Grâce à l’alphabet phonétique international (API), il est possible de transcrire un phonème, quelle que soit la façon dont il est écrit, par un signe unique.
1 - Les sons de la langue française dans l’API
Quelques difficultés à envisager :
• la confusion entre [u] (pou [pu]) et [y] (pu [py]) ; entre [z] (vase [vaz] et [ʒ] (jouer ([ʒue]) ;
• l’aperture des phonèmes : [e] fermé (couler [kule] / [ɛ] ouvert (fête [fɛt]). Deux lois phonétiques : syllabe fermée (terminée par consonne prononcée) → voyelle ouverte : cor [kɔR] ; syllabe ouverte (terminée par voyelle prononcée) → voyelle fermée : mot [mo] ;
• les variations régionales, notamment le o de rose, fermé en français standard [Roz], ouvert dans le sud [Rɔzə] ;
• les trois semi-consonnes : ne pas confondre [i] et [j] : fil [fil] et fiasco [fjasko] ; oi transcrit le groupe [wa] (foi [fwa]) et oin le groupe [wɛ̃] (foin [fwɛ̃]) ;
• le e caduc : prononcé ou non, suivant la place dans le groupe rythmique (initiale / interne / finale) et les régions. Au CRPE, transcrivez l’énoncé en français standard ;
• la démarcation entre les mots rendue floue par : l’élision de e, a et i en fin de mot, devant une autre voyelle ou le h muet du mot suivant : l’élève [lelɛv], s’il [sil] ; la liaison : les ours [lezuRs] ; l’enchainement qui déplace les frontières du mot et modifie sa perception, car la syllabation ne coïncide pas avec le découpage en mots : un ours → [œ̃-nuRs].
2 - La phonologie : l’étude des phonèmes
Les oppositions entre phonèmes permettent de différencier les mots : la différence sonore/ sourde, la nasalité, l’arrondissement sont des traits distinctifs. Par exemple : fin et vin (qui constituent une paire minimale) sont différents sur un seul point : [f ] est sourd, [v] sonore.
Certaines oppositions sont presque neutralisées : l’opposition entre [ɛ̃] et [œ]̃ (brin/brun) ne fonctionne que sur quelques couples, mais perdure dans le Midi. La différence entre le [a] d’avant et le [ɑ] d’arrière (mal/mâle) tend à disparaitre, et on constate un flottement pour [ø] et [œ] (jeûne/jeune), pour [o] et [ɔ] (môle/molle). L’opposition, un peu plus pertinente pour [e] et [ɛ] (poignée/poignet), différencie l’imparfait [ɛ] et le participe passé ou l’infinitif [e].
3 - La syllabe
La syllabe est un groupe de sons prononcés en une seule émission de voix qui comporte obligatoirement une voyelle et, souvent, une ou plusieurs consonne(s) : a-bra-sif [a-bRa-zif ].
A. Syllabe phonique / syllabe graphique
Le découpage en syllabes est parfois différent à l’écrit et à l’oral, surtout en raison du e caduc, prononcé ou non, suivant les régions (filtre : 2 syllabes graphiques (fil-tre) ; 2 syllabes phoniques dans le Midi [fil-tRə], mais 1 syllabe phonique dans le reste de la France [filtR]).
La liaison (des amis ; un igloo) favorise la syllabation ouverte : [de-za-mi] ; [œ-̃ ni-glu].
B. Attaque et rime
La syllabe comporte une attaque (la consonne ou le groupe de consonnes à l’initiale) et une rime (la voyelle et les phonèmes qui suivent) : pour main, [m] est l’attaque et [ɛ̃] la rime ; pour tracteur, [tR] est l’attaque, [ak] la rime de la 1re syllabe.
Je m'entraine
1. Transcrivez phonétiquement : bonheur − voilier − un âne − du chagrin − des oiseaux − les jeux interdits − un chien émerveillé − attention
2. Transcrivez ces vers de Victor Hugo.
[ʒəmaRʃəRe lezjøfikse syRmepɑ̃se sɑ̃Rjɛ̃vwaR odəɔR sɑ̃zɑ̃tɑ̃dRokœ̃bRɥi
sœl ɛ̃kɔny lədokuRbe lemɛ̃kRwaze trist eləʒuRpuRmwa səRakɔməlanɥi]