Légende de la leçon
Vert : définitions
Parties du référentiel concernées
Observer et analyser. Analyse critique des messages publicitaires et de leur support.
Objectif du cours
Comment les éléments constitutifs du message publicitaire font-ils sens ?
Plan de cours
Introduction
I. Qu’est-ce que la rhétorique ?
II. Les trois piliers de la rhétorique : le logos, le pathos et l’éthos
III. Rhétorique et linguistique
Conclusion
Introduction
Fondée en Grèce au Ve siècle avant J.-C., la rhétorique est l’art de bien parler, l’art qui donne les règles de l’éloquence, l’art de persuader par le discours. Le mot provient du latin « rhetorica », emprunté au grec ancien (rhêtoriké tekhnê) signifiant « technique, art oratoire ».
Dans son ouvrage la Rhétorique (écrit entre -329 et -323), le philosophe grec Aristote écrit que la rhétorique est l’exposé d’arguments ou de discours qui doivent ou qui visent à persuader.
I. Qu’est-ce que la rhétorique ?
La rhétorique vise donc à persuader par le discours un auditoire sur les sujets les plus divers.
Elle a été longtemps décriée et attribuée aux sophistes et à l’art oratoire des avocats.
Dans ses ouvrages Gorgias et Phèdre, Platon définit la rhétorique comme une manipulation de l’auditoire. Il parle ici de la rhétorique des orateurs et des avocats qui ne recherchent que la persuasion et le pouvoir.
Platon évoque la rhétorique dans ses dialogues contre les sophistes qui sont des orateurs dont le raisonnement est fallacieux, trompeur ou vain, mais dont la réfutation est difficile.
Les sophistes créent des « paradoxes » insolubles pour provoquer leurs auditeurs ou susciter la réflexion.
Par exemple, le paradoxe d’Épiménide le Crétois qui affirme : « Tous les Crétois sont des menteurs. »
La bonne rhétorique est basée sur la philosophie et la rationalité, elle a un rapport avec la vérité et avec la connaissance : c’est la rhétorique philosophique et dialectique ; c’est l’art d’atteindre la vérité dans le dialogue.
Plus tard, dans la Rhétorique, Aristote tentera de réhabiliter la rhétorique. Pour lui, la rhétorique est utile, car tout un chacun la pratique.
Il distingue trois choses à considérer dans un discours : l’orateur, ce dont il parle et l’auditoire. En ce sens, il analyse le fonctionnement linguistique qui se compose d’un énonciateur du discours, du producteur du discours et d’un destinataire du discours.
Il élabore également une typologie des discours, qui comprend le délibératif, le judiciaire et le démonstratif, en prenant en considération l’effet psychologique que produit la phrase sur le récepteur, qui permet d’influencer le destinataire du discours ou l’auditoire en prenant en compte les éléments non verbaux qui permettent d’interpréter le message dans le contexte dans lequel il est énoncé.
II. Les trois piliers de la rhétorique : le logos, le pathos et l’éthos
Selon Cicéron, les parties de la technique rhétorique viennent des trois tâches de l’orateur : « quoi dire, dans quel ordre, de quelle façon ». La rhétorique consiste à « prouver la vérité de ce qu’on affirme, se concilier la bienveillance des auditeurs, éveiller en eux toutes les émotions qui sont utiles à la cause » (in L’Orateur, XIV, 43).
Le logos est le premier pour le philosophe Aristote.
Pour Platon, la raison est la caractéristique de la philosophie. C’est donc le pathos, et non la vérité, qui commande le jeu de langage rhétorique.
1) Le logos
Le logos désigne à la fois la « raison » et le « verbe » (la parole).
C’est le Grec Socrate qui considère la rhétorique comme un discours rationnel.
Celui-ci permet de toucher la dimension rationnelle de l’auditoire qui est convaincu grâce à des arguments logiques.
2) Le pathos
Le pathos permet de toucher la dimension affective, émotionnelle, de l’auditoire, c’est-à-dire ses sentiments et ses émotions.
Dans ce cas, il s’agit de séduire ou de charmer l’auditoire.
En Grèce, le pathos comporte trois éléments passionnels : la question choc, le plaisir ou le déplaisir qu’elle occasionne et la modalité sous forme de jugement qu’elle engendre, comme l’amour et la haine.
3) L’éthos
L’éthos permet de toucher la dimension morale, ses vertus et ses mœurs exemplaires, de l’auditoire.
C’est le Romain Cicéron qui met en avant cette notion de la rhétorique.
III. Rhétorique et linguistique
Les trois piliers de la rhétorique classique – logos, pathos et éthos – seront repris par la linguistique et la sémiologie.
Pour Roland Barthes : l’émetteur, c’est l’éthos ; le récepteur, le pathos ; et le message, le logos.
Les « discours d’éloquence » qui se développent dans certaines universités encouragent l’appropriation de l’art de l’éloquence par les étudiants.
Bien plus, ils permettent d’apprendre à maîtriser les codes de l’art oratoire classique tel qu’il est encore pratiqué dans les tribunaux ou en politique, à l’Assemblée nationale par exemple.
Ceux-ci donnent lieu à une production à la fois écrite et orale.
Conclusion
Si la rhétorique était présente avant 1885, dans les classes des collèges et des lycées où l’on faisait ses « humanités » par l’étude de la rhétorique, elle reste encore prégnante dans certaines professions juridiques et en politique.
Les discours politiques, les traités et même les manuels scolaires sont la preuve de sa pérennité.
Nul doute que la rhétorique a encore de belles années devant elle.