Légende de la leçon
Jaune : dates, chiffres
Vert : définitions
Introduction
Depuis la fin du monde bipolaire, quels nouveaux rapports de force les acteurs de la géopolitique ont-ils établis ?
I. Les États-Unis, une superpuissance fragilisée
1) Une puissance sans égale
Économiquement, culturellement et militairement, les États-Unis réunissent tous les critères de la superpuissance.
Depuis l’effacement de la Russie, ils jouent le rôle de « gendarme du monde ». En 1991, avec l’aval de l’Organisation des Nations unies (ONU), ils interviennent dans la guerre du Golfe, libérant le Koweït occupé par l’Irak. Ils mènent alors une politique multilatérale.
Leur forte influence à l’ONU incite l’Organisation à intervenir dans des conflits locaux où les populations s’affrontent dans des guerres d’une extrême violence (génocide des Tutsis par les Hutus au Rwanda en 1994, génocide des musulmans bosniaques par les Serbes en Bosnie-Herzégovine en 1995).
2) Une puissance contestée
Mot-clé
L’intégrisme religieux est la volonté d’appliquer strictement les règles religieuses traditionnelles en refusant toute évolution.
Certaines organisations islamistes radicales pratiquent le terrorisme, pour déstabiliser les gouvernements, au Maghreb et au Moyen-Orient, par des attentats et des prises d’otages. D’autres, comme Al-Qaïda qui rejette la superpuissance des États-Unis ainsi que l’existence de l’État d’Israël, multiplient les attentats dans le monde entier.
Le 11 septembre 2001, des terroristes d’Al-Qaïda frappent les États-Unis, visant les symboles de leur puissance économique à New York, militaire et politique à Washington deux avions percutent les tours du World Trade Center un troisième s’écrase sur le Pentagone. Environ 3 000 personnes meurent au cours de ces attentats.
II. Un monde instable et multipolaire
1) Un monde instable
Les attentats du 11 septembre constituent un tournant dans la politique extérieure américaine : le président George W. Bush définit un « axe du mal » qu’il veut combattre.
Les États-Unis et leurs alliés envahissent l’Afghanistan en 2001 et l’Irak en 2003, qu’ils accusent de détenir des armes de destruction massive et de soutenir Al-Qaïda. Cette « guerre préventive » a lieu sans l’approbation de l’ONU (politique unilatérale).
Mais après de rapides victoires, l’armée américaine s’enlise en Irak et en Afghanistan : la politique mondiale unipolaire est un échec.
2) De nouvelles menaces
Les guerres civiles, les famines organisées, les guérillas se multiplient en Afrique noire et au Moyen-Orient et sont désormais plus nombreuses que les conflits interétatiques. Elles ont des origines ethniques, religieuses ou sont liées aux ressources naturelles (pétrole, eau).
L’organisation État islamique (Daesh ou EI) proclame un califat en 2014 qui s’étend sur l’Irak et la Syrie. Il s’oppose aux régimes syrien et irakien, aux forces kurdes et à une coalition internationale. Daesh externalise le conflit en frappant l’Europe (Paris en janvier et novembre 2015), l’Afrique et le Proche-Orient.
3) De nouveaux acteurs
Le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud (BRICS) conjuguent puissances démographique et économique majeures. La Russie est un élément clé de l’approvisionnement en hydrocarbures. La Chine domine le commerce international des biens industriels.
Les BRICS disposent de l’arme atomique (à l’exception du Brésil et de l’Afrique du Sud) et entendent jouer un rôle politique régional.
Les BRICS veulent se faire entendre dans les instances internationales. La Russie et la Chine, membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, contrent l’influence américaine. Le Brésil et l’Inde demandent à y entrer.
Conclusion
Des contrepoids à l’hyperpuissance américaine s’imposent pour instaurer une gestion multipolaire plus équilibrée et faire face aux menaces pesant sur la sécurité mondiale.