L’immunité adaptative met en jeu des molécules nommées anticorps, ainsi que les lymphocytes B, cellules à l’origine de leur production. Elles constituent l’immunité adaptative humorale.
I. Les anticorps, acteurs principaux de l’immunité humorale
Doc1 Structure d’un anticorps
Les anticorps sont des protéines de type immunoglobulines (essentiellement des γ-globulines), solubles dans le sang, constitués de 4 chaînes : 2 lourdes et 2 légères. Chaque chaîne présente : une partie constante, qui leur permet de se fixer aux phagocytes ; une partie variable ayant une structure complémentaire des antigènes sur lesquels ils se fixent. Chaque anticorps est spécifique d’un seul type d’antigène.
Doc2 Formation de complexes immuns
L’association anticorps/antigènes forme des complexes immuns qui neutralisent le danger (ils précipitent et empêchent la propagation de l’agent pathogène) et facilitent la phagocytose (les phagocytes se fixent sur la partie constante des anticorps grâce à des récepteurs spécifiques présents sur leur membrane et éliminent les complexes immuns).
II. La production d’anticorps
Les anticorps sont produits par des cellules spécialisées issues de la transformation de lymphocytes B (LB) : les plasmocytes. Il existe différents types de LB, différant par le type d’anticorps qu’ils présentent à leur surface. Chaque LB possède un seul type d’anticorps membranaire, capable de détecter un antigène qui lui est spécifique. Chaque type de LB existe en plusieurs exemplaires, qualifiés de clones.
Lorsqu’un antigène pénètre dans l’organisme, seuls les clones de LB spécifiques de ces antigènes sont sélectionnés : c’est la sélection clonale.
Ils subissent alors une multiplication intense, c’est la phase d’amplification. Puis les LB se différencient en plasmocytes, cellules spécialisées dans la production d’anticorps, de compositions identiques aux anticorps membranaires qui ont détecté l’antigène, et en LB mémoire (voir chap. 3).
Méthode
Mettre en évidence le caractère adaptatif de la réponse humorale
Mot clé
Sérum : liquide sanguin (dépourvu de cellules).
On injecte une protéine d’albumine de sérum de bœuf (Sérum Albumine Bovine) à un lapin sain. Cette protéine joue le rôle d’antigène. Quelques jours plus tard, on effectue une électrophorèse à partir du sérum de ce lapin (on centrifuge un échantillon de sang et on récupère le sérum qui surnage).
À partir du document présenté, expliquer pourquoi on parle de réponse adaptative lorsqu’on parle de réponse humorale.
Doc Électrophorèse d’un lapin témoin (à gauche) et d’un lapin ayant subi une injection de SAB (à droite)
Une électrophorèse permet de séparer les protéines contenues dans le sérum en fonction de leur taille et de leur charge.
Conseils
Étape 1 Comparer les protéines constituant le sérum des deux lapins.
Étape 2 Établir un lien entre les différences observées et les conditions d’expérience pour chaque lapin. En déduire l’origine de ces différences.
Étape 3 Donner les conditions nécessaires pour déclencher la réponse humorale (à l’origine de la production d’anticorps) qui vous permettent d’expliquer le caractère adaptatif de la réponse humorale.
Solution
Étape 1 Le lapin ayant reçu une injection de SAB présente des γ-globulines, donc des anticorps, contrairement au lapin témoin.
Étape 2 Sans injection d’antigène SAB, il n’y a pas production d’anticorps anti-SAB. À l’inverse, à la suite de l’injection, le lapin en produit. L’injection de SAB a donc déclenché la production d’anticorps anti-SAB.
Étape 3 La production d’anticorps par la réponse humorale n’est déclenchée qu’après une mise en contact avec un antigène. La réponse humorale est donc induite. C’est pourquoi on parle de réponse adaptative.