Des pathologies respiratoires

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L'asthme

A) Les mécanismes physiopathologiques

L’asthme est une bronchopathie obstructive très répandue qui touche plus de 4 millions de personnes en France. Cette maladie résulte de l’association d’une prédisposition génétique et de facteurs environnementaux ; elle se manifeste par des crises pouvant conduire à une hospitalisation dans les cas les plus sévères.

L’asthme est caractérisé par une inflammation chronique des bronches, entraînant une hyperréactivité de la muqueuse à l’origine :

d’une bronchoconstriction, par contraction des muscles lisses de la paroi ;

d’une bronchorrhée ;

d’un gonflement de la muqueuse bronchique (= œdème).

Ces 3 modifications entraînent une obstruction partielle de la lumière des bronches, responsable d’une augmentation de la résistance des voies aériennes au passage de l’air.

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Bronche normale / Bronche lors d’une crise d’asthme

B) Les signes cliniques

Lors d’une crise d’asthme, la difficulté de l’air à circuler dans les bronches se manifeste par :

une respiration sifflante, surtout à l’expiration ;

une dyspnée ;

une sensation d’oppression thoracique ;

une toux grasse avec expectorations.

Définitions

Bronchorrhée : hypersécrétion de mucus.

Dyspnée : difficulté à respirer.

Expectoration : rejet de mucus par la bouche.

Remarque

Les crises peuvent survenir à tout moment de la journée, mais apparaissent le plus souvent pendant la nuit. Entre 2 crises, la respiration est le plus souvent normale.

C) Les facteurs de risque

Plusieurs facteurs peuvent déclencher une crise :

allergènes : pollen, acariens, poils d’animaux, moisissures… ;

substances irritantes : fumée de tabac, pollution atmosphérique, produits chimiques… ;

autres : infection virale, exercice physique, air froid et sec…

D) La prévention et le traitement

Elle consiste en la suppression des facteurs déclenchants de la crise après identification de ceux-ci.

Il repose sur l’inhalation d’anti-inflammatoires pour réduire l’inflammation et d’un bronchodilatateur qui augmente le calibre des bronches en relâchant les cellules musculaires de la paroi.

Le tabagisme

A) Les conséquences générales du tabagisme

Le tabagisme constitue la principale cause de décès qui pourraient être évités dans les pays industrialisés. Une exposition active ou passive à la fumée de tabac agresse l’appareil respiratoire et conduit à de nombreuses maladies infectieuses, inflammatoires, allergiques et cancéreuses.

La fumée de tabac inhalée lors du tabagisme actif ou passif contient plus de 4 000 substances toxiques, dont 4 sont particulièrement nocives pour l’organisme : nicotine, goudrons, monoxyde de carbone et substances irritantes. Lors de l’inhalation, la fumée se dépose sur les muqueuses respiratoires et digestives, et une partie des substances toxiques passe dans le sang : le tabagisme produit donc des lésions essentiellement au niveau des appareils respiratoire, digestif et urinaire, ainsi que du système cardiovasculaire.

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Pathologies liées au tabagisme

À savoir

Le tabagisme passif est une intoxication tabagique involontaire due à l’inhalation de fumée de tabac produite par les fumeurs de l’entourage.

Remarque

En France, chaque année, plus de 65 000 décès sont imputables au tabagisme.

B) Les principaux constituants de la fumée du tabac

a) La nicotine

C’est une substance addictive stimulante du système nerveux central, provoquant une dépendance tabagique.

Remarque

La nicotine entraîne aussi une tachycardie, une tachypnée, une hypertension artérielle et une augmentation des maladies cardiovasculaires avec un risque augmenté chez la femme lors de l’association pilule contraceptive-tabac.

b) Les goudrons

Ils sont responsables de cancers, principalement au niveau des voies respiratoires. Les signes d’alerte des cancers broncho-pulmonaires sont un hémoptysie, une toux tenace, un essoufflement anormal ou des infections respiratoires répétées.

Remarque

Plus de 90 % des cas de cancer du poumon sont dus au tabac.

c) Le monoxyde de carbone

Ce gaz se fixe avec une affinité beaucoup plus importante sur l’hémoglobine que le dioxygène. Il en résulte une hypoxémie à l’origine d’une hypoxie, qui se manifestent sur le plan clinique par une cyanose ainsi qu’une tachycardie et une tachypnée compensatrices.

d) Les substances irritantes

Elles entraînent une inflammation des bronches et une modification des mécanismes de défense des voies aériennes, avec diminution de l’action des cils et bronchorrhée. L’accumulation du mucus dans les voies respiratoires favorise les infections respiratoires (rhume, grippe, pneumonie) et les maladies bronchiques obstructives comme l’asthme et les broncho-pneumopathies chroniques obstructives (BPCO), pouvant conduire à l’insuffisance respiratoire.

Définitions

BPCO : maladie pulmonaire caractérisée par une obstruction permanente et progressive des voies respiratoires.

Cyanose : coloration bleue de la peau et des muqueuses.

Hémoptysie : crachement de sang d’origine respiratoire.

Hypoxémie : diminution de la teneur du sang en dioxygène.

Hypoxie : diminution de l’apport en dioxygène aux cellules.