La phrase est une unité complète et autonome, construite selon un ensemble de règles syntaxiques qu’il convient d’analyser. Elle peut aussi être étudiée selon sa modalité et son rythme.
I. Syntaxe de la phrase
Une phrase peut comporter une ou plusieurs proposition(s) :
- une phrase constituée d’une seule proposition est une phrase simple ;
- une phrase constituée de plusieurs propositions est une phrase complexe.
Les propositions d’une phrase complexe peuvent être des propositions indépendantes :
- coordonnées par une conjonction de coordination (Je sors car il fait beau) ou un adverbe (Il neige, alors je prends les skis) ;
- ou juxtaposées à l’aide d’un signe de ponctuation (Il la voit, il en tombe amoureux, il lui déclare sa flamme).
Les propositions peuvent aussi être liées par une relation de subordination (subordonnée conjonctive ou relative) : Je dors quand je le peux./J’aime le livre que je lis.
II. Modalités de la phrase
1) Les quatre types de phrase
On distingue quatre types de phrases :
La phrase déclarative (ou assertive). On affirme quelque chose. C’est la phrase canonique [GN + GV].
La phrase interrogative. On pose une question. Elle est marquée par un point d’interrogation et, en principe, par l’inversion du sujet et l’utilisation d’un terme interrogatif.
La phrase impérative. On donne un ordre (injonction). Elle est marquée par l’impératif et l’absence de sujet.
La phrase exclamative. Le locuteur exprime son sentiment. Elle est marquée par la présence d’un point d’exclamation.
À noter
Les quatre types de phrase peuvent être affectés par la négation (Aime-t-il ce livre ? N’aime-t-il pas ce livre ?), la transformation à la forme passive (il mord / il est mordu), l’emphase (il vient / c’est lui qui vient).
2) Les phrases atypiques
La phrase à présentatif : Nous voici. Voilà quelqu’un. C’est Pierre qui arrive. Il y a un loup dans les bois. Il était une fois…
La phrase nominale : c’est une phrase sans verbe. Elle peut être déclarative (Fin de la piste), interrogative (La sortie ?), exclamative (Génial, ce film !).
Les incises : elles sont courtes, comportent un verbe de parole ou de pensée, le sujet est inversé ; on la trouve dans le discours direct, insérée au milieu ou en fin de phrase : Jeanne n’a pas voulu le prendre, criait-elle à tue-tête. (Camus)
III. Étude du rythme
Le rythme d’une phrase est fonction de sa longueur et de sa construction, généralement indiquée par la ponctuation.
Le rythme binaire consiste à grouper les propositions par deux segments égaux : Tu viens et je suis heureux. Le rythme ternaire les regroupe par trois : Le loriot siffle, l’hirondelle gazouille, le ramier gémit. (Chateaubriand)
Au-delà d’un regroupement de trois éléments, on parle d’accumulation ou de rythme accumulatif. Il est souvent utilisé dans les descriptions.
À noter
Si l’on étudie toujours le rythme dans la poésie, il ne faut pas oublier de l’étudier aussi pour un texte en prose. Si celui-ci présente beaucoup d’effets rythmiques, on pourra parler de prose poétique ou de récit poétique.
ZoomLes propositions subordonnées