Des espaces ruraux profondément transformés

Signaler

Nourrir près de 1,4 milliard d’habitants reste un enjeu majeur pour la Chine. Si elle avait réussi à atteindre l’autosuffisance alimentaire, les récentes transformations sociales et démographiques ont remis en cause un fragile équilibre.

I L’« éclatement » du monde rural

De nombreux ruraux continuent à quitter les campagnes pour s’installer en ville afin de bénéficier de meilleures opportunités d’emplois et de revenus plus élevés. Pour surmonter le malaise rural, le gouvernement a assoupli le système du hukou et entrepris des réformes sociales.

Une dichotomie des campagnes s’affirme. D’une part, avec l’étalement urbain, on constate une forte périurbanisation, qui entraîne un recul de l’agriculture sous l’effet de la pression foncière. Les espaces ruraux industrialisés, bien reliés aux villes, deviennent de nouveaux noyaux urbains.

D’autre part, une grande partie du monde rural reste encore en marge. Il s’agit des petites exploitations mal reliées au marché urbain, dont les habitants alimentent l’exode rural. Les espaces enclavés et isolés (Tibet, Xinjiang) demeurent répulsifs et pauvres.

II Édifier de nouvelles campagnes

Environ 400 millions de paysans travaillent sur une exploitation d’une superficie moyenne d’un demi-hectare. Ces petites structures assurent l’essentiel de la production nationale mais leurs revenus ne sont pas suffisants pour nourrir la famille.

Autrefois soutiens emblématiques du PCC, les petits paysans voient leurs conditions de vie stagner, voire régresser. Ils subissent de plein fouet la concurrence des grandes exploitations nationales.

chiffre clé

Le gouvernement chinois veut réduire la part de la population rurale et atteindre un taux d’urbanisation de 70 % d’ici 2025.

Par conséquent, les autorités chinoises encouragent l’abandon des villages les plus reculés au profit de nouveaux villages (xin cun) construits dans des villes moyennes ou le long de nouvelles infrastructures routières.

III Les défis de l’agriculture chinoise

1 La transition alimentaire

La Chine est devenue le 1er producteur mondial de blé, de riz et de volailles. Mais cette production n’est pas suffisante : elle doit importer de plus en plus de produits agroalimentaires (58 % des huiles consommées, 50 % du sucre).

Repère
Mot clé

La transition alimentaire est le passage, pour une population, d’une alimentation essentiellement végétale à une alimentation carnée et sucrée.

Les Chinois sont en pleine transition alimentaire sous l’effet de l’augmentation du niveau de vie et de la forte urbanisation.

2 L’agriculture, un problème ?

L’État est confronté à trois problèmes ruraux : une agriculture peu moderne, un appauvrissement des paysans et des espaces ruraux sous-aménagés.

La productivité agricole reste faible à cause de l’hétérogénéité des techniques utilisées : la mécanisation et les variétés hybrides côtoient une agriculture en grande partie extensive. Par ailleurs, l’industrie agroalimentaire est régulièrement secouée par des scandales sanitaires (choux au formol, lait frelaté).

3 Soutenir une autre agriculture

De nombreuses mesures ont été prises pour soutenir l’agriculture depuis 2005 : abrogation de taxes, allocation pour la main-d’œuvre sans emploi, modernisation de l’agriculture et des infrastructures (unités agro-industrielles intégrées, « coopératives »), renforcement de l’éducation et de la santé dans les campagnes.

Le 13e plan quinquennal (2016‑2020) cherche à développer l’agriculture productiviste (mécanisation, nouvelles semences, irrigation) tout en promouvant une agriculture durable et en renforçant les contrôles sanitaires.

Zoom

L’agriculture chinoise

05287_CH12_C_04

Vérifiez que vous avez bien compris les points clés des fiches 50 à 54.