Première puissance industrielle et pays le plus peuplé du monde (1,38 milliard d’habitants), la Chine connaît une forte croissance économique depuis son ouverture au monde en 1979. Toutefois, de grandes inégalités demeurent.
I Les ressorts du développement
1 Les trois moteurs de la croissance
Depuis la fin des années 1970, la Chine s’est ouverte à l’économie de marché et s’est intégrée à la mondialisation : membre de l’OMC depuis 2001, elle était le 1er pays exportateur et 2e pays importateur au monde en 2017.
La Chine bénéficie aussi d’une main-d’œuvre peu coûteuse, bien formée et peu revendicative. Par ailleurs, la monnaie (yuan) est plus faible que le dollar ce qui stimule les exportations. Par conséquent, produire en Chine est avantageux pour de nombreuses FTN. Le pays reste « l’atelier du monde ».
L’État chinois investit dans les infrastructures et possède des entreprises dans les secteurs clés (banque, énergie). Il favorise l’émergence d’un marché intérieur pour réduire les inégalités et moins dépendre des exportations.
2 La Chine, investisseur mondial
Depuis 2002, le gouvernement a lancé la politique go abroad (« aller à l’étranger ») afin de sécuriser l’approvisionnement en produits primaires, d’accéder directement aux technologies et aux marchés d’exportation.
Les FTN chinoises investissent principalement dans les pays occidentaux (États-Unis, UE, Australie), les pays émergents (Brésil, Russie) et en Afrique. Parmi les investissements les plus importants, les « nouvelles routes de la Soie » (Belt and Road Initiative) ont pour but de développer les échanges avec l’Europe.
La Chine est le premier détenteur mondial de devises étrangères et d’or (3 193 milliards de en 2017).
II Une croissance qui profite à tous ?
1 Des inégalités sociales fortes mais une pauvreté en diminution
Repère
Mot cléL’indice de Gini mesure les inégalités entre 0 (égalité parfaite) et 1 (inégalité complète).
La pauvreté a fortement diminué en Chine. 2,1 % des Chinois vivaient avec 1 par jour en 2017 contre 78 % en 1980. Les inégalités reculent : l’indice de Gini est passé de 0,49 en 2008 à 0,46 en 2018 (Japon : 0,2 ; Brésil : 0,6).
Une partie de l’enrichissement des Chinois s’explique par le contrôle de la démographie (politique de l’enfant unique entre 1979 et 2015).
En revanche, les inégalités ville-campagne restent importantes : le revenu annuel des ruraux s’établissait en 2016 à environ 1 570 euros par personne, contre près de 4 300 euros en zone urbaine.
2 Un régime menacé par des tensions ?
90 000 « incidents de masse » ont été comptabilisés en Chine en 2016 : émeutes, résistances locales passives (notamment au Tibet), grèves ou manifestations (+ 20 % par rapport à 2015).
La croissance chinoise montre des signes d’essoufflement depuis quelques années. Cette situation suscite de nombreux débats en Chine.
Repère
Mot cléLe « rêve chinois » est une expression de Xi Jinping qui date de 2013. On peut l’associer au « rêve américain ». Il mélange nationalisme, nouvelles technologies et société harmonieuse.
Ces tensions sont autant d’alertes pour les autorités qui tentent de réagir en faisant condamner des dirigeants corrompus. Xi Jinping, le président chinois, renforce son pouvoir pour faire taire les oppositions : plus grand contrôle sur la presse, affirmation du rôle du PCC, promotion du « rêve chinois ».
ZoomLa pyramide des âges en Chine (2017)
Avec la politique de l’enfant unique appliquée rigoureusement entre 1979 et 2015, la génération qui a moins de 30 ans aujourd’hui est environ 25 % moins nombreuse que la précédente. Par ailleurs, l’avortement sélectif (selon le sexe du fœtus) est responsable d’un fort déficit de petites filles.