INTÉRÊT DU SUJET - En devenant l’un des centres du système-monde, la Chine a réorganisé la mondialisation. Mais son intégration aux processus de production et aux flux d’échanges a également recomposé son territoire national. Comment ?
Production graphique
À partir du texte, vous construirez, à l’aide du fond de carte fourni, un croquis correspondant au sujet suivant : « Le territoire chinois et son intégration à la mondialisation » accompagné d’une légende organisée.
Document
Avec son intégration à la mondialisation, le territoire de la Chine connaît une recomposition spatiale.
Les trois Chine
Une forte littoralisation des hommes et des activités engendre un gradient ouest-est de développement et d’ouverture sur le monde. De fait, trois Chine se dessinent. La Chine littorale, avec 14 % du territoire, est l’espace le plus dynamique : il rassemble 45 % de la population, produit 58 % du produit intérieur brut (PIB) national et capte plus de 80 % des investissements directs étrangers (IDE). Au contraire, la Chine de l’Ouest est l’espace le plus vaste avec 56 % de la superficie du pays, mais il est faiblement peuplé (20 % de la population) avec de nombreuses minorités et il produit seulement 8 % du PIB. Enfin entre les deux, la Chine intérieure représente 30 % de la superficie du pays et 34 % du PIB national. Des logiques transversales ont été mises en place par l’État : le fleuve Yangzi, notamment, est un axe de développement majeur avec de grands aménagements.
Ce différentiel de développement entre l’Est et l’Ouest provoque un fort exode rural vers les grands centres urbains du littoral.
Un territoire polarisé par des métropoles
Ainsi la Chine s’est fortement urbanisée. Un réseau de dix régions urbaines structure le territoire, chacune d’elles est organisée autour d’une ou plusieurs métropoles : Beijing-Tianjin, le delta du Yangzi (Shanghai), le delta de la rivière des Perles (Guangzhou, Hong Kong, Macao), la péninsule du Shandong (Jinan, Qingdao), le centre-sud du Liaoning (Shenyang, Dalian), la plaine centrale (Zhengzhou), le cours moyen du Yangzi (Wuhan), la rive ouest du détroit de Taïwan (Shantou, Fuzhou), la région de Chuanyu (Chengdu, Chongqing) et la région de Guanzhong (Xi’an).
Des agglomérations immenses se sont constituées. Les plus peuplées sont Shanghai (79 millions d’habitants), Guangzhou, Beijing, Shantou, Chengdu, Tianjin, Wuhan, Chongqing, Shenyang et Xi’an (5 millions). Trois métropoles de rang mondial dominent ce réseau urbain : Beijing, Shanghai et Hong Kong.
Une ouverture grandissante
Les régions littorales exportent leurs productions industrielles dans le monde entier par voies maritimes et réceptionnent les IDE.
Cette connexion au système-monde est facilitée par le projet « Initiative de la ceinture et de la route » (Belt and Road Initiative, BRI), également désigné comme les nouvelles routes de la soie. La « ceinture » fait référence à la voie maritime reliant la Chine à l’Afrique de l’Est et à la Méditerranée. Quant à la « route », elle est constituée d’une série de corridors terrestres reliant la Chine à l’Europe, via l’Asie centrale et le Moyen-Orient.
