La langue française, qui offre une grande diversité de temps du passé, ne comporte que deux temps du futur : le futur simple et le futur antérieur, dont la conjugaison est régulière.
1 - La morphologie du futur
A. Le futur simple
À l’écrit, la marque -r- du futur est suivie de six marques de personnes différentes : -ai, -as, -a, -ons, -ez, -ont : chanterai, chanteras, chantera, chanterons, chanterez, chanteront.
Ne pas confondre, à la 1re personne du singulier, le futur -rai et le conditionnel -rais.
À l’oral, la marque [R] est suivie de terminaisons de personnes qui ne sont pas totalement différentes : celles des 2e et 3e personnes du singulier sont identiques : [a] ; ainsi que celles des 1re et 3e personnes du pluriel : [ɔ̃]. [ty/il paRti-R-a] − [nu/il paRti-R-ɔ̃]
Certains verbes fréquents ont un radical spécifique au futur : avoir : au-ra, être : se-ra, pouvoir : pour-ra, savoir : sau-ra, venir : viend-ra, etc.
Les verbes courir et mourir cumulent la marque -r- du futur avec le -r final de leur radical : il cour-ra, mour-ra. Dans les verbes en -yer, le y est remplacé par i : il nettoiera, essuiera.
B. Le futur antérieur
Le futur antérieur est un temps composé, formé des auxiliaires avoir ou être au futur simple, suivis du participe passé du verbe : Elle aura chanté. Elle sera venue.
2 - Les emplois du futur
En français, seul l’indicatif possède des temps verbaux appelés futurs, une forme simple (futur simple) et une forme composée (futur antérieur).
A. Les emplois du futur simple
Valeur temporelle
Comme son nom l’indique, le futur simple situe un procès probable dans l’avenir par rapport au moment de l’énonciation, seul (Je viendrai) ou accompagné d’un adverbe ou d’un complément de temps (Je viendrai demain / la semaine prochaine.).
Dans l’expression de l’avenir, le futur simple est concurrencé :
– par le présent de l’indicatif, avec un complément de temps : Je reviens demain. ;
– par le semi-auxiliaire aller au présent suivi de l’infinitif du verbe (Je vais venir.). Dans ce cas, aller + infinitif présente le procès à venir comme imminent (« futur proche »). Comparer : Le train de Nîmes partira à 8 h 12. et Le train de Nîmes va partir. ;
– par les semi-auxiliaires pouvoir et devoir qui expriment respectivement la possibilité et la probabilité : Il peut neiger. Il doit neiger.
Valeurs modales
Le futur simple peut exprimer différentes valeurs modales associées à l’avenir.
Futur injonctif : une phrase au futur ayant un sujet à la 2e personne peut avoir une valeur injonctive : Vous vous présenterez demain matin pour la vaccination.
Futur de promesse : en employant je, le locuteur peut s’engager à accomplir une action dans l’avenir : Je prendrai des mesures pour lutter contre l’inflation.
Futur d’atténuation : le futur employé au lieu du présent peut atténuer une affirmation, souvent à la 1re personne : Je vous demanderai toute votre attention.
B. Les emplois du futur antérieur
Le futur antérieur exprime l’accompli ou l’antériorité par rapport au futur simple :
– il peut présenter un procès accompli dans l’avenir, généralement associé à un complément de temps : Au XXIIe siècle, on aura découvert de nouvelles sources d’énergie. ;
– en corrélation avec un futur simple dans une phrase complexe, il marque l’antériorité : La visite commencera quand tous les visiteurs seront passés au contrôle de l’entrée.
Le futur antérieur peut parfois exprimer une supposition portant sur le passé, et non sur l’avenir : (Je suppose que) Viviane aura pu trouver un avion pour rentrer en France.
Je m'entraine
Expliquez l’emploi du futur.
Le bourreau s’en va !
Ainsi l’ancienne société sera tombée pierre à pierre ; ainsi la providence aura complété l’écroulement du passé. [...] Et l’ordre ne disparaîtra pas avec le bourreau ; ne le croyez point. La voûte de la société future ne croulera pas pour n’avoir point cette clef hideuse. [...] La douce loi du Christ pénétrera enfin le code et rayonnera
à travers. On regardera le crime comme une maladie, et cette maladie aura ses médecins qui remplaceront vos juges, ses hôpitaux qui remplaceront vos bagnes. La liberté et la santé se ressembleront. On versera le baume et l’huile où l’on appliquait le fer et le feu. On traitera par la charité ce mal qu’on traitait par la colère. Ce sera simple et sublime. (V. Hugo, Le Dernier jour d’un condamné)