La politique économique

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Selon les circonstances, l’État est amené à intervenir dans l’économie : la politique économique constitue sa modalité d’action. Concrètement, l’État peut chercher à atteindre de multiples objectifs par le biais des instruments dont il dispose.

L’intervention de l’État 

a. L’État libéral « gendarme »

Chez les auteurs classiques (Adam Smith notamment), le marché est la modalité de fonctionnement de l’économie la plus efficace. D’où, deux conséquences :

– le libéralisme doit prévaloir : la propriété des moyens de production doit être privée, le marché doit réguler l’activité économique, la liberté économique doit s’imposer ;
– l’intervention de l’État doit être limitée aux fonctions régaliennes (police, justice, défense) ou à faire respecter la concurrence.

b. L’État interventionniste

Après la Seconde Guerre mondiale, l’État a étendu son action à la protection sociale et aux interventions économiques. Comme le marché est impuissant à résoudre les crises économiques, l’État doit intervenir dans l’activité économique :

– en finançant des grands travaux d’infrastructures publiques ; 
– en créant des emplois publics ;
– en augmentant les revenus faibles ;
– en assurant une protection sociale aux individus.

La politique économique 

a. Le concept

La politique économique s’inscrit dans une logique d’intervention de l’État dans l’économie. Elle désigne l’ensemble des actions menées par l’État pour encourager l’activité économique nationale et se caractérise par des objectifs recherchés et par des instruments mobilisés.

On distingue communément deux grands types de politiques économiques :

– les politiques structurelles qui agissent à long terme et visent à transformer le système économique afin d’en améliorer le fonctionnement ; il s’agit des politiques industrielle, commerciale, de la concurrence... ;
– les politiques conjoncturelles : elles agissent à court et moyen termes, et visent à réguler l’activité économique pour réaliser une croissance économique sans déséquilibre ; il s’agit des politiques budgétaire, monétaire, de change...

b. Les objectifs de la politique économique

Par la politique économique, l’État cherche en général à atteindre quatre grands équilibres, que l’on représente symboliquement par le « carré magique » de Kaldor : croissance, plein emploi, stabilité des prix et équilibre des échanges extérieurs.

Le carré magique (tracé en pointillé) représente la situation idéale pour une économie, c’est-à-dire un taux de croissance le plus élevé possible, une situation proche du plein-emploi (taux de chômage proche de zéro), un taux d’inflation le plus faible possible (taux proche de zéro) et un commerce extérieur excédentaire.

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Les instruments de la politique économique 

1. La politique budgétaire

La politique budgétaire désigne l’ensemble des actions des pouvoirs publics exercées par le biais du budget de l’État dans le but d’influer sur la conjoncture économique ; elle présente deux dimensions :

– la politique de dépenses publiques : l’État peut faire varier le niveau et la destination des dépenses publiques (par exemple, une augmentation des dépenses publiques exerce des effets bénéfiques sur l’activité économique, notamment en cas de croissance faible) ;
– la politique fiscale : l’État peut faire varier le niveau des prélèvements obligatoires ou encore celui des taux des différents impôts (taux d’impôt sur les sociétés, taux de TVA, barèmes d’impôt sur le revenu...). Par exemple, un allégement des impôts sur les ménages est de nature à soutenir la dépense, c’est-à-dire la demande.

2. La politique monétaire

La politique monétaire a pour principal objectif de contrôler la masse monétaire en circulation, c’est-à-dire de mettre à la disposition des agents économiques une masse monétaire suffisante, mais pas trop abondante, pour assurer une croissance économique équilibrée, c’est-à-dire ni inflationniste ni récessive.

L’outil essentiel de la politique monétaire est le maniement du niveau des taux d’intérêt sur lequel seule la banque centrale (Banque de France ou Banque centrale européenne – BCE) peut agir aujourd’hui dans les pays de la zone euro.