Les transmissions servent à faire passer des informations d’un lieu à un autre. Indispensables pour assurer une liaison permanente entre les équipes sur le terrain et les centres opérationnels de gestion, elles permettent de remonter des informations, de demander des renforts, etc.
1 - L'organisation des transmissions chez les sapeurs-pompiers
Afin de communiquer, peuvent être utilisés :
- les supports filaires : ligne téléphonique, liaison numérique, liaison par fibre optique, réseaux informatiques ;
- les supports hertziens : transmission d’ondes entre deux endroits.
A - Le mode de transmission
Le mode de transmission le plus fréquemment utilisé par les sapeurs-pompiers est la radio, pour laquelle il est nécessaire d’avoir un émetteur et un récepteur.
Des relais sont installés afin de faire face aux perturbations des ondes telles que :
- l’éloignement entre l’émetteur et le récepteur ;
- les obstacles sur le parcours des ondes ;
- l’absorption des ondes par la configuration du terrain (bâtiments, relief...) ;
- les conditions météorologiques ;
- la gamme de fréquence utilisée.
B - Les modes d'exploitation des transmissions
Il existe deux modes d’exploitation des transmissions par voie radio :
- Alternat mono fréquence ou simple fréquence (A1F) : communication à vue ou de poste à poste ;
- Alternat bi-fréquence (A2F) : communication par l’intermédiaire d’un relais et uniquement dans la zone de couverture du relais utilisé (émetteurs-récepteurs pouvant communiquer simultanément).
2 - Les différents réseaux
A - Les stations
Une station est un équipement ou un ensemble d’équipements radioélectriques assurant un service de radiocommunication dans le cadre d’un réseau. On distingue :
- les stations fixes qui sont installées au CODIS, CTA, CIS ;
- les stations mobiles au sein des moyens opérationnels ;
- les stations portatives.
B - Les régimes d'exploitation des réseaux
Lorsque plusieurs stations communiquent entre elles, l’ensemble de ces stations constitue un réseau. Il existe deux régimes d’exploitation des réseaux :
- le réseau dirigé lorsqu’une liaison ne peut être établie entre deux stationsqu’avec l’autorisation préalable de la station directrice ;
- le réseau libre lorsqu’une station peut communiquer avec n’importe quelle autre station du réseau, sans autorisation préalable de la station directrice.
3 - L'organisation des réseaux
Les transmissions sont organisées autour d’un ordre de base national des systèmes d’information et de communication de sécurité civile (OBNSIC) pour l’ensemble des services qui concourent aux missions de sécurité civile.
ANTARES (adaptation nationale aux transmissions aux risques et aux secours) est le réseau numérique national dédié aux communications opérationnelles, permettant une interopérabilité entre les différents acteurs de sécurité civile.
Ce réseau permet d’utiliser différents modes de communication comme :
- opérationnel : échange d’information entre le CODIS et les moyens opérationnels du SDIS ;
- commandement : échange d’information entre le CODIS et un COS via un poste de commandement ;
- spécialisé : canaux supplémentaires utilisés sur opération particulière (par exemple, nombreuses victimes) ;
- urgence : échange d’information entre le CODIS et un moyen opérationnel en situation critique ;
- accueil : échange d’information entre le CODIS et des moyens venant en renfort ;
- tactique : canaux hiérarchisés (quatre niveaux) et mis en place selon l’organisation des transmissions sur l’opération. Ils permettent l’échange d’informations entre les différents intervenants sans interférer sur les canaux opérationnels.
4 - Le langage et les procédures
A - Les indicatifs radio
Toute transmission fait appel à un indicatif radio destiné à identifier soit une station, soit une fonction, soit une autorité, comme :
- préfet : ARAMIS + numéro du département ;
- directeur de cabinet du préfet : PORTHOS + numéro du département ;
- DDSIS : LANCELOT + numéro du département ;
- chef de centre : MERLIN + nom du centre ;
- médecin-chef du SSSM : HYPOCRATE + numéro du département ;
- médecin-chef du SAMU : HERACLES + numéro du département.
B - L'alphabet phonétique
Lorsqu’il y a lieu d’identifier une lettre ou d’épeler un nom propre ou des mots pouvant porter à confusion, on utilise l’alphabet phonétique (OACI – Organisation de l’aviation civile internationale) suivant :
L’épellation doit être précédée de l’indication « J’épelle » et le mot doit être répété une fois l’épellation terminée.
Exemple
POZIKA – J’épelle Papa, Oscar, Zoulou, India, Kilo, Alpha – POZIKA.
Pour distinguer clairement les chiffres et éviter toute ambiguïté, les épellations suivantes sont employées :
Les nombres sont prononcés normalement et la décomposition doit être précédée de l’indication : « je décompose ».
Exemple
27 – Je décompose Deux (un et un), Sept (quatre et trois).
Seuls les groupes horaires ont une décomposition sous forme de nombres.
Exemple
18 h 10 sera prononcé « mille huit cent dix ».
C - Les messages
1) Les types de messages
Chaque information relative à une opération de secours est formatée sous forme de message. Pour ce faire, différents types de messages existent :
- message de position ou d’état (départ en intervention, arrivée sur les lieux, retour disponible) ;
- message d’ambiance ;
- message de demande de renforts ;
- message de renseignements (compte rendu).
2) Le déroulé du message
Les messages comprennent un entête, un corps et un final :
- l’entête comprend un groupe horaire de départ, l’indicatif d’origine du message, les destinataires, le numéro de message et le degré d’urgence s’il y a lieu. En cas de demande urgente de prise de parole sur un réseau encombré, la prise de parole devra être précédée de « URGENT, URGENT, URGENT » ;
- le corps du message se structure ainsi :
- JE SUIS : donne la position précise de l’intervention ;
- JE VOIS : décrit le sinistre (nature, importance, victimes) ;
- JE FAIS : décrit les actions prises ou en cours et les moyens sur les lieux du sinistre ;
- JE DEMANDE : exprime les demandes de moyens supplémentaires ;
- enfin, le final clôture le message en redonnant la parole au récepteur via le terme« PARLEZ » ou « TERMINÉ ».
5 - La prise d'appel de secours
Si une demande de secours arrive directement au centre de secours, tout sapeur-pompier se doit de savoir la recevoir en renseignant tous les items suivants :
- localisation précise de l’événement (commune, adresse, numéro, étage, digicode...) ;
- nature de l’événement (secours à personne, incendie, accident...) ;
- risques particuliers (gaz, matières dangereuses, véhicules au GPL...) ;
- nombre de personnes concernées (personnes incarcérées, sauvetage en cas d’incendie...) ;
- premières mesures réalisées et conseils le cas échéant (gestes de secourisme...) ;
- identité et numéro de téléphone du requérant ;
- indiquer le moment où le requérant peut raccrocher.