La recomposition des espaces intramétropolitains

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Après avoir envisagé le rôle des métropoles et leur fonctionnement en réseau à différentes échelles, il convient de considérer ces espaces à l’échelle intramétropolitaine. Les métropoles connaissent en effet une extension verticale et horizontale, qui contribue à fragmenter les espaces urbains.

I Étalement urbain et nouveaux centres fonctionnels

1 Une extension verticale et horizontale

Les métropoles connaissent une extension verticale (gratte-ciel, villes à plusieurs niveaux) mais surtout horizontale : c’est l’étalement urbain. À Phoenix, la densité de population est très faible et certains suburbs (banlieues) périphériques sont à plus de 80 kilomètres de la ville-centre.

Ce phénomène entraîne une augmentation des mobilités intra-urbaines, surtout motorisées, à l’origine de pollutions et de nuisances sonore et lumineuse. À Pékin, les seuils de pollution de l’air recommandés par l’OMS sont régulièrement franchis (179 jours de pollution en 2015).

Cet étalement urbain s’accompagne aussi d’une fragmentation fonctionnelle des espaces urbains (logements, zones d’emplois, centres commerciaux…) qui contribue d’autant plus à l’augmentation des mobilités entre les différents territoires. Le Mall of America à Minneapolis bénéficie ainsi d’un parking de plus de 10 000 places.

2 Une organisation de plus en plus polycentrique

De nouvelles centralités apparaissent dans les périphéries des métropoles, appelées edge cities (ville-lisière) par Joel Garreau. Dans ces zones d’emplois, se concentrent en général des fonctions moins prestigieuses que dans la ville-centre (back-office). Pour autant, ces nouveaux pôles périphériques participent à une organisation plus polycentrique des métropoles. À New York, plusieurs edge cities permettent de limiter les navettes ­domicile-travail convergeant vers l’hypercentre.

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Un cluster est un territoire spécialisé dans l’innovation mettant en lien différents acteurs d’un même domaine dans le but de créer des synergies.

Ces nouvelles centralités prennent parfois la forme de clusters comme dans la banlieue de New York, où émergent des pôles suburbains spécialisés dans la pharmacie, l’informatique…

II Accentuation des contrastes et des inégalités

1 La fragmentation sociospatiale

Les métropoles sont marquées par une fragmentation sociospatiale : les inégalités sociales prennent la forme d’inégalités spatiales. Les taux de chômage et de pauvreté sont ainsi beaucoup plus élevés dans le Bronx qu’à Manhattan.

Dans les pays en développement, la croissance urbaine se caractérise souvent par l’émergence de bidonvilles. À Mumbai, le bidonville de Dharavi côtoie l’hypercentre de la capitale économique de l’Inde.

2 Gentrification et nouvelle densification dans les villes-centres

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La gentrification désigne la conquête spatiale de quartiers populaires par des catégories socioprofessionnelles aisées, qui passe par une transformation des logements, des commerces et de l’espace public.

Cette segmentation est parfois amplifiée par la gentrification des villes-centres des métropoles. À Berlin dans le quartier populaire de Kreuzberg la hausse des prix de l’immobilier entraine le départ progressif des classes populaires vers des quartiers plus excentrés.

Aux États-Unis, le new urbanism, un courant d’architectes et d’urbanistes, prône une densification des espaces centraux pour limiter l’étalement urbain. Ceci permettrait un urbanisme de la walkability (« marchabilité ») favorisant les circulations autogènes.

Vérifiez que vous avez bien compris les points clés des fiches 29 à 32.