La guerre d’Algérie (1954-1962)

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Jaune : dates, chiffres

Vert : définitions

Introduction

Pourquoi l’Algérie accède-t-elle à l’indépendance dans la violence ?

I. Les origines de la guerre en Algérie

1) Un territoire particulier

Conquise en 1830, l’Algérie est une colonie de peuplement qui abrite environ 1 million d’Européens pour 8,5 millions d’Algériens musulmans.

 Intégrée au territoire français, l’Algérie est divisée en trois départements. Malgré l’existence d’une assemblée algérienne, le pouvoir appartient en réalité au gouverneur et à l’administration française.

2) Une société inégalitaire

 Les Français d’Algérie (pieds-noirs) sont des urbains (commerçants, salariés) ou de grands propriétaires fonciers.

 Les Algériens, peu scolarisés, sont ouvriers agricoles ou petits commerçants. Ils sont nombreux à venir gonfler la population des villes où la pauvreté augmente.

3) La montée du nationalisme algérien

 Le 8 mai 1945, à Sétif et Guelma où des défilés sont organisés pour fêter la victoire, des violences font de nombreuses victimes.

 Après la répression de ces manifestations, le nationalisme algérien se radicalise. Le Front de libération nationale (FLN) réclame l’indépendance et préconise l’insurrection.

II. Le conflit algérien

1) Les débuts de la guerre

 Le 1er novembre 1954, des attentats éclatent dans tout le pays. C’est la première action du FLN et de sa branche armée, l’ALN.

 Le FLN se signale par des attentats et une action de guérilla qui s’amplifie de 1955 à 1956. En 1956, le gouvernement envoie le contingent (400 000 jeunes qui font un service militaire de 18 mois) pour y effectuer des « opérations de maintien de l’ordre ».

2) L’enlisement

 Élu en 1956 pour faire la paix en Algérie, Guy Mollet enfonce le pays dans la guerre et couvre les exactions de l’armée. L’armée gagne la bataille d’Alger en 1957 en utilisant la torture.

 Les militaires cherchent à désolidariser les Algériens des nationalistes. Certains combattent aux côtés des Français : les harkis.

3) La chute de la IVe République

 En France, l’impuissance politique est totale : de mai 1957 à mai 1958, quatre gouvernements se succèdent.

 Le 13 mai 1958, à Alger, des manifestants pieds-noirs réclament le retour du général de Gaulle.

 Le 1er juin 1958, de Gaulle est nommé président du Conseil. L’Assemblée le charge de préparer une nouvelle constitution.

III. Une fin de conflit violente

1) Une guerre qui gagne la métropole

 Élu président de la Ve République, de Gaulle propose en septembre 1959 le droit à l’autodétermination du peuple algérien.

 Les partisans de l’Algérie française s’y opposent : les pieds-noirs, l’Organisation de l’armée secrète (OAS) et une partie de l’armée. Ces derniers organisent deux rébellions qui échouent : la « semaine des barricades » en janvier 1960 et le « putsch des généraux » en avril 1961.

 La violence gagne la métropole. Lors d’une manifestation à Paris le 17 octobre 1961, près de 200 Algériens sont tués par la police.

2) L’indépendance de l’Algérie

Dates clés
En mars 1962, les accords d’Évian prévoient le cessez-le-feu. Le 3 juillet 1962, l’indépendance est proclamée.

800 000 pieds-noirs rentrent en France. Après l’indépendance, plus de 60 000 harkis sont massacrés en Algérie et l’OAS commet des attentats en France.

Conclusion

La guerre d’Algérie constitue pour la France l’apogée de la contestation coloniale. Ce conflit se solde par la fin de la IVe République, le retour au pouvoir du général de Gaulle et l’indépendance de l’Algérie.