchés par la famine ;

un refus de s’alimenter. C’est le cas de l’anorexie qui correspond à une diminution ou une perte de l’appétit, ayant des causes organiques (malformation du tube digestif, par exemple) ou mentales (situation la plus courante).

Remarque

Dans le cas de l’anorexie mentale, qui touche majoritairement les jeunes filles, on parle davantage de trouble du comportement alimentaire que de trouble nutritionnel.

Dans les 2 cas, ces carences nutritionnelles se manifestent par une maigreur très prononcée (cachexie), associée à un grand affaiblissement de l’organisme, pouvant être mortel dans les situations extrêmes.