I. Le risque et ses facteurs
1) La notion de risque
Le risque est un danger éventuel, inhérent à une situation ou à une activité, plus ou moins prévisible : c’est une menace potentielle. S’il survient, un risque peut avoir des conséquences néfastes pour une organisation allant du simple contretemps dans les délais, de la dégradation des ressources, à l’incapacité à atteindre ses objectifs.
Exemple
Lors du lancement d’une innovation stratégique, si l’entreprise se fait devancer par son concurrent, cela remet en cause les objectifs mis en place pour ce projet, la rentabilité des investissements consentis pour cette innovation, mais également l’image de marque de l’entreprise. Cela peut donc avoir des répercussions sur la performance commerciale et financière de l’entreprise.
2) La notion de facteur de risque
Un facteur de risque est un élément, un fait ou une occurrence susceptible de favoriser l’émergence du risque. Les facteurs de risque peuvent être d’origine très diverse, et sont parfois indépendants de l’activité de l’entreprise.
Exemple
De mauvaises conditions météorologiques peuvent augmenter le risque d’accident du travail pour les chauffeurs routiers ; la fatigue d’une salariée dans l’industrie chimique peut être source d’erreur dans les dosages.
Pour réduire l’influence de ces facteurs sur son activité, l’entreprise cherche à identifier au mieux ces facteurs, à mettre en place des actions correctives et des procédures qualité afin d’en diminuer les survenances.
II. Les facteurs de risques externes
1) L’évolution de la demande
La demande sur un marché est très fluctuante : elle peut être très forte pendant un temps puis baisser brutalement. La conjoncture économique, un scandale sanitaire, l’apparition d’un nouveau concurrent, des conditions météorologiques ou encore l’apparition d’une nouvelle tendance peuvent avoir un impact sur la consommation.
Exemple
Le scandale de la découverte de traces de viande de cheval dans des plats surgelés a fait s’effondrer la demande de plats préparés à base de viande.
Il est donc très compliqué pour une entreprise de prévoir ses volumes de ventes futures. Certaines entreprises optent donc pour des modèles de production « en flux tendu » ou « à la demande » afin d’éviter la production de stocks qui représentent un coût important pour les entreprises en cas de difficultés de vente.
2) Le cycle de vie du produit
Les phases de cycle de vie d’un produit
La vie d’un produit est rythmée par des moments où les ventes décollent et d’autres où elles se tassent, voire s’effondrent. S’il est difficile de déterminer avec précision ces délais, l’entreprise a tout intérêt à voir les phases ascendantes durer et retarder au maximum les phases de dégradation des ventes :
- le développement : après une phase d’étude, de recherche et de test, un nouveau produit est prêt à être lancé sur un marché ;
- l’introduction ou le lancement : c’est une phase de test en condition réelle. Le produit est présenté au marché et l’entreprise observe l’évolution de la demande. Pendant ce lancement, l’entreprise investit des sommes importantes dans la publicité afin de faire connaître rapidement le produit auprès des consommateurs. Si sa progression est insuffisante, le produit peut être rapidement retiré du marché ;
- la croissance : si la phase de lancement a été positive, on observe généralement une phase pendant laquelle la demande augmente de façon importante. C’est pendant cette période que l’entreprise doit tenter de gagner un maximum de PDM sur ses concurrents ;
- la maturité : elle correspond à une stagnation de la demande à son point le plus élevé. Le produit apporte alors un maximum de rentabilité à l’entreprise qui n’est plus obligée d’investir dans la publicité ;
- le déclin : il s’agit de l’essoufflement de la demande : les ventes s’effondrent, souvent à cause d’une lassitude des consommateurs ou d’une obsolescence de l’offre. L’entreprise peut alors faire le choix d’abandonner l’offre ou investir de nouveau sur celle-ci afin de générer une nouvelle croissance.
3) Les risques liés aux évolutions technologiques
En raison de la course à la technologie et de la recherche de différenciation, les entreprises cherchent à innover. Certaines sont à l’origine de rupture technologique, comme Apple.
La rupture technologique est la conception, le développement et l’introduction d’une innovation technologique radicale, c’est-à-dire d’une technologie profondément différente des technologies dominantes.
L’inconvénient est que les entreprises sont confrontées à l’obsolescence de plus en plus rapide du matériel et des technologies, c’est-à-dire à la dépréciation de leur matériel équipement avant son usure matérielle. Attention, certaines entreprises surfent sur la vague du renouvellement systématique de la demande et du marketing de l’esthétisme. Cependant, ce phénomène appelé obsolescence programmée engendre des problèmes de réputation, financiers et de poursuites judiciaires (lutte contre l’empreinte environnementale).
Le secrétaire d’État à la Transition écologique et solidaire a annoncé la mise en place d’ici à 2020 d’un indice de durée de vie des produits électroniques et électroménagers. Il s’agirait d’une gradation de 1 à 10 destinée à évaluer la robustesse, la durabilité et le caractère réparable du produit.
4) Les risques liés à l’approvisionnement
Dans le cadre de son activité, l’entreprise est amenée à faire appel à de nombreux fournisseurs qui peuvent à tout moment se montrer défaillants : baisse de qualité, retards dans les délais de livraison, rupture, problèmes financiers… Les conséquences de ces défaillances peuvent être importantes pour une entreprise et peuvent aller jusqu’à l’arrêt de la production et l’obligation de mettre le personnel au chômage technique.
Aussi, afin d’augmenter la rentabilité en réduisant les coûts de leur activité, les entreprises essayent de diminuer au maximum leurs stocks, produisant dans une logique de flux tendu. Ce choix rend les entreprises de plus en plus dépendantes de leurs fournisseurs et vulnérables à leurs défaillances.
Les entreprises peuvent également être touchées par des augmentations du coût des matières premières. Cela peut remettre en cause la rentabilité de l’activité et la compétitivité de l’offre d’une entreprise en cas de répercussion de l’augmentation de tarif.
III. Les facteurs de risques internes
1) Les risques inhérents aux ressources humaines
L’embauche d’un collaborateur est une décision lourde de conséquences pour l’organisation. Malgré le soin que la structure porte au choix du candidat, la certitude de trouver le « bon profil » reste illusoire. La période d’essai permet de « tester » la compatibilité et l’adéquation du candidat aux besoins de l’entreprise.
Les baisses de motivation, le turn-over important, les arrêts maladies, l’absentéisme, les conflits sociaux sont autant d’événements qui peuvent perturber l’activité d’une entreprise et diminuer sa productivité.
Les services de gestion des ressources humaines et la direction doivent donc veiller à maintenir un climat social favorable et garantir des conditions de travail optimisées.
2) Les risques liés à l’investissement
L’entreprise investit pour diverses raisons : rester compétitive en améliorant son outil de production, gagner des parts de marché sur ses concurrents, se développer sur de nouveaux marchés… Cependant, si les investissements engagés le sont de manière certaine, les retombées économiques le sont beaucoup moins.
L’enjeu pour l’entreprise est de prendre ses décisions avec un niveau d’information le plus élevé possible afin de réduire ces incertitudes et veiller à garantir la pérennité de son activité.
3) Les risques liés à l’activité commerciale
Lorsqu’une offre ne rencontre pas son marché (une demande insuffisante), malgré les efforts commerciaux déployés, les répercussions économiques peuvent toucher fortement la performance commerciale et financière d’une entreprise et fragiliser son équilibre financier. Les études de marché préalables ont donc pour objectif d’atténuer ce type de risque en tentant de mieux cerner les besoins des consommateurs.
Les défaillances des clients dans le paiement de leurs factures peuvent compliquer la gestion de la trésorerie d’une entreprise. Le recouvrement des créances est une problématique récurrente dans de nombreuses entreprises qui cherchent à en diminuer les effets en vérifiant préalablement la solvabilité des futurs clients.