L’apprentissage de l’orthographe débute au cycle 2 et s’insère dans le sous-domaine du français « Étude de la langue » avec la grammaire et le lexique.
I. Les programmes et les principes didactiques
Le cycle 2 construit une première structuration des connaissances sur la langue. L’enseignement de la langue est mené de manière structurée et progressive. Des séances régulières doivent être consacrées spécifiquement à l’orthographe. Elles s’appuient sur l’observation et la manipulation d’énoncés écrits ou oraux. Les apprentissages se construisent alors et les règles sont formulées. Les élèves doivent les automatiser et les mémoriser. Les connaissances se consolident dans des exercices réguliers et répétés ainsi que dans des situations de lecture et d’écriture.
Le cycle 3 marque une entrée dans une étude de la langue explicite et réflexive, qui est mise au service de la compréhension de textes et de l’écriture de textes. Cette étude s’appuie sur des corpus, des écrits ou des prises de parole d’élèves. L’enseignement se fait toujours dans des séances spécifiques et doit mettre en évidence les régularités du système de la langue.
II. Deux sortes d’orthographe
Orthographe lexicale
C’est la façon d’écrire les mots selon la norme établie, comme dans le dictionnaire.
Exemple : Mémoriser la graphie des mots fréquents.
Orthographe grammaticale
Elle consiste à accorder les mots.
Exemple : Accorder les noms en genre et en nombre.
→ Les deux orthographes sont étudiées à l’école élémentaire.
III. Le degré de conceptualisation
Selon Uta Frith, psychologue du développement et pionnière dans l’étude de la dyslexie, il existe plusieurs stades successifs pour l’acquisition de l’orthographe :
– la phase logographique : l’élève reconnaît globalement un mot sans recours à la phonologie ni à l’ordre des lettres (« ppaa » peut être lu « papa ») ;
– la phase alphabétique : mise en place des règles concernant les correspondances graphophonologiques vues au CP. L’élève assemble, combine des lettres et des syllabes, ce qui lui permet de déchiffrer en lecture et d’écrire des mots inconnus et réguliers ;
– la phase orthographique : l’élève stocke directement en mémoire des mots, avec leur forme orthographique spécifique, sans passer par le décodage. Il met en place des automatismes.
IV. Principes généraux pour structurer l’enseignement de l’orthographe
Insister sur les cohérences et les régularités de la langue.
Établir une progression raisonnée pour hiérarchiser les apprentissages : à partir du CE1, l’étude systématique des correspondances graphèmes-phonèmes débute par les graphèmes les plus courants. Il est possible de s’appuyer sur les tables de fréquence et d’acquisition des mots.
Donner la priorité à des notions clés.
Articuler l’orthographe avec les autres domaines du français (grammaire, vocabulaire, lecture, écriture).
Tenir compte des représentations des élèves sur la langue grâce à différents dispositifs : phrase du jour, activités d’écriture, entretiens métagraphiques, dictées négociées, dictées à trous, dictées à choix multiples, dictées copiées, dictées préparées, etc.
Privilégier les observations et les manipulations.
Expliciter les procédures et les faire travailler aux élèves.
Éviter les sources de confusion dans le traitement des homonymes.
Exemple : Ne pas traiter « et » et « est » en même temps.
Automatiser les connaissances et les savoir-faire.
Créer des outils (répertoires, tableaux récapitulatifs, règles, listes de mots, codages, etc.).
Utiliser le terme « erreur » et pas « faute » : changement du statut de l’erreur (moins culpabilisant). Certaines erreurs sont productives et renseignent sur l’hypothèse que l’élève a fait sur la langue.
Classer les erreurs et établir une typologie pour permettre aux élèves de mieux repérer les problèmes pour pouvoir y remédier. Il est possible de s’aider de la typologie des erreurs de Nina Catach, linguiste et historienne de la langue, spécialiste de l’histoire de l’orthographe du français.
À SAVOIR
Une dictée doit être adaptée aux notions travaillées et au niveau de la classe. Au cycle 2, les dictées doivent être courtes, régulières et suivies d’une réflexion collective sur les erreurs d’orthographe.
Lire le document sur la liste de fréquence lexicale : hatier-clic.fr/24crpeficheoral19