Produire et consommer à l'échelle mondiale
A) Les progrès de l’offre et de la demande à l’échelle mondiale
L’automatisation et la robotisation ont permis d’aboutir à une production de masse, fabriquée moins cher et plus rapidement, pour satisfaire une demande croissante, qui accompagne une élévation globale du niveau de vie, particulièrement dans les PID.
Mot-clé
PID : pays industrialisés et développés.
Depuis 1945, les échanges mondiaux ont été multipliés par vingt. Les produits industriels (notamment de haute technologie) représentent les ¾ des échanges. Les services de pointe (banques, assurances, transports…) jouent un rôle croissant.
B) Le rôle des États et des organisations internationales
L’Organisation mondiale du commerce (OMC) encourage la diffusion mondiale de l’économie de marché. Les économies nationales dépendent de la mondialisation pour les biens de consommation, la haute technologie et les énergies. Les zones de libre-échange (ex. : Union européenne) encouragent les échanges en réduisant les taxes douanières.
Les investissements dans des placements mondiaux sont encouragés par les États. Toutefois, ce système tend à lier les banques et les places boursières les unes avec les autres. Chaque crise qui touche une place financière a des répercussions mondiales.
Des organisations non gouvernementales agissent à travers les réseaux pour créer une société plus respectueuse du travail des hommes et de l’environnement. (ex. : Greenpeace).
Mot-clé
Mondialisation : ensemble de relations économiques et culturelles qui mettent en contact les différents ensembles géographiques de la planète.
C) Les FTN et la division internationale du travail
Les PID concentrent les pôles de recherche, d’innovation et de décision, ainsi que les entreprises de fabrication de haute technologie. Les PED concentrent les usines d’assemblage et l’exploitation des matières premières, à l’exception des pays émergents qui investissent dans les services et technologies de pointe. La mondialisation incite donc les PID et pays émergents à délocaliser leurs usines de fabrication vers les PED où la main-d’œuvre et les terrains sont moins chers, et où le régime fiscal est avantageux.
Les FTN (Toyota, Michelin, Carrefour…) réalisent plus du ¼ du PIB mondial et les 2/3 du commerce mondial. On compte près de 85 000 sociétés mères qui disposent de plus de 810 000 filiales sur tous les continents en 2020, bien reliées aux réseaux de la mondialisation. Elles conçoivent, produisent et échangent des millions de biens et services dans le monde entier, dans tous les secteurs productifs. Le siège social, les fonctions de décision et les fonctions les plus qualifiées restent dans l’État d’origine tandis que les différentes étapes de la fabrication se délocalisent vers les États où les coûts de production sont compétitifs.
Mots-clés
PED : pays en développement. Les plus avancés d’entre eux sont les pays émergents.
Firme transnationale (FTN) : entreprise implantée dans plusieurs États qui réalise une part importante de son chiffre d’affaires hors de son pays d’origine.
PIB (produit intérieur brut) : ensemble des richesses produites par an dans un espace.
Trois révolutions permettent la mondialisation
A) La révolution des transports
Les transports sont de plus en plus rapides et sécurisés pour des tarifs avantageux. Les échanges sont facilités par l’usage du conteneur, un caisson métallique polyvalent, de dimension standardisée (environ 38 m3), peu coûteux, superposable et donc facile à adapter à de nombreux supports de transport (navires, camions, trains, avions…).
Porte-conteneurs à quai
De gigantesques porte-conteneurs acheminent 90 % des marchandises échangées dans le monde. Des avions-cargos transportent les produits à placer rapidement sur le marché. Les transports maritimes, plus rentables, représentent le plus gros volume des échanges. Le Bougainville, construit pour la compagnie de transport CMA-CGM, transporte 18 000 conteneurs (parfois chauffés ou réfrigérés).
Les liaisons se font principalement par bateaux spécialisés (porte-conteneurs, thoniers, pétroliers) et par des réseaux de câbles sous-marins (qui assurent une grande partie des télécommunications mondiales). Les déplacements sont relativement lents et nécessitent une organisation et une planification des départs et des arrivées, de façon à maintenir des flux de distribution ininterrompus entre les producteurs et les consommateurs.
Mots-clés
Câbles sous-marins : câbles de communication installés au fond des mers et océans.
Flux : déplacements massifs. On distingue les flux matériels (personnes, marchandises…) et les flux immatériels (capitaux, informations…).
B) La révolution logistique
Les ports s’agrandissent, s’équipent de portiques automatisés qui déchargent et chargent les navires en un temps réduit. Beaucoup deviennent des zones industrialo-portuaires, des lieux de production et de transformation industrielle (chimie, hydrocarbures, haute technologie…), des espaces de stockage dotés de systèmes automatisés modernes, des espaces denses en réseaux de communication qui facilitent les échanges internationaux.
Des zones portuaires et aéroportuaires deviennent des plateformes multimodales (ex. : Roissy). Certaines d’entre elles agissent comme des hubs : elles redistribuent ainsi les marchandises et les voyageurs vers d’autres espaces, à différentes échelles, en optimisant le temps de trajet. Par exemple, Rotterdam est relié à des réseaux autoroutiers et ferrés et des aéroports ; il fait office de hub pour l’arrière-pays hollandais et l’Europe de l’Ouest. Les réseaux routiers et ferrés s’étendent pour accélérer le traitement des marchandises.
Mots-clés
Zone industrialo-portuaire (ZIP) : zone qui associe un port et des espaces industriels.
Plateformes multimodales : espaces qui facilitent le passage d’un mode de transport à un autre ; lieu de connexion entre les réseaux de transport.
Hub : espace de redistribution des flux à différentes échelles (aéroport, ZIP…).
Zone industrialo-portuaire et hub
C) La révolution numérique
Les échanges mondiaux d’informations se multiplient grâce aux progrès des télécommunications, particulièrement depuis les années 1990 (portables, Internet, médias, réseaux de câbles sous-marins, liaisons satellitaires…). Internet est un réseau qui met en relation immédiate des clients et des fournisseurs dans le monde entier. Les données financières sont consultables instantanément dans les places boursières mondiales. Une entreprise peut planifier le transport de ses marchandises, et suivre leur progression en temps réel.
Cependant, Internet profite surtout aux PID et aux pays émergents, mieux équipés. Le coût élevé des abonnements et l’analphabétisation freinent leur usage dans les PED.
Une mondialisation inégale selon les territoires
Les inégalités de développement à l’échelle mondiale
A) L’importance des littoraux
90 % des échanges mondiaux s’effectuent par voie maritime. Les façades maritimes les plus actives sont localisées dans les PID (Europe du Nord-Ouest, Californie et côte est américaine, Japon), dans les nouveaux pays industrialisés d’Asie (Taiwan, Hong Kong, Singapour, Corée du Sud) et dans les pays émergents (Chine, Inde…). L’Amérique du Nord, l’Europe du Nord-Ouest (Northern Range) et l’Asie-Pacifique concentrent les ports, les flux commerciaux et les densités de population majeurs.
B) Les métropoles dirigent les réseaux de la mondialisation
Plus de 50 % de la population mondiale vit en ville. Les métropoles dirigent la mondialisation, car elles rassemblent les centres de décision économiques et financiers à rayonnement mondial. De plus, elles concentrent le pouvoir politique à l’échelle mondiale (ex. : l’ONU à New York) et sont aussi des capitales culturelles et scientifiques.
Les plus puissantes métropoles se rejoignent au sein de mégalopoles, en Europe (du bassin de Londres au nord de l’Italie), au Japon (Tokyo) et aux États-Unis (Boston-Washington). Des métropoles mondiales actives apparaissent dans les PED et des mégalopoles naissent dans les pays émergents (ex. : Rio de Janeiro – Sao Paulo, Chine littorale…).
C) Des inégalités manifestes dans l’accès à la mondialisation
L’Amérique du Nord (États-Unis, Canada), l’Europe de l’Ouest et l’Asie-Pacifique organisée autour du Japon, de la Chine littorale et de la Corée du Sud forment la Triade. Il s’agit des trois aires de puissance les plus dynamiques de la planète, qui réalisent à elles seules près des 4/5 des échanges mondiaux et l’essentiel des décisions politiques mondiales.
Les États de la Triade sont de plus en plus secondés par des États émergents (Brésil, Inde, Chine…) qui investissent dans la haute technologie et les services et atteignent un niveau de développement proche de celui des PID. Toutefois, les progrès ne bénéficient pas à tout leur territoire et les inégalités sociales restent fortes.
Les autres PED fournissent des matières premières et de la main-d’œuvre aux PID. Ils ne sont pas encore des décideurs. Les investissements et l’implantation d’entreprises étrangères se dirigent vers les États en paix (ex. : la Chine vers l’Afrique du Sud-Est).
Les PMA, pays les moins avancés, ont une population en forte croissance, peu qualifiée (ex. : l’Afrique intertropicale). Les PMA souffrent de catastrophes, d’instabilité économique, politique, et manquent d’infrastructures (transport, énergie). Les liens avec la mondialisation sont fragiles, surtout localisés dans les littoraux et les villes. L’économie, traditionnelle (agriculture vivrière, artisanat, mines…), intéresse peu le marché mondial.
Mondialisation, transports et environnement
Les réseaux de transports d’individus et de marchandises produisent près de 10 % des émissions mondiales de CO2 et consomment beaucoup de carburants issus d’énergies fossiles, qui s’épuisent (pétrole, charbon, gaz naturel). La consommation énergétique, les communications et la combustion des carburants dégradent l’environnement.
La pollution atmosphérique, aggravée par les transports, accélère le réchauffement climatique, qui entraîne la fonte des glaciers. Les eaux froides ainsi libérées bouleversent les milieux de vie, entraînant la disparition ou la migration de nombreuses espèces vivantes.
Des sommets environnementaux mondiaux réunissent chaque année les États du monde pour adopter des politiques communes de limitation de la pollution. Les transports durables sont vivement encouragés, à toutes les échelles (transports en commun électriques, pistes cyclables, voies piétonnes…). À l’échelle internationale, les transports maritimes sont privilégiés par rapport aux transports aériens, plus polluants et plus grands consommateurs d’énergie. Mais ces politiques, coûteuses, sont surtout le fait des PID et des pays émergents.