Analyser la croissance revient à s’intéresser au court terme ; étudier le développe- ment conduit à se situer dans le long terme. Cependant, de plus en plus, les enjeux économiques portent sur un horizon temporel qui va au-delà de la génération présente, pour affecter aussi les générations futures.
La notion
a. Le constat de la dégradation de l’environnement
La planète fait face à des dangers multiples :
– l’épuisement des ressources naturelles non renouvelables (énergies fossiles
comme le charbon, le gaz ou le pétrole, mais aussi l’eau douce) ;
– le réchauffement climatique (via l’émission excessive de gaz à effet de serre) ;
– les catastrophes naturelles (ouragans, typhons, tsunamis...) ou écologiques (pollution, marées noires...) ;
– l’accumulation des déchets...
b. La définition du développement durable
En 1987, Gro Harlem Brundtland, ministre de l’Environnement de la Norvège, a mentionné pour la première fois la notion de développement durable. Dans son rapport, soumis à l’Assemblée générale des Nations unies, elle définit le développement durable comme « un développement qui répond aux besoins présents sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ».
En 1992, la conférence de la Terre à Rio reprend ce concept pour en faire la base des analyses et des politiques environnementales au niveau mondial ; la signature du protocole de Kyoto, qui engage les pays signataires à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, a lieu en 1997.
c. Les principes du développement durable
Le développement durable s’appuie sur trois grands principes :
– le principe de participation : tous les secteurs concernés par une déci- sion doivent participer à la prise de décision (experts, politiques, citoyens, entreprises...) ;
– le principe de solidarité : solidarité entre pays (notamment entre pays riches et pays en développement) en transférant des moyens, financiers principalement, pour protéger l’environnement ; solidarité entre générations (les générations actuelles doivent laisser aux générations futures un monde non dégradé et susceptible de répondre à leurs besoins) ;
– le principe de précaution : toute décision risquée en termes d’environnement ou de santé est reportée tant que le doute subsiste sur ses conséquences.
L’application de la logique
Au niveau international, la logique du développement durable s’applique de plus en plus concrètement. Plusieurs modalités sont ainsi mises en place :
– l’application du principe du pollueur-payeur : le pollueur doit financer les opérations réparatrices du préjudice causé (par exemple, les condamnations des compagnies pétrolières à la suite de marées noires) ;
– la création d’un marché des droits à polluer : c’est ce que tente de faire le protocole de Kyoto, qui désire limiter l’émission de gaz à effet de serre ; chaque pays se voit fixer un quota d’émission qu’il doit respecter, même s’il peut acheter à d’autres pays une partie non utilisée de leurs quotas d’émission (on assiste alors à la création d’un marché où s’échangent les droits à émettre des gaz) ;
– le soutien à l’effort de recherche en matière de technologies respectueuses de l’environnement (développement des énergies renouvelables par exemple) ;
– la prise en compte du long terme dans les décisions économiques. De nombreux obstacles existent cependant :
– le coût très élevé des mesures engagées ;
– l’existence de groupes de pression qui cherchent à défendre leurs intérêts (compagnies pétrolières, chimistes, industrie lourde...) ;
– la difficulté d’imposer aux pays en développement de préserver la nature alors même qu’ils connaissent un début de développement économique.