Les adverbes forment une classe grammaticale variée et difficile à définir. Les prépositions sont plus aisées à reconnaitre, car elles relient deux éléments de la phrase.
1 - Les adverbes
3 critères permettent de reconnaitre les adverbes :
• Invariabilité : ils ne changent pas de forme.
• Dépendance : ils dépendent d’un autre élément qu’ils modifient : verbe (Tu parles beaucoup.), adverbe (Il chante très bien.), adjectif (Elle est trop forte.), préposition (Il est parti bien avant toi.), conjonction (Je l’ai cru, même quand il mentait ouvertement.) Les adverbes peuvent dépendre de la phrase elle-même : Hier, je suis allé au cinéma.
• Intransitivité : l’adverbe ne lie pas les éléments de la phrase. Tu es trop timide : trop modifie l’adjectif timide mais ne lie pas es et timide. Il peut être supprimé : Tu es timide.
Ces critères connaissent des exceptions.
• Invariabilité : l’adverbe tout s’accorde devant un adjectif au féminin commençant par une consonne ou un h aspiré : Elle est toute contente. Elles sont toutes haletantes.
• Dépendance : certains adverbes représentent à eux seuls une phrase ou une proposition : Viendra-t-il ? - Oui / Non / Je suis sûre que non.
• Intransitivité : quelquefois, l’adverbe peut lier 2 éléments d’une phrase, notamment quand il est complété par une subordonnée : Peut-être qu’il viendra.
On peut regrouper les adverbes :
• par leur forme :
– adverbes simples issus directement du latin : hier, là, moins, plus, si...,
– adverbes simples aujourd’hui qui étaient composés en ancien français : aujourd’hui, beaucoup, enfin, plutôt, longtemps, bientôt...,
– adverbes dérivés formés par suffixation, notamment avec le suffixe -ment : aimablement, clairement, poliment, abondamment, imprudemment...,
– adverbes issus d’une autre classe grammaticale : pas, point, bref...,
– adverbes composés de plusieurs mots = locutions adverbiales : au-delà, d’avance... ;
– adverbes de degré : plus, moins, aussi...,
– adverbes de manière : bien, honnêtement, sérieusement, mieux, vite...,
– adverbes de lieu ou de temps : ici, ailleurs, loin, hier, demain, aussitôt...,
– adverbes de commentaire : peut-être, sans doute, probablement...,
– adverbes de relation logique : pourtant, cependant...,
– adverbes de négation : ne, pas, plus, jamais...
2 - Les prépositions
Comme les adverbes, les prépositions sont invariables, mais elles ont un caractère transitif, car ce sont des mots de relation qui servent d’« attaches » entre 2 éléments. Il rentre chez lui.
Préposition + GN, pronom ou infinitif = groupe prépositionnel qui a une fonction : Je m’attends à le voir. (COI de s’attendre) / Je le vois dans trois jours. (CC de temps) Un chapeau de paille (C. du nom chapeau) / Heureux de ta venue (C. de l’adjectif heureux).
Les prépositions les plus fréquentes à et de n’ont souvent aucun contenu sémantique, contrairement aux autres, qui peuvent exprimer : la manière (avec, par, sans...), le lieu (en, chez, dans, devant, parmi, sur, sous..), le temps (avant, après, depuis...), le but (pour...).
Préposition constituée de plusieurs mots = locution prépositionnelle : à côté de, par rapport à, au-dessus de, au haut de, grâce à...
3 - Adverbe ou préposition ?
Les adverbes et les prépositions se ressemblent ; certains mots peuvent appartenir aux deux classes : Avant ton départ, prends un gouter. / Avant, on ne se déplaçait qu’à pied. Pour éviter les confusions, faire le test de suppression :
– si on supprime la préposition (*ton départ, prends un gouter.) → énoncé agrammatical. La suppression de la préposition est généralement impossible ;
– si on supprime l’adverbe (On ne se déplaçait qu’à pied.) → phrase grammaticalement correcte : l’adverbe, intransitif, ne relie rien. Sa suppression est en général possible ;
Pour vérifier que l’on a affaire à un adverbe, essayer la substitution par un autre adverbe : autrefois, jadis, récemment...
Je m'entraine
Relevez les adverbes, puis les groupes prépositionnels en soulignant les prépositions.Les deux enfants [...] s’étaient précipités dans une chambre attenante où l’on entendait des voix puériles et des bruits de cuillers battant les assiettes. Meaulnes, avec audace et sans s’émouvoir, enjamba un banc et se trouva assis auprès de deux vieilles paysannes. Il se mit aussitôt à manger avec un appétit féroce ; et c’est au bout d’un instant seulement qu’il leva la tête pour regarder les convives et les écouter. On parlait peu, d’ailleurs. (Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes)