Légende de la leçon
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Jaune : distinctions
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Introduction
La nature est une notion à proprement parler du programme de terminale philo (tant dans sa voie générale que dans sa voie technologique), elle est donc très importante. Elle intervient dans deux grands champs : l’existence humaine et la culture d’une part, la connaissance d’autre part.
Elle est au cœur de toutes les notions au programme, du fait de la double nature de l’homme justement, à la fois naturel et culturel.
I. Définition de la notion
La nature n’est pas à comprendre ici comme l’essence ou la définition d’une chose ou d’un être (ce n’est pas la nature humaine, par exemple).
Elle est à comprendre de manière beaucoup plus concrète comme le monde matériel qui nous entoure et ce qui y a trait : ses lois, ses êtres vivants (dont nous faisons partie), son mode de fonctionnement, ses tenants et ses aboutissants.
La nature se pense par comparaison et parfois même opposition à son autre, la culture. La nature, c’est ce qui est déjà, donné d’avance, ce qui est là, inné. Au contraire, la culture suppose un dépassement de la nature, un travail de celle-ci voire une négation. L’homme est un être culturel parce qu’il sait aller plus loin que la nature en mettant en œuvre sa liberté. Contrairement à l’animal, il est libre parce qu’il peut choisir et agir sans simplement obéir à son instinct (qui est une loi de la nature).
Une autre question qui se pose est celle de la place de l’homme dans la nature : comment peut-il s’y retrouver avec une telle dualité ? Est-ce que l’homme, à trop progresser et se détacher de la nature, n’oublie pas qui il est fondamentalement et ne se met pas en danger ?
II. Références
- Platon et Hegel : l’homme fait partie de deux mondes, le monde sensible, celui de la nature, le monde intelligible, celui de l’esprit. Son équilibre se trouvera dans une participation harmonieuse au deux mondes, mais son humanité se trouvera dans la supériorité de son esprit (La République et Philosophie de l’esprit).
- Pour Spinoza, l’humain se croit libre simplement parce qu’il ignore les causes naturelles qui le déterminent, par absence de modestie, mais au fond, il reste un être soumis au monde naturel et à ses lois (Éthique).
- Hannah Arendt, l’homme est libre parce qu’il choisit, la moindre de ses actions étant pensée, réfléchie, indépendante du déterminisme naturel des choses et de l’instinct (La Crise de la culture).
- Heidegger, l’homme, par trop de technique, en vient à l’arraisonnement de la nature. Ce mot qui est un néologisme signifie qu’à trop se détacher de la nature, on en perd la raison et notre ancrage profondément naturel malgré toute notre dimension culturelle. Il faudrait trouver un équilibre (Être et Temps).
III. Sujets courants
« L’homme est-il seulement un être culturel ? »
« L’homme a-t-il oublié la nature ? »
« L’homme peut-il se détacher complètement de la nature ? »
« Pourquoi l’homme en est-il venu à renier la nature ? »
« La raison doit-elle s’opposer à la nature ? »
IV. Exemples
- Le mythe de Prométhée est un exemple fondateur. Ce mythe explique comment l’homme en est venu peu à peu à se détacher de la nature : par l’obtention du feu. Ce détachement est synonyme pour lui d’évolution, d’humanité au sens fort du terme.
- Prométheus, film de Ridley Scott, deux mille ans après le mythe de Prométhée. Ce film montre justement l’évolution de l’homme, permise par les progrès scientifiques et technologiques, dont l’apogée se situe au XIXe siècle. Le film montre que tout cela s’est retourné contre l’humain. À force d'oublier son côté naturel, il met ni plus ni moins que l’espèce humaine, dans son entièreté, en danger.