État, institutions et croissance

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L’État peut favoriser la croissance en prenant en charge ­certaines activités ou en favorisant l’émergence du progrès technique. Les ­institutions, en créant un cadre favorable, s’avèrent bénéfiques à la ­croissance.

I. L’État et la croissance économique

1 ) L’État contribue à l’accumulation de capitaux nécessaires à la croissance…

Par ses investissements, l’État contribue à ­l’accumulation de capitaux. En investissant dans l’éducation et dans la ­santé, il favorise ainsi l’accumulation de capital ­humain. Plus qualifiés et en bonne santé, les travailleurs deviennent plus productifs, ce qui est source de ­croissance.

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Le capital humain désigne l’ensemble des capacités physiques et intellectuelles des individus utilisées pour produire. Investir en capital humain peut signifier investir dans la formation.

En investissant dans la recherche fondamentale, ­coûteuse et incertaine, les centres de recherche publics font émerger des découvertes utiles aux agents productifs permettant ­ainsi l’émergence du progrès technique et ­l’accumulation d’un capital technologique, tous deux sources de ­croissance.

Enfin, en investissant dans des infrastructures (hôpital, routes, écoles…), l’État contribue à l’accumulation de capital public et stimule l’activité ­économique (construction, équipement…).

2)  … et génère des externalités positives

Ces différents investissements sont à l’origine d’externalités positives. Ils ­bénéficient ainsi aux agents économiques sans qu’ils en assument directement le coût. Les dépenses d’éducation permettent d’élever le niveau de qualification et la productivité des travailleurs et bénéficient aux entreprises qui les emploient.

La croissance qui résulte de cet investissement public permet à l’État de bénéficier de nouvelles ressources grâce aux impôts prélevés sur les nouvelles richesses créées. Ces ressources lui permettent de financer de nouveaux investissements, sources de croissance. La croissance est alors auto-entretenue.

II. Institutions et croissance économique

1)  De « bonnes institutions » sont nécessaires à la croissance

Les institutions désignent l’ensemble des règles formelles (lois, règlements) ou informelles (pratiques, conventions) qui s’imposent aux individus et encadrent leurs interactions.

De « bonnes institutions » sont nécessaires à la ­croissance économique. L’existence d’un État de droit, le respect du droit de propriété, le paiement en monnaie sont autant d’institutions nécessaires aux échanges et à la croissance.

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Le droit de propriété est le droit, garanti par l’État, de pouvoir utiliser, tirer profit ou disposer (c’est-à-dire vendre ou transformer) des biens tant que l’usage que l’on en fait reste dans le cadre de la loi.

Ces règles, si elles sont respectées, permettent de créer un climat de confiance favorable à l’activité économique : elles diminuent l’incertitude et garantissent aux agents qu’ils peuvent mener des opérations économiques en toute sécurité.

2)  Les institutions incitent les agents économiques à investir et innover

L’existence de droits de propriété est une incitation à investir et à innover. L’entrepreneur, protégé par les lois, est incité à développer son activité et à en tirer un bénéfice sans craindre d’être dépossédé du résultat de son travail.

Les brevets protègent les innovateurs : ce sont des droits de propriété sur ­l’invention qui leur garantissent le monopole de leur exploitation. C’est une ­incitation à supporter le coût de la recherche car l’entreprise est assurée qu’elle pourra la rentabiliser en étant seule à en tirer profit.