Légende de la leçon
Vert : définitions
I. Des espaces mis en valeur
Les routes maritimes (autoroutes de la mer) débouchent sur des hubs portuaires, voire sur des façades maritimes. Les plus importantes d’entre elles se localisent sur les littoraux des États-Unis, au Nord de l’Europe (Northern Range) et au sein du corridor est-asiatique. Les canaux interocéaniques de Suez et de Panama ont doublé leur largeur et raccourcissent les trajets maritimes d’un grand nombre de navires marchands.
Les phénomènes de maritimisation et de littoralisation conduisent les États à développer leurs littoraux. Les ports concentrent des ZIP (zones industrialo-portuaires) où se mêlent les unités industrielles de production et les activités commerciales et de transport. Dans cette perspective, la Chine commence à déployer sa stratégie du « collier de perles » qui consiste à construire et à prendre le contrôle de dizaines de grands ports de commerce en Asie méridionale, au Moyen-Orient et en Méditerranée. Son projet d’une nouvelle route de la soie est contesté par l’Inde qui y voit une forme d’encerclement.
Définitions
Hub portuaire. Port de grande dimension, en lien avec un réseau international et qui travaille avec des ports proches et de moindre importance.
Façade maritime. Aménagement d’un littoral à l’aide d’un alignement de ports qui assurent l’interface entre les espaces maritimes et terrestres.
Littoralisation. Concentration des hommes et de leurs activités sur les littoraux.
Les principaux ports et les routes maritimes
II. Des espaces sous surveillance
La sécurisation des mers et océans est devenue un enjeu géopolitique fondamental. Les raisons en sont :
- la nécessité à contrôler les points de passage tels que les détroits (comme celui de Malacca) ;
- la lutte contre les différentes formes de piraterie au large de l’Afrique et en Asie du Sud-Est ;
- la répression de la mondialisation des trafics de drogue, d’armes et d’êtres humains qui empruntent les espaces navigables ;
- la nécessité à faire appliquer le droit international afin de protéger les ressources, l’environnement et les réserves naturelles marines. La convention des Nations Unies sur le droit de la mer signée à Montego Bay en 1982 fixe un code juridique suivi par 157 pays.
Les grandes puissances navales telles que les États-Unis, la Chine, la France ou le Royaume-Uni déploient leurs flottes militaires à travers les océans. L’essentiel de la flotte militaire mondiale appartient à une quarantaine d’États. La possession d’une flotte de guerre devient une preuve de puissance et un atout essentiel dans le contexte de la mondialisation. Les États-Unis sont ainsi qualifiés de « thalassocratie » (exerçant un pouvoir sur les mers).
III. Des espaces convoités
Beaucoup d’États essaient d’étendre la superficie de leur ZEE (zone économique exclusive) qui va jusqu’à 370 km en mer. Le monopole de l’exploitation des ressources par les entreprises du pays propriétaire des eaux contribue à la « course à la mer ». La délimitation des ZEE est source de tensions, comme le montrent les exemples du Venezuela contre la Colombie, du Canada contre les États-Unis.
Cette compétition pour la maîtrise des mers est particulièrement visible dans l’océan glacial Arctique. Les six pays riverains (États-Unis grâce à l’Alaska, Canada, Russie, Islande, Norvège et Danemark, en raison du Groenland) revendiquent le contrôle de l’Arctique afin d’en exploiter les ressources naturelles. Ils cherchent à le militariser (multiplication des bases militaires) et à contrôler les nouvelles routes maritimes que sont les passages du Nord-Est et du Nord-Ouest. Cette intégration de l’Arctique à la mondialisation constitue une menace environnementale. L’Arctique témoigne de la fragilisation des espaces maritimes.
Définition
ZEE. Zone économique exclusive qui correspond aux eaux territoriales d’un État qui possède sur ce territoire marin le monopole de l’exploitation des ressources.