Un texte théâtral comporte à la fois les répliques prononcées par les acteurs, et des indications de mise en scène, les didascalies, qui ne doivent pas être proférées. Cette distinction révèle la spécificité du texte théâtral, destiné à être joué.
I Les didascalies
Les didascalies désignent tout ce qui, dans le texte de théâtre, n’est pas prononcé par les comédiens. Rares dans le théâtre classique, elles ont une importance grandissante aux XXe et XXIe siècles.
On appelle didascalies initiales tout ce qui précède le texte proprement dit, c’est-à-dire la liste des personnages et les informations sur les lieux et le moment où se situe l’action.
Les indications scéniques englobent toutes les remarques sur le lieu (par exemple un objet dont la présence est spécifiée) ou le temps (par exemple lorsque le comédien doit faire une pause avant de prononcer la suite de sa réplique), et toutes les indications destinées au comédien sur le ton ou la gestuelle.
Certaines indications scéniques sont directement prises en charge par le dialogue (on parle alors de didascalies internes).
« Prends un siège, Cinna » (Cinna, Corneille, V, 1)
[Auguste indique ici à son interlocuteur le mouvement à accomplir.]
II Le dialogue
Repère
À noterLe dialogue théâtral s’inscrit dans une double énonciation : d’une part, un personnage parle à un autre personnage ; d’autre part, l’auteur parle aux spectateurs à travers les personnages.
Le dialogue est l’ensemble des propos échangés par les personnages. Il est constitué d’un échange de répliques, dont la longueur peut être très variable :
– la répartie est une réplique rapide, souvent spirituelle ;
– la stichomythie est un échange de répliques très brèves, qui n’occupent généralement pas plus d’un vers, voire d’un hémistiche ;
– la tirade est une longue réplique ;
– le récit théâtral est une longue tirade, prononcée par un messager qui expose aux autres personnages et aux spectateurs une succession d’actions qui n’ont pu être représentées sur scène ; c’est le cas du récit de la mort d’Hippolyte par Théramène dans Phèdre de Racine.
III Le monologue
Dans certains cas, un personnage parle seul sur scène, sans autre destinataire que lui-même (et les spectateurs) : on parle alors de monologue. Parfois critiqué pour son invraisemblance, le monologue permet d’exposer l’intériorité du personnage et de clarifier ses intentions.
Certaines formes de discours théâtraux se rapprochent du monologue :
• Dans le soliloque, le personnage ne s’adresse à personne, pas même à lui-même, et semble divaguer.
• Les stances sont écrites à la manière d’un poème, en vers de longueur variable ; l’exemple le plus célèbre en est le monologue de Rodrigue dans le Cid (I, 6).
• L’aparté est prononcé à l’intérieur d’un dialogue, mais les autres personnages ne sont pas censés l’entendre : il est destiné à celui qui le prononce, comme s’il pensait à haute voix, et indirectement aux spectateurs.
• L’adresse au public se distingue de l’aparté : le personnage s’adresse explicitement au public, comme s’il brouillait les deux niveaux de la double énonciation.