Il existe 3 sortes de phonèmes en français : 16 voyelles, 17 consonnes et 3 semi-consonnes.
1 - Les voyelles
Toute syllabe contient une voyelle, éventuellement précédée ou suivie d’une ou plusieurs consonne(s). Les voyelles sont sonores du fait de la vibration des cordes vocales.
Il existe deux grandes catégories de voyelles en français : orales (l’air ne s’échappe que par la bouche) → [a], [o], [i], [e], [ɛ], [y], [u], [ə], [ø], [œ], [ɔ], [ɑ] ; nasales (l’air s’échappe aussi parlesfossesnasales)→[ɔ̃] (on) ; [ɑ̃] (an) ; [ɛ̃] (in) ;[œ]̃ (un).
On peut aussi classer les voyelles en fonction : du point d’articulation, avec position de la langue antérieure ou postérieure → le [ɑ] de pâte est très en arrière ; de l’ouverture (aperture) de la bouche → différence entre [ɑ] de pâte et [y] de pur ; de l’arrondissement des lèvres (la labialisation) → différence entre [ø] de feu et [i] de fil.
Ne pas confondre les 6 voyelles écrites (a, e, i, o, u, y) et les 16 phonèmes vocaliques : 12 de type oral et 4 de type nasal.
2 - Les consonnes
Ce tableau permet de comprendre les erreurs de discrimination entre sourdes et sonores, commises par les personnes dyslexiques (confusion t/d, k/g, p/b...) ou les jeunes enfants. Ainsi, entre [t] et [d], il y a simplement vibration de cordes vocales ou non. On perçoit mieux les erreurs d’articulation : *maicresse pour maitresse (vélaire pour dentale)...
Les consonnes seules ne peuvent pas constituer une syllabe. On les distingue selon :
• la sonorité : sonores s’il y a vibration des cordes vocales / sourdes quand il n’y en a pas ; • le lieu d’articulation : dans la région labiale, dentale, palatale, vélaire... ;
• le mode d’articulation : quand l’air est bloqué par un obstacle :
– occlusives : blocage complet de l’écoulement de l’air, suivi d’un relâchement soudain,
– constrictives ou fricatives : l’air, gêné, continue à s’échapper avec un bruit de friction.
3 - Les semi-consonnes
Elles sont sonores comme les voyelles, mais produisent un bruit de frottement comme les consonnes. Il existe 3 semi-consonnes en français : yod [j] (panier [panje]) ; ué [ɥ] (huit [ɥit]) et oué [w] (roi [Rwa]). Elles sont toujours accompagnées d’une voyelle.
La semi-consonne yod [j] est rare à l’initiale et en finale ; on prononce [j] les graphies i et y suivies d’une voyelle autre que le e caduc : miel [mjɛl], potion [posjɔ̃)], payer [pɛje]...
La semi-consonne ué [ɥ] se prononce avec la bouche approximativement dans la position du son [y]. Elle s’écrit toujours u (nuit [nɥi]). On ne la trouve jamais en finale.
La semi-consonne oué [w] se prononce avec la bouche approximativement dans la position du son [u]. Elle s’écrit toujours ou ([wi] oui ; [fwɛ] fouet), sauf oi avec le son [a] (foi) et oin avec le son [ɛ̃] (foin). On rencontre exceptionnellement les graphies w (watt) et qu (quid).
Une semi-consonne ne constitue pas le centre d’une syllabe : les mots roi, lion comportent une seule syllabe. Cependant, dans une diction poétique, on peut prononcer la voyelle, au lieu ou en plus de la semi-consonne:
– synérèse : prononciation de 2 voyelles contigües en une seule syllabe. [...] Regrettant mon amour et votre fier dédain. (P. de Ronsard) (fier = [fjɛR]) ;
– diérèse : prononciation dissociant un groupe vocalique en 2 syllabes. Le violon frémit comme un cœur qu’on afflige (C. Baudelaire) (violon = [vi-jɔlɔ̃]).
Je m'entraine
Surlignez en bleu les lettres qui transcrivent des phonèmes vocaliques, en rose celles qui transcrivent des consonnes et en vert celles qui transcrivent des semi-consonnes.
maillon − oiseau − rail − usuel − feuillu − palier − boira − yack − remuer − ployer