Un mot dit toujours plus que ce qu’il semble dire, notamment parce qu’il s’insère dans une série de champs (lexicaux, sémantiques) qui viennent élargir l’éventail de ses significations.
I Les sens d’un mot
1 Polysémie et champ sémantique
Un mot admet généralement plusieurs sens que l’usage a installés et fait coexister : on dit qu’il est polysémique. Tous ces sens dérivent d’un sens premier, appelé sens propre, qui est souvent celui donné par l’étymologie.
L’ensemble de ces significations, propres et dérivées (sens figuré), recensées dans les dictionnaires, constitue son champ sémantique.
2 Dénotation et connotation
Le sens dénoté est celui que donne le dictionnaire : ce que le mot désigne, autrement dit sa signification objective. Il varie au cours des siècles, s’atténue ou se renforce : par exemple, le mot gêne, qui signifiait « torture » au XVIIe siècle, ne signifie plus aujourd’hui qu’une « difficulté », un « embarras ».
Les connotations, elles, désignent toutes les significations implicites que reçoit le mot, en fonction de la subjectivité de celui qui l’emploie, en fonction aussi des références culturelles qui s’y attachent.
Le mot « rose » désigne la fleur du rosier (sens dénoté) et fait référence à l’amour, mais aussi à la beauté, la fraîcheur ou la fragilité (sens connotés).
II Le champ lexical
Repère
ConseilLe repérage des champs lexicaux dominants est un bon moyen d’identifier les principaux thèmes d’un texte et d’amorcer son interprétation.
Des mots se rapportant à un même domaine forment ce qu’on appelle un champ lexical. Ils ne sont pas nécessairement de même nature grammaticale ; ainsi, le champ lexical de la peur comprend :
– des noms tels que frayeur ou angoisse,
– des adjectifs tels que terrorisé ou inquiet,
– des verbes tels que terrifier ou craindre…
Le champ lexical dérivationnel (parfois appelée famille de mots) rassemble des mots formés sur un même radical.
Ainsi, la famille de sembler comprend des termes comme ressembler, semblable, semblablement, dissemblable…
III Les relations sémantiques
Les mots sont liés par diverses relations sémantiques.
La synonymie est une relation d’identité sémantique ; voiture et automobile sont synonymes parce qu’ils ont une signification voisine.
L’hyperonymie est une relation d’inclusion générique ; le mot arbre est l’hyperonyme de chêne parce qu’il l’englobe dans une signification plus large.
L’antonymie est une relation d’opposition ; grand est l’antonyme de petit.
L’homonymie rapproche deux mots se prononçant ou s’écrivant de la même façon (porc et port ; air et ère…), mais n’ayant pas le même sens dénoté.
IV Les registres de langue
Les registres (ou niveaux) de langue hiérarchisent les différentes manières de s’exprimer en fonction de leur degré de recherche lexicale et de maîtrise syntaxique. On distingue en particulier :
– le registre soutenu (le plus recherché, celui des discours officiels) ;
– le registre courant (celui de la conversation professionnelle) ;
– le registre familier (celui de la conversation amicale).
On peut ainsi distinguer certains synonymes en fonction de leur niveau de langue : les mots automobile (soutenu), voiture (courant) et bagnole (familier) renvoient tous au même objet.
Zoom
L’évolution du lexique
Le lexique est un ensemble vivant où les nouveaux mots (néologismes) se forment à partir d’un radical déjà existant (dérivation), d’une combinaison de mots déjà existants (composition) ou sont construits à partir d’un mot existant dans une autre langue (emprunt).