Légende de la leçon
Vert : définitions
I. L'arbitrage entre consommation et épargne
1) Les déterminants de la consommation et de l’épargne
Le revenu disponible (Y) peut soit être consommé (C), soit être épargné (S) : Y = C + S.
La propension moyenne à consommer (PMC) est la part du revenu en moyenne qui sert à consommer.
Cette propension squi nous pousse à consommer varie à court terme mais est relativement stable à long terme. En France, elle est d’environ de 85 %.
La propension marginale à consommer (Pmc) est la variation du montant consommé pour une variation d’une unité supplémentaire de revenu.
Exemple
Si le revenu disponible augmente de 2 500 € à 2 800 € et la consommation de 1 600 € à 1 800 €, alors la Pmc est égale à : (1800-1600)/(2500-2000) = 0,4 soit 40 %. Ainsi, 40 % de l’augmentation des revenus est affectée à des dépenses de consommation. Autrement dit, pour 1 euro supplémentaire de revenu, l’agent économique consomme 0,40 euro de plus.
La part des revenus consommés diminuent lorsque les revenus disponibles augmentent et que les principaux besoins de consommation sont satisfaits.
Le taux d’épargne est la part de revenu épargné des ménages sur l’ensemble des revenus disponibles.
La propension marginale à épargner (Pms) est la variation de l’épargne pour une variation d’une unité de revenu.
Lorsque le revenu disponible est faible, la capacité d’épargne est très faible. Elle s’accroît progressivement quand l’augmentation du revenu est supérieure à celui des dépenses de consommation.
L’épargne dépend surtout de facteurs culturels qui influencent notre comportement face au risque. Traditionnellement, les Anglo-Saxons n’hésitent pas à financer leurs dépenses avec le crédit. Par conséquent, les taux d’épargne y sont faibles (entre 5 % et 8 %). Dans les pays latins, il y a souvent une plus grande aversion contre le risque que dans les pays anglo-saxons. En France, le taux d’épargne oscille autour de 15 % (14,3 % en 2017). Il est relativement stable dans le temps. Les ménages se constituent plus volontiers une épargne de précaution, ce qui explique en partie que les taux d’épargne y soient plus élevés.
Il y a 3 principaux motifs d’épargne :
- acheter un bien coûteux en reportant le temps de l’achat pour réunir la somme nécessaire ;
- se prémunir contre les aléas de la vie (maladie, licenciement, retraite, infortunes et sinistres divers). On parle d’épargne de précaution ;
- se constituer un patrimoine pour le transmettre à ses descendants. On parle d’épargne de solidarité. Le patrimoine net est l’ensemble des richesses accumulées, dettes déduites, qui permettront à un ménage ou un individu de disposer de revenus futurs. En France, tout âge confondu, il est de 113 000 euros en moyenne. Ceux qui disposent de revenus du patrimoine ont un pouvoir d’achat plus élevé que les autres car il dispose de revenus du patrimoine qui s’ajoutent aux revenus du travail.
Source : Insee – © Observatoire des inégalités
Montant des patrimoines nets médians selon l’âge
À savoir
Le comportement d’épargne dépend également de l’évolution des taux d’intérêt. S’ils sont élevés, alors les ménages qui disposent d’un revenu disponible suffisant pour satisfaire leur besoin de consommation préfèrent épargner pour percevoir des intérêts plutôt que d’augmenter leurs dépenses.
Ce sont les plus de 60-69 ans qui disposent des patrimoines les plus élevés (4 fois plus que les 30-39 ans). 70 % du patrimoine est constitué de biens immobiliers, en général il s’agit du logement principal.
2) Le pouvoir d’achat des ménages
Le pouvoir d’achat des Français a baissé sur une longue période. Le partage de la valeur ajoutée est moins favorable aux salariés que dans les années 1970. La part des salaires dans la vie active (VA) est stable depuis les années 1990 autour de 55 %. Cependant, dans le même temps, la part des revenus mixtes dans la VA qui rémunèrent les exploitants des petites entreprises s’est effondrée d’environ 5 %. Cela peut expliquer en partie la persistance de la crise dite « des gilets jaunes » et la fronde fiscale en 2019. Le graphique montre que ces dernières années, le revenu disponible croît faiblement alors que pouvoir d’achat progresse encore moins vite.
(1) L’évolution calculée au sens de la comptabilité nationale est déflatée à l’aide de l’indice du prix de la dépense de consommation finale des ménages.
Champ : France, ménages y compris entreprises individuelles.
Source : Insee, comptes nationaux annuels – base 2014
Évolution du revenu disponible brut et du pouvoir d’achat jusqu’en 2017
La crise économique de 2008 a fortement détérioré le pouvoir d’achat moyen car l’augmentation du chômage entraîne une diminution du revenu disponible moyen par ménage. Leurs revenus dépendent alors d’allocations diverses. L’alourdissement de la fiscalité qui en résulte pèse sur les revenus du travail et le revenu disponible.
Quand le pouvoir d’achat baisse, le taux d’épargne diminue généralement pour maintenir le niveau de vie.
Le pouvoir d’achat de ceux qui disposent de revenus stables est plus affecté que les autres par l’inflation. Pendant ces périodes, ceux qui perçoivent des pensions de retraite ou encore des traitements indexés sur des barèmes comme les fonctionnaires subissent des pertes de pouvoir d’achat de leurs revenus. Au contraire, en période de déflation, donc de baisse générale des prix, ces mêmes catégories voient leur pouvoir d’achat augmenter.
Source : Insee – © Observatoire des inégalités
Le niveau de vie selon l’âge
Le pouvoir d’achat des 50-69 ans est plus élevé que celui des autres tranches d’âges. Les jeunes de 20 à 29 ans ont le pouvoir d’achat le plus faible de la population. Généralement, les tranches d’âges qui disposent de meilleurs revenus ont la meilleure capacité d’épargne. Ils peuvent se constituer un patrimoine car plus les revenus augmentent, plus la propension moyenne à consommer (PMC) diminue et le taux d’épargne augmente.
II. L'évolution du mode de consommation
1) Les coefficients budgétaires
Un coefficient budgétaire est le poids que représente une dépense pour acquérir un bien ou un service par rapport à l’ensemble des dépenses.
2) La structure de la consommation
La consommation des ménages a fortement évolué depuis 50 ans :
- la part des dépenses alimentaires représente proportionnellement une part plus faible des dépenses des ménages (13,4 % des budgets en 2015 contre plus de 25 % en 1959). D’une part, l’élévation de la productivité dans le secteur agricole a entraîné une baisse des prix de production des denrées alimentaires et d’autre part, les revenus disponibles ont augmenté. Mécaniquement, la part de ces dépenses dans les dépenses de consommation diminue ;
- la part des dépenses vestimentaires a aussi fortement diminué. Elle ne représente que 3,9 % du budget total ;
- la part des dépenses de transport, après avoir progressé jusqu’au début des années 1980, s’est stabilisée. Elle ne représente qu’environ 13,2 % des dépenses ;
- la part des dépenses en logement pèse de plus en plus lourd dans le budget des ménages (un peu plus de 10 % du budget en 1959 contre 26,5 % du budget en 2015). Cela s’explique en partie par l’évolution des prix sur le marché immobilier ;
- de nouveaux postes budgétaires apparaissent comme la communication (2,6 % du budget), dont la part s’accroît depuis les années 1970. Ces dépenses sont liées en partie aux abonnements auprès d’opérateurs de téléphonie mobile ou aux fournisseurs d’accès à Internet. Ces dépenses sont pré-engagées sur la durée des contrats. Ainsi, la part de budget sur laquelle les ménages exercent leurs choix a tendance à se réduire.
Le pouvoir d’achat dépend également de l’évolution des prix mesurée par l’indice des prix. Si l’ensemble des prix augmente durablement (ce qu’on appelle l’inflation), alors le pouvoir d’achat des ménages baisse. En effet, avec le même revenu disponible, ils ne pourront acheter qu’une quantité plus petite de biens et services.
Les prix d’équipements manufacturés pour les ménages ont globalement diminué, ce qui n’est pas le cas des produits alimentaires et des biens de consommation courante, renforçant ainsi le sentiment de perte de pouvoir d’achat des ménages.
#doc
Part des dépenses de consommation dans le revenu disponible brut
Ne pas confondre
L’inflation qui désigne la hausse générale des prix sur une longue période.
La déflation qui désigne une baisse générale des prix sur une longue période.
La désinflation désigne une diminution du taux de croissance de l’indice des prix.