La société française : un espace social hiérarchisé

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La société française est hiérarchisée en groupes sociaux. L’appar­tenance à un groupe est déterminée par la profession de l’individu. Mais il existe d’autres critères de hiérarchisation de l’espace social.

I. La profession, un déterminant central de la position sociale

1 ) Un accès à certaines ressources lié à la profession occupée

La position sociale d’un individu est fortement liée à sa profession. Si le niveau de diplôme détermine fortement les chances d’accès à une profession, celle-ci conditionne l’accès à de nombreuses ressources.

Les revenus, et donc l’accès aux biens et services de consommation, les conditions de travail, le prestige social sont très variables selon les professions. Toutes les professions sont donc associées à des positions sociales hiérarchisées.

2) Des catégories socioprofessionnelles hiérarchisées

La nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) a été élaborée pour classer les professions et regrouper celles qui présentent une certaine similarité en termes d’accès aux ressources valorisées ou de pratiques sociales dans une même catégorie ­socioprofessionnelle (CSP). Elle constitue un ­outil pour rendre compte de la structure sociale.

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La nomenclature des PCS de l’Insee est fondée sur différents critères (activité, inactivité, profession, statut de l’emploi, niveau de qualification…) et rassemble dans une même catégorie des individus présentant des propriétés sociales communes.

Il en résulte une hiérarchie sociale, reposant sur le type d’emploi occupé, la place dans la hiérarchie, le niveau de qualification, le secteur d’activité. Les membres des CSP ouvriers et employés occupent généralement une position ­sociale proche, mais inférieure à celle qu’occupent les membres de la CSP profession intermédiaire, ceux-ci occupant une position sociale inférieure aux membres de la CSP cadres et professions intellectuelles supérieures.

II. D’autres facteurs de structuration

1 ) La position dans le cycle de vie et le genre

Le genre est une variable importante de différenciation. Les femmes ont généralement un désavantage sur les hommes pour accéder aux ressources ­valorisées. Elles occupent plus souvent un emploi précaire, ont une rémunération moindre et consacrent plus de temps aux activités domestiques que les hommes.

Certaines hiérarchies sociales se rapportent à la position dans le cycle de vie. Les jeunes actifs sont plus exposés au chômage que les individus plus âgés. Ainsi, en 2019, 20 % des jeunes de 20 à 24 ans sont au chômage, ce taux est 2,3 fois plus élevé que celui des actifs de 25 à 49 ans.

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Le cycle de vie est constitué des différentes étapes qui jalonnent la vie (entrée à l’école, insertion sur le marché du travail, retraite…).

2)  Le lieu de résidence et la composition du ménage

L’accès à certaines ressources socialement valorisées diffère aussi selon le lieu de résidence. Ainsi les résidents de zone rurale ou périurbaine accèdent moins facilement aux consommations culturelles que les urbains. De même, à diplôme égal, habiter un quartier d’une banlieue défavorisée donne un désavantage en termes d’accès à l’emploi. Selon le rapport 2016 de l’Observatoire national de la politique de la ville, un diplômé bac + 5 de plus de 30 ans a 22 % de chances de moins d’occuper un emploi de cadre lorsqu’il est issu des quartiers prioritaires.

La composition du ménage est enfin un facteur de différenciation sociale. Les familles monoparentales sont ainsi plus exposées à la pauvreté que les familles composées d’un couple et de leurs enfants. À revenu du ménage égal, le niveau de vie d’un célibataire et celui d’une famille nombreuse sont aussi très différents.

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L’effet de quartier

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Source : Observatoire national de la politique de la ville, Portrait des quartiers prioritaires, 2016.

 Les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) sont les territoires d’intervention du ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, identifiés sur le critère du revenu moyen par habitant.

 Ainsi, les personnes issues des quartiers prioritaires sont en moyenne plus jeunes et moins diplômées. Elles ont donc moins de chances d’accéder à des emplois stables et bien rémunérés.