Les activités pédagogiques en maternelle

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C’est par le jeu que l’enfant apprend. Les activités proposées à l’école maternelle sont le plus souvent ludiques, puis deviennent soumises à des consignes précises au fur et à mesure que l’enfant grandit. L’ATSEM a un rôle à jouer dans le déroulement des activités pédagogiques.

Les acquisitions de la maternelle

On ne rappellera jamais assez que l’acquisition fondamentale de l’enfant en maternelle est le langage. Celle-ci se fait par toutes sortes d’activités qui vont être vécues, parlées, transmises… L’enfant progresse selon des séquences de travail mises en scène par l’enseignant, aidé de l’ATSEM, en particulier dans les plus petites sections.

« Manipuler » les mots

Des mises en situation sont prétextes à acquérir plusieurs compétences : repères pour se socialiser, règles de vie à l’école, agilité motrice… C’est la répétition des situations qui permet à l’enfant de comprendre et de s’approprier les mots.

Les séquences évoluent en termes de difficulté. Elles permettent de construire des « imagiers », autre outil de la classe. Un imagier est un ensemble d’images, de photos, prises en classe ou découpées. L’imagier peut être manipulé, commenté. Il est source d’exercices, de tri, de recherches communes, de questionnements.

L’objectif est de permettre à l’enfant de « manipuler » un ensemble de mots, accessibles en fonction de son âge.

Les gestes quotidiens, source de progression

Les plus petits, entre 3 et 4 ans, ont des étapes importantes à franchir :

  • s’intéresser à ce qui est proposé,​
  • oser prendre la parole et s’exprimer,
  • se faire comprendre
  • rester dans le sujet,
  • répondre à leur tour…

Dans les petites sections, les mises en situations sont souvent organisées autour des gestes quotidiens de l’école : s’habiller, se laver les mains, aller en récréation…

Plus l’enfant grandit, plus il peut faire appel aux acquisitions qu’il a mémorisées dans les séquences précédentes et plus il peut, par la suite, comprendre des consignes difficiles.

Les principales activités de l’enfant en maternelle

Les activités s’effectuent le plus souvent en « ateliers ». Les enfants sont guidés par l’enseignant ou autonomes.

Le parcours gymnique

L’ATSEM et l’enseignant installent un parcours. Les enfants peuvent être amenés à s’exprimer en imaginant ce qu’ils vont faire sur ce parcours. Ils associent les mots à ce qu’ils voient et entendent de la part des adultes : tapis, échelle, tunnel, poutre, trampoline…

Ils sont sollicités sur ce qu’ils auront à faire : sauter, marcher, courir, rouler, attraper, ramper, grimper, accélérer, viser…

Ils découvrent ce que veulent dire des expressions comme : en haut, dessous, derrière, à gauche…, c’est-à-dire les notions d’espace.

Ils découvrent aussi les différentes parties de leur corps. L’acquisition de ces repères est évaluée par les dessins, qui s’enrichissent de détails de plus en plus précis.

Ils décrivent leur action à l’enseignant tout en l’effectuant… Plus grands, les enfants proposent eux-mêmes un parcours.

Un conte ou une chanson

À l’école, l’enfant découvre les contes et les chants du patrimoine culturel. Une histoire racontée permet de s’exprimer, d’utiliser le vocabulaire lié au ressenti : les personnages sont gentils/méchants/joyeux… Ils habitent la forêt/la montagne… Ils ont une couronne/une cabane…

Les chansons s’accompagnent parfois de jeux de gestes avec certaines parties du corps.

Par la répétition et la sollicitation, l’enfant comprend la situation, le vocabulaire ; par les images, il reconnaît les personnages, les nomme, puis les dessine à son tour. Il raconte l’histoire et, plus tard, il inventera une fin différente.

Certains enfants découvrent à l’école l’objet livre et apprennent à le manipuler (à l’endroit, en tournant les pages une par une, du début à la fin…).

Ce même travail peut être fait après une sortie éducative. L’enfant reformule la sortie, dit ses impressions, compare…

Une sortie permet aux plus grands de repérer le matériel urbain et de l’associer à ce qu’ils ont déjà appris comme repérage dans l’espace. La compréhension des signes facilite la découverte de l’écriture.

Le coin jeux

Le jeu est utilisé par l’enseignant pour développer le langage. Dans toutes les classes maternelles, un coin est réservé aux enfants pour mettre en scène des situations de la vie : le coin cuisine, le soin des poupées (hygiène, sommeil), les garages à voiture, la marchande, le docteur…

Ces jeux symboliques apparaissent tour à tour dans la classe et se complexifient de niveau en niveau.

Les enfants jouent librement ou sollicités par l’adulte qui commente ce qui est fait : « j’habille la poupée… Je lui mets une robe… Ce plat est trop salé… ». Ces jeux peuvent amorcer les premiers apprentissages du volume (manipulation de liquide, de sable), du calcul (donner des pièces pour acheter…).

Certains jeux sont collectifs et mettent en scène des règles à respecter. Ils apprennent la vie de groupe aux enfants.

Les activités graphiques : dessin et peinture

La gestuelle qui accompagne ses activités permet à l’enfant de comprendre qu’il représente une forme sur l’espace d’une feuille. Guidé par l’adulte, il développe son désir naturel de gribouiller et lui donne du sens progressivement. Il affine ses mouvements et coordonne ses gestes.

Les outils fournis par l’adulte sont utilisés de plus en plus adroitement, les formes sont de plus en plus graphiques, jusqu’à la reproduction des lettres.

En dehors des livres, tous les supports pour « photographier » des lettres sont utilisés en classe : les étiquettes-prénoms, les cahiers de vie individuels ou collectifs, le calendrier avec les jours de la semaine, les cartes de jeux illustrées, les abécédaires muraux, les panneaux urbains, les catalogues divers, les règles de vie…

L’apprentissage grâce aux rituels de l’école

Le repérage du temps (hier, demain, jours de la semaine, saisons…) est une acquisition des enfants de maternelle. On appelle « rituels » des moments où un protocole est soigneusement répété, ponctuant ainsi la journée : l’arrivée ou le départ, le regroupement pour une activité. Ces moments importants permettent à l’enfant d’avoir des repères. Ils structurent la journée de classe.

L’appel

La journée est « lancée » par l’appel des enfants présents dans la classe. Il est fait par l’enseignant qui répond, en outre, à une obligation réglementaire. C’est le premier repère de la journée. N’oublions pas que les plus petits sont très désorientés les premières semaines de classe. 

L’appel permet à l’enfant :

  • de se sentir comme faisant partie d’un groupe ;​
  • de prêter attention aux autres enfants ;
  • de manipuler son nom sur une étiquette en l’accrochant à un tableau de présence ;
  • d’apprendre à attendre son tour en écoutant les prénoms des autres.

Le « regroupement » des enfants

L’enseignant demande l’attention des enfants avant une activité. Ils doivent écouter des consignes collectives, la présentation des projets de la journée, les commentaires de chacun, en faire eux-mêmes…

La collation

Également moment de rituel, elle consiste, dans certaines écoles, à proposer à boire et à manger aux enfants le matin (des fruits dans le meilleur des cas). Vous saurez tout sur la collation dans les fiches sur l’alimentation à l’école.

Le passage aux toilettes

Il est organisé deux à trois fois dans la journée. Certains enseignants préfèrent répondre à la demande des plus petits qui continuent leur apprentissage de la propreté. Cette question sera plus amplement abordée plus loin dans la sous-partie « L’élève de maternelle ».

La récréation

Les ATSEM participent parfois à la surveillance des récréations à condition d’être accompagnés par les enseignants. La récréation est source d’apprentissage au « vivre ensemble » : la découverte de l’autre, les règles et les interdits. Les récréations sont indispensables pour favoriser le besoin de bouger des enfants.

L’arrivée à l’école

Le matin, les enfants et les parents sont accueillis par l’enseignant. L’ATSEM aide les enfants à se déshabiller, les console et leur propose des jeux. Les enfants doivent apprendre à se séparer des parents. Tout petit, ils vivent un sentiment d’abandon inconfortable. Puis petit à petit, ils prennent leurs repères et découvrent un nouvel environnement qui sollicite leur curiosité.

La fin de la classe

En maternelle, les enfants sont sous la responsabilité de l’enseignant jusqu’au moment où ils sont remis à leurs parents, à un adulte autorisé ou aux équipes d’animation qui prennent le relais de l’école. 

La fin de la classe est aussi un repère attendu en fin de matinée ou en fin d’après-midi qui permet à l’enfant d’apprendre à retrouver sa famille, ses repères et à se sécuriser. Ces rythmes sont souvent prétexte à apprendre les repères dans le temps, les jours et les heures.