Le brancardage est l’action d’amener la victime, dans la position adaptée à son état, jusqu’au véhicule de secours et d’assistance aux victimes (VSAV) ou à l’aéronef sanitaire par des cheminements souvent accidentés.
1 - Généralités
A - Les règles à suivre
Le brancardage est effectué par trois ou quatre équipiers secouristes dont les actions doivent être rigoureusement coordonnées, sous la conduite d’un chef de brancard.
Lors du brancardage, réalisé après l’installation de la victime sur le brancard par des techniques de relevage adaptées et son arrimage (voir fiche 11), le brancard doit être maintenu le plus à l’horizontale possible.
La position de la victime sur le brancard dépend de son état. Les différentes positions de la victime sur le brancard sont les suivantes : horizontale ; demi-assise ; jambes pliées ; demi-assise sur le côté.
B - Les 10 règles de base du brancardage
1. Les équipiers secouristes travaillent en équipe, sous la conduite d’un chef.
2. La victime doit obligatoirement être sanglée ou arrimée sur le brancard avant tout déplacement.
3. Le chef place les équipiers secouristes en fonction de leur taille et de leur force.
4. Les commandements d’exécution sont, le plus souvent, précédés de commandements préparatoires et doivent être entendus de tous les équipiers secouristes.
5. Les mouvements doivent être doux et synchronisés.
6. Le déplacement se fait en marchant.
7. La marche doit être souple, sans secousse ni balancement ; de ce fait, les équipiers secouristes ne doivent pas marcher au pas.
8. Le brancard doit rester le plus possible horizontal.
9. La victime est brancardée, en général, tête en avant.
10. Le chef surveille en permanence la victime et la position du brancard.
Tout brancardage en milieu difficile, dangereux pour la victime et les équipiers, nécessite l’intervention d’équipes et de matériels spécialisés (sauvetage-déblaie- ment, groupe de recherche et d’intervention en milieu périlleux – GRIMP –, etc.).
2 - La surveillance d'une victime pendant le transport
Le VSAV – ou son équivalent dans d’autres organismes – est le vecteur de transport le plus utilisé pour amener la victime vers un poste de secours, un SMUR ou un centre hospitalier d’accueil, afin qu’elle soit prise en charge dans un délai le plus court possible.
A - L'influence du transport sur la victime
Au cours du transport, la victime – et les équipiers secouristes – sont soumis :
- aux dangers rencontrés par tout usager de la circulation ;
- aux inconvénients de variations de vitesse, de vibrations, du bruit ou d’un éclairage inadapté ;
- à l’isolement créé par le véhicule et à l’exiguïté de la cellule sanitaire.
De plus, la conduite a un ressentiment direct sur la victime lors du transport. En effet, elle peut augmenter la douleur et aggraver une détresse circulatoire.
B - Avant et pendant le transport
Lors du transport, la victime doit être mise en condition, installée et obligatoirement sanglée sur le brancard. Elle doit être surveillée en permanence.
Le matériel de secours utilisé ou susceptible d’être utilisé pendant le transport doit être correctement fixé pour ne pas chuter ou devenir un projectile dangereux en cas de décélération brutale.
Au cours des déplacements, il est indispensable que le personnel de secours soit assis et maintenu par des ceintures de sécurité. En cas d’aggravation de l’état de la victime, le véhicule sera immobilisé sur le bord de la chaussée dans un endroit sûr ; toutes les mesures de sécurité individuelles et collectives seront mises en œuvre afin de permettre aux équipiers secouristes de refaire un bilan et de réaliser les gestes de secours supplémentaires.
Au cours du transport par véhicule de secours à victime, le conducteur doit :
- respecter le code de la route, en particulier les limitations de vitesse ;
- adopter une conduite modérée (sans brutalité, ni rapidité) ;
- passer doucement ou éviter les nids de poules, les ralentisseurs, les passages à niveau, les virages trop serrés, etc. ;
- utiliser les avertisseurs lumineux en permanence pendant toute la durée du transport ;
- utiliser les avertisseurs sonores à la demande du chef du véhicule.
3 - Les différentes techniques de brancardage
Le Référentiel national de premiers secours en équipe de niveau 2 décrit les tech- niques de brancardage à connaître par les équipiers dans ses fiches techniques 10.1 à 10.7 :
- réaliser un brancardage à trois ou quatre équipiers secouristes ;
- franchir un obstacle à trois équipiers secouristes ;
- franchir un obstacle à quatre équipiers ;
- réaliser un brancardage dans un passage étroit ;
- monter ou descendre une pente ou un escalier lors du brancardage ;
- transporter une victime sur une chaise de transport ;
- charger une victime dans un moyen de transport.
Ce référentiel est téléchargeable sur le site du ministère de l’Intérieur : www.interieur.gouv.fr.