Les opérations des secours routiers nécessitent couramment l’intervention de plusieurs services : les sapeurs-pompiers, le SAMU, la police ou la gendarmerie. L’organisation du « chantier » secours routiers s’effectue en huit phases.
1 - La mise en sécurité du site
Cette phase permet d’assurer la sécurité des impliqués, des sauveteurs, des témoins et des autres usagers de la route.
Elle est réalisée en fonction de la nature de la chaussée, de la configuration du terrain, des conditions météorologiques et de l’heure du jour (éclairage).
2 - La reconnaissance et l'abordage des victimes
A - La reconnaissance
La reconnaissance est réalisée par le chef d’agrès du véhicule de secours routiers. Elle a pour but :
- de recenser le nombre d’impliqués ainsi que le nombre de victimes ;
- d’identifier le nombre et la nature des véhicules impliqués ;
- de définir et palier au risque de sur-accident (balisage du chantier) ;
- de prendre en compte les risques liés à la sécurité passive du véhicule ;
- de demander des renforts si nécessaire.
B - L'abordage de la ou des victimes
Si aucun risque n’est apparent, un sapeur-pompier pénètre le plus tôt possible dans le véhicule. Ce sapeur-pompier, surnommé l’« écureuil » :
- pénètre seul et à tout prix dans le véhicule ;
- réalise un bilan rapide de la victime ;
- réalise les gestes nécessaires ;
- maintient l’axe tête-cou-tronc ;
- reste près de la tête de la victime durant toute l’opération (il représente le lien humain avec la victime).
3 - Le calage du ou des véhicules
Il s’agit d’assurer la stabilité des véhicules impliqués dans l’accident, dans le but de faciliter la qualité des soins apportés aux victimes. On stabilise les véhicules sans les bouger.
4 - Le traitement des victimes
Il s’agit d’assurer la prise en charge de toutes les personnes impliquées dans l’accident. Pour cela, il faut :
- effectuer un bilan complet ainsi que les gestes de soins adaptés ;
- transmettre un message d’ambiance (point de la situation, demande de renforts, etc.) ;
- une fois les bilans réalisés, transmettre ceux-ci au CRRA 15 ;
- mettre en condition la victime pour la dégager (désincarcération) ;
- effectuer des bilans de surveillance ;
- conditionner et transporter.
5 - La désincarcération
Il s’agit de rendre la victime accessible pour les équipes VSAV et SMUR. Cette manœuvre est dirigée et prise en compte par le chef d’agrès du véhicule de secours routiers (VSR).
Elle doit être précédée d’une phase de reconnaissance très précise qui prend en compte la localisation des victimes, l’ordre de priorité d’extraction et ce que trans- portent les véhicules.
Elle est précédée de la mise en sécurité du véhicule (batterie, airbag, GPL, véhicule électrique, etc.).
En étroite collaboration avec les personnels et les services du SMUR, une idée de manœuvre est ainsi arrêtée. Celle-ci prend en compte les différentes possibilités offertes sur le théâtre des opérations telles que :
- forcement des portes et autres voies d’accès possibles ;
- dépavillonnage, qui consiste à déposer le toit du véhicule ;
- césarisation latérale, qui consiste à ouvrir un ou plusieurs côtés du véhicule ;
- méthode de la charnière, qui consiste à abaisser le pavillon du véhicule alors que celui-ci est couché sur le côté ;
- bascule du compartiment moteur, dans le but de remonter la colonne de direction ;
- inclinaison du dossier d’un siège qui ne s’abaisse pas suffisamment pour extraire la victime et toute autre manœuvre qui pourrait être appropriée au contexte opérationnel.
6 - Le dégagement de la victime
Le dégagement de la victime est réalisé sous le commandement du chef d’agrès du VSR (sauf délégation de sa part).
Le dégagement peut se faire soit par l’arrière, soit en latéral, soit en oblique. Le choix de la technique est à la charge du chef d’agrès du VSR, en concertation avec son équipe et le médecin en charge de la victime.
Il s’effectue en fonction :
- du type d’accident ;
- de l’état de la victime ;
- de la déformation du véhicule.
Principes et techniques :
- mise en condition de la victime avant toute action de dégagement ;
- respect de l’axe tête-cou-tronc et bassin ;
- sortie privilégiée dans l’axe longitudinal ;
- surveillance permanente de la victime lors des manœuvres d’extraction.
7 - La mise en condition après dégagement de la victime
Une fois que la victime est dégagée, son conditionnement est vérifié (pose de collier cervical, état des perfusions...) et un bilan de surveillance est réalisé.
8 - Le transport de la victime
Le transport de la victime est assuré après régulation médicale et information du COS qui se concerte avec les autres services sur place.