Les sapeurs-pompiers réalisent près de 5 millions d’interventions chaque année.
1 - Protection individuelle et protection collective
Quel que soit le type d’intervention, les sapeurs-pompiers doivent toujours travailler en sécurité et pour cela ils doivent :
- se protéger lors de leurs opérations de secours en revêtant une tenue correcte et en portant une attention particulière à leur condition physique, à leur aptitude médicale, à leur hygiène corporelle et à leur alimentation - c’est la protection individuelle ;
- assurer leur protection et celle des tiers qui travaillent avec eux pendant les opérations de secours – c’est la protection collective.
Ils doivent également mesurer leurs efforts et maîtriser les matériels qu’ils utilisent pour rester efficace et attentif, du début jusqu’à la fin de l’intervention.
2 - Les règles de sécurité individuelle
Le sapeur-pompier se protège contre les risques encourus grâce à :
- une protection corporelle (pied, jambe, bras, face, tronc et tête) au moyen des équipements de protection individuelle (EPI) ;
- une bonne condition physique ;
- une bonne hygiène de vie et une bonne alimentation ;
- la prévention des accidents ostéoarticulaires ;
- l’application des règles de sécurité dans les véhicules de secours.
A - La protection corporelle
Elle est assurée par le port de différentes tenues d’exercice et d’intervention :
- le casque F1 pour la tête (ou F2 en feux de forêts, GRIMP, etc.) ;
- la tenue SPF1 et la tenue de feu pour le tronc et les jambes ;
- l’ARI pour la protection des voies respiratoires ;
- les bottes à lacets ou les bottes de feu pour les pieds ;
- d’autres matériels participant à la sécurité du sapeur-pompier et la renforçant, tels que : le ceinturon d’intervention (sécurité antichute), le gilet haute visibilité, les détecteurs d’immobilité et de chaleur, le lot de sauvetage et de protection contre les chutes, etc.
B - Une bonne condition physique
Elle est primordiale dans le cadre de l’accomplissement de missions parfois périlleuses. Afin de maintenir et de renforcer cette condition, le sapeur-pompier doit s’entraîner régulièrement pour devenir plus endurant, plus souple, plus puissant et plus confiant dans la réalisation de ses missions.
C - Une bonne hygiène de vie
Le rythme et les horaires de travail, le nombre d’interventions et la charge émotionnelle sont autant de facteurs qui peuvent influer très défavorablement sur la condition physique et morale du sapeur-pompier.
Aussi, pour rester efficace, rapide et endurant lors des opérations de secours, le sapeur-pompier doit respecter certaines règles pour une bonne hygiène de vie :
- veiller à faire des nuitées complètes en dehors des journées de garde ;
- avoir une alimentation complète et équilibrée ;
- s’hydrater régulièrement, surtout en intervention lorsque cela est possible ;
- entretenir sa condition physique ;
- avoir une bonne hygiène corporelle ;
- respecter des phases de repos régulières lors des gardes et lors des interventions.
D - La prévention des accidents ostéoarticulaires « Gestes et postures »
Dans le cadre de ses missions, le sapeur-pompier est amené à travailler avec des matériels souvent lourds et encombrants, à brancarder des victimes dans des endroits difficiles d’accès et ce, le plus souvent dans l’urgence, avec parfois des conditions climatiques difficiles. Il est donc fortement exposé aux accidents ostéoarticulaires, et plus particulièrement aux lombalgies.
La prévention est donc primordiale. La plupart des SDIS se sont dotés d’outils pédagogiques de prévention des lombalgies par la mise en place de techniques pour les « gestes et postures professionnels ».
E - La protection de la colonne vertébrale
Pour protéger la colonne vertébrale, qui est l’axe principal du corps, il existe cinq principes de base facilement applicables : – se placer au plus près de la charge ;
- plier les jambes ;
- fixer son dos ;
- garder autant que possible les bras tendus ;
- effectuer un transfert de masse.
Les applications et les techniques sont nombreuses et peuvent être appliquées aussi bien en caserne qu’en manœuvre, comme en opération. Le but est à chaque fois d’adopter une posture statique et d’exécuter des gestes non traumatisants.
Les cas le plus souvent étudiés sont :
- l’élévation, la rotation ou la translation d’une charge ;
- le ramassage, la pose ou le soulèvement d’un objet ;
- la posture lors des tâches de casernement ;
- les brancardages et la manipulation d’objets lourds
- la gestuelle à adopter lors de la montée et de la descente des engins de secours.
3 - Les règles de sécurité dans les véhicules de secours
Le sapeur-pompier conducteur doit se conformer au code de la route. Toutefois, des dérogations sont accordées aux véhicules de secours lorsqu’ils doivent faire usage de leurs avertisseurs sonores et lumineux dans les cas justifiés par l’urgence de leurs missions, et sous réserve de ne pas mettre en danger les autres usagers de la route (article R. 432-1 du code de la route), principalement en matière de vitesse, de priorité, de non-respect des sens interdits et de franchissement de feux rouges fixes.
Important :
Le sapeur-pompier conducteur doit s’assurer, en toutes circonstances, d’être vu par les usagers de la route.
Lorsque le véhicule en est équipé, le sapeur-pompier est tenu de porter sa ceinture de sécurité, selon l’article R. 412-1 du code de la route qui précise : « En circulation, tout conducteur doit porter une ceinture de sécurité homologuée dès lors que le siège qu’il occupe en est équipé. »
Les sapeurs-pompiers peuvent employer leurs avertisseurs sonores et lumineux lorsqu’ils se rendent sur une intervention à caractère urgent.
A - La priorité
« En toutes circonstances, tout conducteur est tenu de céder le passage aux véhicules d’intérêt général prioritaires annonçant leur approche par l’emploi des avertisseurs spéciaux prévus pour leur catégorie » (article R. 412-12 du code de la route).
Lors des retours d’intervention, le sapeur-pompier conducteur est un usager normal et doit se conformer à toutes les règles du code de la route.
Lorsqu’un sapeur-pompier conducteur demande la priorité pour le franchissement d’un feu rouge, les feux de croisement et les gyrophares de son véhicule doivent être actionnés et il doit impérativement enclencher le signal « deux tons » suffisamment tôt afin de prévenir les autres usagers de la route de son arrivée.
De plus, pour être en mesure de pouvoir stopper son véhicule à tout moment, il doit impérativement ralentir à l’approche du carrefour.
B - Les règles particulières
En cas d’accident, le conducteur doit pouvoir prouver l’usage des gyrophares et du « deux tons » bien avant le carrefour et qu’il a ralenti, pour que le tiers soit considéré comme n’ayant pas respecté son obligation de laisser passer le véhicule demandant la priorité.
Attention : l’usage intempestif des signaux de priorité sans mission d’urgence est de la responsabilité exclusive du sapeur-pompier, quelles que soient les circonstances.
Croisement et dépassement : « Tout usager doit réduire sa vitesse et, au besoin, s’arrêter ou se garer pour faciliter le passage d’un véhicule d’intérêt général faisant usage des avertisseurs spéciaux autorisés pour sa catégorie » (articles R. 415-2 et R. 414-9 du code de la route).
La vitesse : lorsqu’ils se rendent sur les lieux d’une intervention urgente, les sapeurs-pompiers peuvent dépasser la vitesse maximum fixée par les dispositions réglementaires. Toutefois, le sapeur-pompier conducteur doit rester maître de son véhicule de secours à chaque instant afin de pouvoir le stopper à tout moment.
L’engagement d’un véhicule de secours dans une voie en sens interdit doit se limiter aux cas exceptionnels (sauvetage des vies humaines, dégagement d’urgence d’une voie de circulation) et être réalisé avec beaucoup de précautions. Il est important de rappeler que les sapeurs-pompiers ne sont pas exonérés du respect des règles de prudence dans le cadre de leur conduite d’urgence.
Attention : les sapeurs-pompiers ne sont pas exonérés du respect des règles de prudence dans le cadre de leur conduite d’urgence.
4 - Les règles de sécurité collective
La sécurité collective concerne un groupe ou un ensemble de personnes.
Dans le cadre des activités des sapeurs-pompiers et de leurs interventions, de nombreux paramètres (tels que le contexte environnemental et sa dangerosité, les conditions climatiques) et tout autre élément qui présente un danger d’accident pour les intervenants, les victimes, les badauds et les impliqués, doivent être pris en compte.
Associée aux différentes techniques, règles, notes nationales et départementales ainsi qu’aux documents internes des SDIS, la sécurité collective vise à sécuriser au maximum les opérations de secours engagées. Elle définit la nécessité, pour chaque sapeur-pompier :
- de toujours garder le contact avec son binôme et les autres équipes ;
- d’agir en concertation ;
- de respecter les consignes ;
- de réfléchir avant d’agir ;
- de surveiller l’environnement ;
- de prévenir du danger ;
- de penser au repli ;
- de faire passer les messages ;
- de réaliser la mission et de rendre compte.
A - Les différents équipements et techniques de protection collective
Parmi les équipements de signalisation et de balisage participant à la protection collective, on distingue :
- les cônes, la rubalise et les véhicules permettant de délimiter une zone (d’accident ou de travail) pour la sécuriser et en limiter l’accès ;
- la signalisation des véhicules (gyrophares, bandes rétroréfléchissantes, feux de gabarit), les chasubles et les panneaux permettant la visualisation du véhicule, d’une personne ou d’un danger ;
- les moyens de transmission et de détection (équipements radio, balises sonores de détresse, porte-voix et téléphones ; moyens de détection tels que les explosimètres et les détecteurs de monoxyde de carbone) ;
- les moyens de ventilation (ventilateurs thermiques, électriques et hydrauliques) ;
- la protection des engins et du personnel (auto protection des engins, détecteurs
de ligne haute tension et radars de recul).
B - La sécurité collective des sapeurs-pompiers en intervention
Elle vise à éviter tout accident ou sur accident sur une opération de secours par :
- le positionnement correct des engins de secours ;
- un bon balisage et un bon éclairage de la zone d’intervention ;
- la réalisation d’un périmètre de sécurité pour délimiter des zones de danger et de contrôle ;
- une tenue vestimentaire des personnels intervenants adaptée à la situation ;
- la surveillance de la zone d’intervention par un officier sécurité, un binôme ou un chef d’agrès ;
- le respect de l’engagement par binôme et jamais en personnel isolé ;
- la mise en place d’un soutien sanitaire lorsque cela est nécessaire, réalisé par les personnels du SSSM.
L’ensemble de ces consignes et règles de sécurité sont complémentaires et établies afin d’assurer la protection des sapeurs-pompiers et de l’ensemble des intervenants, impliqués et victimes.
À savoir : depuis le 1er février 2007, avec la NIT 273, les véhicules d’intérêt général prioritaires de lutte contre l’incendie doivent être équipés de balisage alterné jaune-rouge de classe B.