L’État peut être en besoin de financement pour faire face à son déficit budgétaire. Il doit alors recourir à l’emprunt pour financer la dépense publique. Cette dépense a des effets sur l’économie.
I. Le besoin de financement de l’État
Pour financer ses dépenses, l’État dispose de ressources : les prélèvements obligatoires. Les administrations publiques collectent en effet des impôts, des taxes et des cotisations sociales qui représentent chaque année les recettes fiscales de l’État. L’État dispose également de recettes non fiscales, telles que les dividendes versés par les entreprises dont l’État est actionnaire ou encore le produit des amendes de la circulation et du stationnement routier.
Mot clé
Le solde budgétaire est la différence entre les recettes et les dépenses de l’État. S’il est négatif, on parle de déficit budgétaire ; s’il est positif, c’est un excédent budgétaire. S’il est nul, le budget est à l’équilibre : le montant des recettes est égal à celui des dépenses.
Elles leur servent à financer la protection sociale (assurance maladie, chômage…), la production de biens et de services collectifs (Éducation, justice, défense nationale…) et le remboursement du service de la dette, qui représente environ 12 % des dépenses de l’État en 2018.
Lorsque le montant des dépenses publiques excède le montant des recettes, on parle de déficit budgétaire. Le montant de ce déficit correspond au besoin de financement des administrations. En France, en 2018, le montant des dépenses publiques s’élève à 329,6 milliards d’euros et celui de des recettes à 242,9 milliards d’euros, soit un déficit de 86,7 milliards.
II. Le financement de l’État par l’emprunt
L’État se finance en réalisant des emprunts sur les marchés financiers. C’est le Trésor public qui se charge d’émettre des titres sur le marché obligataire. Par exemple, un bon du trésor est un titre émis par le trésor public, destiné à opérer un financement à court et moyen terme.
Le taux d’intérêt des obligations d’État dépend du risque de crédit associé à cet État. Les agences de notation évaluent ce risque et notent les États. Cette note a une influence sur les taux d’intérêt exigés par les créanciers. Plus le risque est considéré comme élevé, plus le taux demandé sera important.
Ces nouveaux emprunts font augmenter le montant de la dette des États, appelée dette souveraine, ainsi que le service de la dette, c’est-à-dire le montant annuel du remboursement des sommes empruntées et des intérêts. Ils pèsent sur les dépenses de l’État et sur le déficit budgétaire. Ils ont un caractère cumulatif : de nouveaux emprunts augmentent le service de la dette qui creuse le déficit budgétaire et nécessite de nouveaux emprunts pour le financer.
III. Les effets de la dépense publique sur l’économie
Mot clé
La politique budgétaire est une politique économique conjoncturelle par laquelle l’État utilise le budget pour atteindre ses objectifs (ex. : relancer la croissance).
Dans le cadre d’une politique budgétaire de relance, le déficit public peut être considéré comme un moyen de soutenir l’activité. L’accroissement des dépenses publiques permet de soutenir la demande globale : en investissant ou en augmentant les revenus de transfert des ménages, l’État favorise l’investissement des entreprises et la consommation, ce qui contribue à accroître la production et stimule l’emploi. Pour les économistes keynésiens, cette politique budgétaire est à l’origine d’un effet multiplicateur favorable à la croissance.
Pour les économistes libéraux, l’intervention de l’État dans l’économie a des effets néfastes. En finançant ses dépenses publiques par l’emprunt, l’État fait à la fois augmenter les taux d’intérêt (du fait de l’augmentation de la demande de capitaux) et assèche l’épargne disponible pour les agents économiques privés. L’investissement public se substitue à l’investissement privé, sans réel effet positif sur l’activité économique : on parle d’effet d’éviction.
ZoomRisque de crédit et taux d’intérêt des obligations d’Etat
Le montant de la dette des États s’est accru pour faire face aux effets de la crise des subprimes à partir de 2008. Face à cela, les agences de notation dégradent la note de certains États et les marchés financiers augmentent les taux d’intérêt des obligations d’État.
On constate que les taux pratiqués diffèrent selon les pays : plus de 16 % pour la Grèce en 2011 contre seulement 2,5 % pour l’Allemagne. Plus endetté, l’État grec représente un plus gros risque pour les investisseurs.