L’UE : élargissements, approfondissements et doutes

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Depuis le début des années 1990, la construction européenne a dû relever un défi considérable. Celui-ci s’est traduit par un élargissement et un approfondissement de l’UE, mais aussi par des remises en cause de la part de certains États et d’une partie des citoyens.

I. Les élargissements et leurs enjeux

À la fin de la guerre froide, la CEE (Communauté économique européenne) compte 12 États. Après quatre nouveaux élargissements (1995, 2004, 2007 et 2013), l’UE regroupe jusqu’à 28 membres en 2019.

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L’élargissement est l’intégration de nouveaux États au sein de l’Union européenne.

À partir des années 2000, à part Malte et Chypre, ce sont essentiellement des pays d’Europe de l’Est qui intègrent l’UE. Les nouveaux entrants doivent respecter un certain nombre de critères : démocratie, respect des minorités, économie de marché viable, acceptation du droit européen.

Plusieurs États sont en attente d’intégration comme la Turquie, la Bosnie- Herzégovine, la Macédoine du Nord, le Monténégro et la Serbie. La question de savoir si l’UE doit ou non continuer à s’élargir fait cependant débat. Les pays de l’Est sont moins développés que ceux de l’Ouest de l’UE, ce qui peut créer des problèmes : concurrence entre l’Est et l’Ouest, report des aides européennes vers les pays de l’Est. En outre, les institutions de l’UE devront être revues, si le nombre de pays augmente encore.

II. Les approfondissements

1) Le traité de Maastricht (1992) et l’euro

Le traité de Maastricht transforme la CEE en UE (Union européenne) et crée une citoyenneté européenne, qui se superpose à la citoyenneté des États membres. Il met aussi en place une politique étrangère et de sécurité commune (PESC) ainsi qu’une coopération policière et judiciaire.

Il renforce les pouvoirs du Parlement et institue l’union économique et monétaire (UEM). L’euro, monnaie unique, naît en 1999, entre en circulation en 2002. Elle est aujourd’hui la monnaie officielle de 19 États membres.

2) Des compétences de plus en plus diversifiées

L’UE dispose de compétences exclusives en ce qui concerne le marché intérieur, la politique commerciale, la politique monétaire, la pêche.

Elle partage ses compétences avec les États membres sur d’autres sujets comme l’agriculture, la recherche, l’environnement, la sécurité. Le traité de Lisbonne (2007) a prévu l’extension des compétences de l’UE sur la santé publique, l’énergie, la protection civile et le sport.

La construction européenne met aussi en place des infrastructures afin de mailler le territoire européen (tunnel sous la Manche, 1994).

III. L’UE : des remises en question

1) Une UE éloignée des citoyens ?

En 2005, la Constitution européenne a reçu une majorité de « non » en France et aux Pays-Bas. Or en 2007, le traité de Lisbonne a repris les principales dispositions du texte constitutionnel. Les citoyens ont considéré que leur choix n’avait pas été respecté. De plus, ils lui reprochent d’être trop technocratique.

Info

Dans un système technocratique, les avis des conseillers techniques (dirigeants, professionnels de l’administration) sont privilégiés par rapport aux facteurs humains et sociaux.

2) Brexit et démocraties illibérales

En 2016, les citoyens du Royaume-Uni ont voté majoritairement en faveur de la sortie de l’UE (Brexit). Mais la négociation d’un accord de sortie a été complexe.

Certains pays (Pologne, Hongrie) respectent de moins en moins la démocratie et critiquent l’UE. Les partis eurosceptiques, hostiles à la construction européenne, et l’abstention enregistrent des scores importants lors des élections européennes de 2019.