La coopération transfrontalière : une priorité de l’UE

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Les relations transfrontalières sont pour l’Union européenne un moyen de contribuer à unifier des territoires différents et d’approfondir le sentiment européen. En effet, le rapprochement entre les collectivités locales dépasse le cadre traditionnel de l’État-nation.

I. Des politiques favorables aux territoires transfrontaliers

1) Une priorité de l’UE

Dans les années 1960, les relations transfrontalières étaient surtout bilatérales, comme entre la France et l’Allemagne. Ces relations ont ensuite été encadrées par l’Union européenne pour rapprocher les États membres.

Dans un premier temps, la CEE a vu dans ces rapprochements un moyen de garantir la paix par la coopération et le dialogue entre les peuples. Le premier projet à voir le jour est le Pôle européen de développement de Longwy en 1985.

Dans un second temps, l’UE a encouragé ces projets à passer « au-dessus » des États afin de renforcer des relations entre régions culturellement proches ou redynamiser des territoires en difficulté. Pour la période 2014-2020 (programme Interreg V), le budget consacré est de 10 milliards d’euros.

2) Des coopérations différentes mais des objectifs communs

Les programmes de coopération transfrontalière européenne (CTE) sont les principaux moyens d’action de l’UE. Ils s’inscrivent dans la politique de cohésion européenne avec la réduction des inégalités.

Mot-clé

La coopération transfrontalière européenne est la politique de l’UE dans ce domaine. Elle est associée au FEDER et doit prendre une plus grande ampleur avec le prochain budget (2021-2027).

Ces programmes agissent à l’échelle nationale, régionale et locale dans des domaines très différents (économie, culture, migrations). Ils mettent, principalement, la priorité sur la diminution des obstacles transfrontaliers (harmonisation du droit) et la création de services et de transports communs.

La France a créé la Mission opérationnelle transfrontalière (MOT) pour aider à la mise en place de projets, veiller aux intérêts des territoires transfrontaliers et mettre en réseau les acteurs et les expériences. Elle favorise aussi la mise en réseau des différents acteurs, publics et privés, à toutes les échelles des deux côtés de la frontière.

II. La multiplication des projets

1) Des réalisations concrètes

La coopération transfrontalière fonctionne à toutes les échelles et intervient dans des domaines très variés.

Dans le secteur de l’emploi, la région Grand Est collabore depuis 1993 avec les Länder voisins afin de favoriser le placement des travailleurs frontaliers dans les activités qui ont d’importants besoins.

La CTE a aussi mis en place des micro-projets, comme entre la France et la Wallonie (Belgique), afin d’aider les échanges entre les collectivités locales peu favorisées.

2) Des structures pour favoriser une gouvernance transfrontalière

Les eurorégions sont des GECT (Groupements européens de coopération territoriale) qui ont pour but de favoriser les politiques transfrontalières.

Mot-clé

Une eurorégion est un espace géographique commun à plusieurs régions de différents États membres. C’est un territoire multiculturel, qui partage souvent une histoire commune.

Elles sont de natures très variées et se font sur la base du volontariat des collectivités locales à partir de projet commun (dynamiser l’économie, améliorer les transports). La France en possède à différentes échelles. Celle de Lille-Kortijk-Tournai (créée en 2008) est connue sous le nom d’Eurométropole.

Ces actions se traduisent, aussi, dans le développement durable. Ainsi, la création, en 2004, du parc naturel transfrontalier du Hainaut, constitué de deux parcs naturels (un français, un belge) sur la frontière franco-belge, a abouti à la réalisation d’une charte transfrontalière.