Une quatrième année ajoutée aux études de médecine générale
« Aujourd’hui, la médecine générale est la seule spécialité médicale à n’avoir que trois années d’internat, sans la phase de consolidation qui définit le statut dit de « docteur junior », au cours de laquelle les futurs praticiens peuvent exercer en autonomie supervisée, indique un communiqué publié par le gouvernement le 26 septembre dernier. Cette absence de phase de consolidation est considérée comme une faiblesse, qui ne favorise pas une installation immédiate en sortie de cursus. » C’est pourquoi une année supplémentaire va être instaurée. Cette réforme devrait être effective dès la rentrée universitaire 2023, précisent les deux ministères. Elle est incluse dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale présenté lundi en Conseil des ministres.
Une quatrième année d’internat dans les zones rurales
« Compte tenu de la démographie médicale et de la répartition des professionnels sur le territoire, cette année de consolidation aura vocation à se dérouler en priorité en zone sous-dense », écrivent les ministres de la Santé François Braun et de l’Enseignement supérieur Sylvie Retailleau dans une lettre de mission, citée par l’AFP. Celle-ci est adressée à quatre praticiens chargés de mener la concertation sur le projet.
L’ajout de cette année de consolidation aux diplômes d’études de médecine générale viserait ainsi à compléter la formation en étant alignée sur les autres diplômes d’études spécialisées. Elle serait réalisée exercée exclusivement en pratique ambulatoire. Cette nouveauté fait écho à l’une des promesses de campagne du Président Emmanuel Macron. En effet, il s’était engagé à « déployer la quatrième année d’internat pour les médecins généralistes dans les zones rurales », un moyen évoqué pour envoyer « un renfort massif dans les déserts médicaux ».
Une réforme mal accueillie par les étudiants
Cette annonce passe pourtant mal auprès de certains étudiants. Notamment ceux du principal syndicat d’étudiants internes en médecine, l’Intersyndicale nationale des internes (Isni). Après l’annonce, celui-ci a en effet annoncé « une grande mobilisation » au mois d’octobre « allant jusqu’à la grève », afin de protester contre l’allongement de leurs études.
Fermement opposé à cette mesure, l’Isni déplore une mesure « menée sans concertation ». Pour le syndicat, il ne résultera « aucune solution aux problèmes d’accès aux soins » de cette quatrième année d’études. L’Isni souhaite ainsi une mobilisation « allant jusqu’à la grève de tous les internes ».