La plupart des phonèmes, notamment [s], [z], [k] et [j], sont transcrits par plusieurs graphèmes, ce qui cause des difficultés d’encodage pour passer de l’oral à l’écrit.
1 - Les graphies du phonème [s]
Plusieurs graphies du phonème [s] sont possibles :
+ des graphies rarissimes : th (forsythia), sç (j’acquiesçai), sth (asthme). Certaines graphies combinables : saucisson, facétie, scission...
Mais cette complexité est à nuancer :
• les graphies n’ont pas la même fréquence. Selon N. Catach : s et ss = 69 % des formes, c + ç = 26 %, t (+ i) = 3,3 %. Le reste, surtout des mots commençant par sc, représente 1,7 % ;
• les lois de position sont souvent déterminantes pour choisir la graphie juste :
– souvent : s en début de mot (savoir) ou avant/après une consonne (masque, absent) ;
– ss entre deux voyelles pour transcrire le son [s] (casser ≠ caser avec [z]) ;
– c + e, i, y note [s] (cerise, ici, cycle). Pour garder [s] devant a, o et u → ç (ça, garçon, reçu).
Si le suffixe -tion (potion) est fréquent, on trouve aussi -sion (pension) ou -ssion (mission).
2 - Les graphies du phonème [z]
Au début d’un mot, le son [z] s’écrit toujours avec la lettre z : zèbre, zone, zut.
À l’intérieur d’un mot, le son [z] s’écrit : le plus souvent avec la lettre s entre deux voyelles : rose, trésor ; avec la lettre z après une consonne (car la lettre s transcrirait le son [s]) : colza ; avec la lettre x dans les mots comme sixième, dixième.
Dans quelques mots, [z] s’écrit avec un ou deux z : gazon, rizière, puzzle...
Attention : la liaison entre deux mots produit parfois le son [z] : les amis [lezami].
3 - Les graphies du phonème [k]
Les graphies c et qu couvrent 98 % des réalisations de [k]. Le phonème [k] s’écrit :
– c, devant a, o, u ou consonne (cas, coin, cube, clair) et à la fin des noms masculins (lac, viaduc, zinc). Il est parfois doublé, notamment avec un préfixe (accourir, occasion...) ;
– qu, le plus souvent, devant e et i (que, qui, liquide), notamment à la fin des noms féminins (brique, claque) et de nombreux adjectifs (cubique) ;
– ch, dans des mots d’origine grecque (chaos, choléra, chronique...) ;
– avec des graphies moins courantes : k (kilogramme), surtout pour des mots étrangers (cake, koala, trek), ck (ticket, hockey) et cqu, rare (acquis, becqueter).
4 - Les graphies du phonème [j]
La semi-consonne yod [j] a 3 graphies principales : i, y, ill(e).
Au début d’un mot, [j] s’écrit avec i ou y (iule, yeux) ; i peut être précédé de h : hier.
À l’intérieur d’un mot, [j] s’écrit i, y, ill ou ï (panier, noyer, caillou, aïe). Quand y suit les voyelles a, o, u, il équivaut à 2 i (rayer = rai-ier) : aboyer, tuyau...
À la fin d’un mot, [j] s’écrit majoritairement -il si le mot est masculin (rail, orteil, fenouil) ; -ill(e) s’il est féminin (taille, feuille, nouille) ou si c’est un verbe (je bredouille, je veille).
-ill ne se prononce pas toujours [j] : la graphie ill code aussi 2 phonèmes distincts, [i] et [l] : mille, tranquille, ville, à ne pas confondre avec bille [bij] et fille [fij] où i note [i] et -lle note [j].
5 - Les graphies des voyelles nasales
[ɑ̃], [ɔ̃], [ɛ̃] et [œ]̃ s’écrivent généralement avec n (agent, gland, honte, brin, brun), mais avec m devant m, b, p → am : ambre, camp ; em : emmener, sembler, temps ; om : ombre, rompu ; im : imberbe, impur ; um : humble.
Exceptions : bonbon, embonpoint, néanmoins, bonbonne + une comtesse / un comte.
Je m'entraine
Écrivez les lettres correspondant aux phonèmes concernés :
1. [s] : ini...ial − fa...ile − fa...onner − pa...ient − ...inder − di... − di...tant − a...a...inat − ...ien...e
2. [z] : di...ième − troi...ième − di...aine − ra...ia − maga...ine − si... ans − inu...ité − bli...ard
3. [k] : préo...upation − fa...ir − tro... − tro...er − ...arisme − ...a...i − sto... − a...éreur − ...a...ophonie
4. [j] : no...er − av...on − la...us − réve... − ba...onnette − bâ...on − ba...er aux corneilles − un ba...