Le cancer, une conséquence des mutations génétiques

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Vert : définitions

I. Le processus de cancérisation

Un cancer peut être défini comme une maladie due à la prolifération anarchique de cellules, conduisant à la destruction du tissu originel, puis de l’ensemble de l’organisme en cas d’extension de la tumeur.

La cancérisation est un processus qui se déroule en 3 étapes successives :

  • l’initiation est une altération spontanée ou provoquée du génome d’une cellule. Ces mutations peuvent concerner des proto-oncogènes existant dans le patrimoine normal de la cellule et les transformer en oncogènes. Il peut également s’agir de mutations d’un gène de contrôle de la multiplication cellulaire comme les anti-oncogènes ;
  • la promotion tumorale s’effectue par des divisions cellulaires successives qui sont à l’origine d’un clone de cellules malignes (hyperplasie). Chaque réplication augmente le risque de nouvelles mutations, il en résulte une hétérogénéité tumorale et une altération de l’organisation tissulaire (dysplasie). Cela peut expliquer certains échecs thérapeutiques puisque les différentes cellules manifestent une sensibilité variable aux traitements ;
  • la progression : les modifications acquises donnent des propriétés nouvelles aux cellules comme l’immortalité, l’autonomie de la division et l’acquisition d’un pouvoir migratoire associée à une perte d’adhésivité et une inhibition de contact qui facilitent l’infiltration des tissus sains (cancer invasif).

Par la suite, une vascularisation de la tumeur se met en place par angiogenèse, c’est-à-dire par création de nouveaux capillaires sanguins, assurant les apports nutritifs nécessaires à sa croissance. Il peut alors y avoir détachement de la tumeur primitive, pénétration dans les vaisseaux sanguins, transport dans un organe à distance aboutissant au développement de métastases.

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Tumorogenèse et évolution au niveau d’un tissu épithélial

Définition

Les oncogènes (du grec onkos, signifiant masse ou tumeur, et génos, signifiant génération, naissance, origine) sont une catégorie de gènes dont l’expression favorise la survenue de cancers.

II. Le diagnostic du cancer

La découverte de cette pathologie chez un individu est faite le plus souvent à l’occasion d’une visite chez le médecin généraliste pour une autre cause. Des troubles fonctionnels (dysphonie pour le cancer du larynx par exemple) ou la présence d’une tuméfaction peuvent permettre de suspecter un cancer.

Le diagnostic devra être confirmé par des techniques d’imagerie (radiographie, scanner, IRM, échographie) éventuellement associées à des prélèvements biologiques (biopsie et examens anatomopathologiques).

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Personne réalisant une mammographie et clichés mettant en évidence une tumeur mammaire

Des marqueurs tumoraux permettent par leur dosage de diagnostiquer certains cancers. On peut citer à titre d’exemple l’alpha-foetoprotéine (AFP) dont l’augmentation est associée aux tumeurs du foie ou des testicules, l’antigène carcino-embryonnaire (ACE) présent dans les cas de carcinomes du côlon, du sein ou du pancréas, ou l’antigène prostatique spécifique (PSA) dont la teneur augmente chez les personnes atteintes de cancer de la prostate.

III. Agents mutagènes, prévention et traitements des cancers

1) Agents mutagènes

Même si les cancers peuvent survenir de manière spontanée, certains agents, qualifiés de mutagènes, favorisent l’apparition de tumeurs. Il peut s’agir d’agents physiques (radiations, UV, etc.), chimiques (amiante, benzène, alcool, tabac, etc.) ou biologiques (certains virus comme le papillomavirus). On estime qu’environ 10 % des professions exposent à des agents mutagènes.

2) Prévention et dépistage précoce

Afin de limiter le risque de survenue ou de récidive de cancers, le dépistage précoce ainsi que la prévention sont très importants. La prévention consiste à limiter l’exposition aux facteurs cancérigènes (campagnes anti-tabac, information sur le risque d’exposition aux UV, etc.) tandis que le dépistage précoce consiste en des examens réguliers (frottis cervical, coloscopie, etc.), en particulier chez les personnes à risque (fumeurs, personnes à antécédents familiaux, etc.)

3) Traitements des cancers

Les cancers sont traités de trois manières principales :

  • par chirurgie : cela consiste en l’ablation de la tumeur ;
  • par chimiothérapie : ce terme, bien que surtout utilisé pour le cancer, désigne tout traitement par des agents chimiques ;
  • par radiothérapie : cela consiste en une application thérapeutique de rayonnements ionisants.

Les techniques de chimiothérapie et radiothérapie ciblent les cellules malades mais touchent inévitablement les cellules saines et sont à l’origine d’effets secondaires plus ou moins pénibles. On parle de troubles iatrogéniques, c’est-à-dire provoqués par un acte médical. On peut par exemple observer l’apparition d’une rougeur associée à une réaction inflammatoire près de la zone irradiée en cas de radiothérapie. La chimiothérapie peut provoquer des nausées, des vomissements, une chute de cheveux et une fatigue extrême.

À savoir

Les préfixes carcino, cancero, onco et tumoro sont relatifs au cancer.

Ainsi, un carcinome est un cancer touchant une lignée cellulaire épithéliale. De même, l’oncologie ou cancérologie est la spécialité médicale qui traite les tumeurs cancéreuses.