Une société démocratique est une société qui repose sur le principe d’égalité des citoyens, ce qui permet aux individus d’envisager une mobilité sociale.
1 - La fin de l’hérédité
Avec la Révolution française, la nuit du 4 août 1789 abolit les privilèges et met fin à la société inégalitaire de l’Ancien Régime. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 promeut ce principe pour tous : « Les hommes naissent et demeurent égaux en droit. » Les Français ne sont plus des sujets du roi mais des citoyens. Ils appartiennent de fait à une même nation, la France.
Mais ce principe révolutionnaire n’efface pas les différences sociales et les inégalités qu’elles engendrent. La société démocratique n’est pas une société égalitariste
2 - La loi, garantie d’une société démocratique
Jean-Jacques Rousseau démontre que la loi, en la définissant, libère l’individu. Pour que la loi soit légitime et respectée, elle ne doit pas être simple force de contrainte sinon elle serait une parmi d’autres. Pour consentir à la soumission de la loi, il faut qu’elle soit édictée dans l’intérêt de l’individu. La loi doit le libérer et établir les conditions de son propre bonheur. Elle organise les relations entre les individus, pour éviter l’expression d’une violence injuste et inégale. Elle enlève toute possibilité d’atteindre la personne dans son intégrité physique et morale. C’est l’expression même de sa légitimité.
La loi protège aussi de l’arbitraire, notamment celui du souverain. Elle instaure un cadre rationnel qui n’autorise pas à condamner à mort ou à emprisonner quelqu’un par le bon vouloir d’un autre. Rousseau le montre dans les Lettres écrites de la montagne : « Il n’y a donc point de liberté sans lois, ni où quelqu’un est au-dessus des lois ; dans l’état même de nature, l’homme n’est libre qu’à la faveur de la loi naturelle qui commande à tous. Un peuple libre obéit, mais il ne sert pas ; il a des chefs et non pas des maitres ; il obéit aux lois, mais il n’obéit qu’aux lois et c’est par la force des lois qu’il n’obéit pas aux hommes. »
3 - Mais la loi peut être injuste, discriminatoire
L’action illégale engage un danger pour soi ou pour les autres, même si ce n’est pas intentionnel (ignorance de la loi). Cela ne garantit pas que la loi soit tout le temps juste. Le législateur est faillible parce qu’il est humain et peut produire des lois dénuées de sens.
Certaines fois, la loi est volontairement discriminatoire comme celles élaborées par les nazis à l’encontre des juifs (lois de Nuremberg 1935). L’interdiction de se marier avec des non- juifs ou celle de ne plus exercer des métiers publics sont fondées sur le principe d’inégalité raciale. Dans ce cas, il existe même un devoir de désobéir à ces lois injustes.
4 - Juste et injuste
C’est la question souvent débattue par les élèves dans la cour de récréation ou au sein de la classe. Telle action, telle décision semble juste ou injuste. L’enseignant se trouve souvent au milieu de la controverse et est parfois sommé de jouer au juge de paix.
La définition par l’émotion n’est pas satisfaisante, car elle suscite de la souffrance, de la discrimination et qu’il est difficile de trouver la frontière entre la frustration et le déplaisir et la véritable situation anormale vécue.
La définition par la raison semble plus acceptable lorsqu’on évoque le devoir moral. Selon Kant, la loi morale doit s’appliquer à chaque individu et ne doit tenir compte d’aucun empirisme. Elle doit se fonder uniquement sur la raison. Si les principes de justice sont universels, ils ne prennent pas en compte les situations particulières. Chaque individu peut donc considérer ce principe comme injuste, au vu de sa situation personnelle.
je m'entraine
Résolvez les deux dilemmes moraux suivants en insistant sur ce qui serait juste et serait injuste de faire.
1. Il fait très chaud depuis le début du mois de juillet et, dans le village, l’eau ne doit plus être utilisée pour arroser le jardin, a décidé le maire. Jules remarque que son père continue d’arroser le jardin tard le soir, pour ne pas être vu et maintenir en vie ses légumes.
2. Antoine est toujours seul à la récréation. Il n’a aucun ami avec qui jouer. Cela le rend malheureux et, pour essayer de se faire des amis, il distribue des très belles cartes à jouer. Hier, il a proposé à Jules, qui est dans une autre classe, de lui en offrir une, et même deux s’il en a envie.
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