L'Afrique, un continent en recomposition

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Développement et recomposition territoriale en Afrique

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Recomposition territoriale : réorganisation d’un espace dans un but de développement.

A) Une population mobile, en forte croissance démographique

L’Afrique, continent composé de 54 États, représente près de 15 % de la population mondiale, avec 1,2 milliard d’habitants en 2020. Sa population est jeune (41 % de la population a moins de 15 ans) et la mortalité a fortement baissé grâce aux progrès médicaux depuis 1970. Le continent connaît une forte augmentation de sa population (croissance démographique), ce qui entraîne une forte pression sur les ressources. Les États essaient de planifier une réduction progressive de la natalité, avec des succès divers.

Gérer la croissance urbaine massive en limitant les inégalités est un défi majeur des États africains. La population urbaine est passée de 30 millions en 1950 à plus de 400 millions en 2020. Les Africains partent en ville trouver des emplois et des services. Des mégapoles (16 millions d’habitants au Caire) apparaissent et souffrent des problèmes de transport, de pollution et de logement (couronnes de bidonvilles, logements pauvres fabriqués en matériaux de récupération, sans hygiène, sans confort).

Les Africains se déplacent beaucoup à l’intérieur du continent pour améliorer leurs conditions de vie, vers les États les plus avancés économiquement (Nigeria, Afrique du Sud…). Beaucoup partent aussi pour des questions politiques (guerres) ou environnementales (catastrophes naturelles)… Les migrants se dirigent vers les États européens avec lesquels des liens étroits sont restés depuis l’époque coloniale (ex. : Maghrébins et Sénégalais vers la France), vers les États pétroliers du Moyen-Orient, les pays émergents (Chine) et certains PID (Amérique du Nord). Ces flux ont des retombées économiques positives, car les émigrés envoient de l’argent aux familles restées dans le pays d’origine. Cependant, l’émigration prive les pays de départ d’une main-d’œuvre jeune et qualifiée…

B) Des défis à relever pour stimuler le développement

La croissance démographique entraîne des défis accrus pour répondre aux besoins de base : se nourrir, avoir accès à l’eau potable, se loger, trouver un emploi, s’éduquer, se soigner… La moitié de la population pauvre dans le monde se trouve en Afrique. La question majeure soulevée par le développement est de pouvoir produire de quoi nourrir toute la population (sécurité alimentaire). Or, près d’un Africain sur 4 souffre encore de malnutrition. Les États ruraux produisent surtout pour l’exportation, au détriment de la culture vivrière, avec des résultats variables selon la concurrence mondiale.

La jeunesse se connecte de plus en plus à la mondialisation, mais souffre beaucoup du chômage, en raison d’une scolarisation encore souvent trop faible. Or, la population active doit être qualifiée pour favoriser le développement et la modernisation de l’économie.

Bien que l’Afrique possède des ressources, l’exploitation de celles-ci a amplifié les effets de la corruption, creusé les écarts entre une minorité de gens très riches et une majorité de gens très pauvres qui ne bénéficie pas de ces richesses. Les États doivent également lutter contre les catastrophes naturelles (sécheresse, inondations, séismes…), les guerres civiles (ex. : conflits au Mali entre les populations sédentaires au sud et les Touaregs nomades au nord) et les pandémies (SIDA, virus Ebola) qui freinent leurs politiques de développement.

De plus, l’Afrique accueille les déchets toxiques de nombreux PID et pays émergents qui s’en débarrassent pour économiser les frais de recyclage, provoquant ainsi des scandales sanitaires. Peu d’États ont les moyens ou la volonté de se préoccuper de l’environnement, de lutter contre la déforestation ou l’usure des sols…

C) Vers de nouvelles politiques démocratiques ?

Beaucoup d’États africains (Afrique du Sud, Sénégal…) prennent cependant conscience du problème de la gestion des ressources et de la gouvernance. Ils sollicitent des aides au développement auprès d’associations humanitaires (Action contre la Faim, Médecins sans Frontières), d’organisations internationales (ONU)… Les États du G8 ont effacé en 2005 une partie des dettes du continent, pour permettre aux pays les plus en difficulté de sortir de l’impasse économique et de ne pas abandonner leurs projets de développement.

Les États africains investissent alors dans les services publics (éducation, santé, logements décents) et le déploiement d’infrastructures efficaces et entretenues (ex. : étendre les réseaux d’eau potable). L’objectif est d’améliorer les conditions de vie de leur population. Des progrès s’accomplissent, mais pas sur tout le continent.

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Gouvernance : prises de décision réalisées par des acteurs différents (États, firmes, ONG, institutions internationales) pour favoriser le développement d’un territoire.

L'Afrique face à la mondialisation

A) Des évolutions économiques variables selon les secteurs

L’Afrique garde une place marginale dans les échanges mondiaux (moins de 3 % des échanges mondiaux), et les échanges intérieurs restent faibles. Cependant, le continent dispose de nombreuses ressources agricoles (bois, cacao, café, fruits exotiques…) et de ressources minières et énergétiques : uranium (Niger), pétrole (golfe de Guinée…). Les grandes villes littorales s’intègrent aux échanges mondiaux, modernisent leurs ports pour favoriser les exportations et s’adapter aux échanges par conteneurs (Dakar, Lagos…). L’Afrique est aussi reliée à la mondialisation par les réseaux de la criminalité (drogue, armes, piraterie contre les navires de tourisme et de commerce dans l’océan indien…).

Une part croissante de la population a accès à Internet (cyber-cafés, portables).

De nombreux États étrangers achètent des terres agricoles en Afrique, pour améliorer leurs capacités à répondre aux besoins alimentaires de leur population. Ces États manquent souvent eux-mêmes de terres cultivables (Corée du Sud), ont une population très nombreuse (Chine) ou souffrent de contraintes naturelles (sécheresse en Éthiopie). L’économie est très orientée sur l’agriculture d’exportation, et l’industrie est fortement concurrencée par l’Asie. Le tourisme attire des capitaux, venus des pays développés, sur le littoral méditerranéen, dans le Sahara et dans les parcs naturels de l’Est et du Sud.

De nombreux États doivent faire appel à des entreprises issues des pays émergents (Chine) ou des PID (Europe, Amérique du Nord) pour extraire les ressources et les traiter avant la commercialisation (ex. : Total raffine une part importante du pétrole de la Côte-d’Ivoire). Ces entreprises investissent en Afrique, établissent des partenariats avec les entreprises locales, forment les salariés et exportent les produits à l’échelle mondiale.

B) Une grande diversité de développement

Certaines puissances émergent comme le Nigeria (État pétrolier) et l’Afrique du Sud (pays émergent, première puissance économique du continent). L’Afrique du Sud possède des ressources minières (diamant, or…), des services variés et un fort potentiel touristique (18 parcs nationaux). Son PIB représente 20 % de celui du continent. Elle se pose en médiatrice au G8 entre les PED et les PID. Depuis la fin de l’Apartheid (régime politique fondé sur la discrimination raciale) en 1994, l’Afrique du Sud se pose en guide de la démocratie et du développement, malgré la persistance de fortes inégalités sociales.

Certains États restent des PED en situation intermédiaire. Ils tirent souvent leurs revenus de l’exploitation d’une ressource, inégalement répartie (ex. : les pays pétroliers du golfe de Guinée, le Congo…). Leur économie reste dépendante des marchés extérieurs.

Beaucoup de pays de l’Afrique subsaharienne ont un IDH très faible, ce qui les place dans les PMA (pays les moins avancés), qui peinent à répondre aux besoins de base de la population et ont une économie souvent fondée sur l’agriculture vivrière. Le continent compte 34 des 48 PMA mondiaux. Ils sont très dépendants de l’aide humanitaire.

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IDH (indice de développement humain) : il mesure le degré de développement d’un territoire en fonction de l’espérance de vie, de la scolarisation et du revenu moyen.

Ressources : atouts économiques, humains ou culturels pour le développement.

C) Un continent qui intéresse de nombreux acteurs mondiaux

Le passé colonial du continent a établi des liens étroits, politiques, culturels et économiques avec de nombreux États européens. Des partenariats commerciaux suivent la décolonisation, facilités par les progrès des transports et des communications.

Les États-Unis investissent dans les ressources pétrolières (Nigeria) et s’inquiètent de l’expansion terroriste issue du Moyen-Orient, ce qui les amène à renforcer leurs liens et leurs aides au développement avec de nombreux pays (Égypte, Tchad, Angola…). Le Brésil tente de s’implanter dans l’Afrique du Sud-Ouest. L’Asie s’intéresse activement à l’Afrique : l’Inde (ex. : Arcelor Mittal, FTN spécialisée dans la métallurgie, est installée en Algérie et en Afrique du Sud), la Malaisie (investissement dans le pétrole du Tchad) et la Chine délocalisent des entreprises. Cette dernière développe des infrastructures et des services qui favorisent les secteurs économiques qui l’intéressent (ex. : construction d’oléoducs, d’écoles, de routes). Les États essaient de ne pas devenir trop dépendants des investissements chinois, qui cherchent à orienter parfois leur développement industriel.

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