La sécurité en opération de secours d’urgence aux personnes a pour but de protéger le secouriste, la victime et les autres personnes.
1 - Les équipements de protection individuelle (EPI)
Les EPI se composent des éléments suivants :
- une paire de gants à usage unique (évite toute transmission de germes dangereux) ;
- des bandes réfléchissantes sur les vêtements ou une chasuble (améliore la visibilité du secouriste lors des opérations) ;
- une paire de gants de manutention (évite les plaies au niveau des mains lors de manipulation d’objets tranchants) ;
- une veste d’intervention textile (VIT) avec un casque (permet de travailler en cas de conditions climatiques difficiles ainsi que sur les accidents de la circulation ou les chantiers) ;
- une paire de bottes à lacets ;
- une lampe torche ou frontale (permet de travailler en sécurité dans l’obscurité).
2 - Les mesures de protection pour éviter la transmission des infections
A - La protection contre la contamination
Le lavage des mains du secouriste est réalisé le plus tôt possible après un contact avec une victime avec de l’eau et du savon ou une solution hydroalcoolique.
La protection des mains par des gants à usage unique est indispensable lors d’un risque d’exposition au sang ou autre liquide biologique. L’absence de gants à usage unique ne doit pas retarder l’exécution d’un geste vital (arrêt d’hémorragie) et peut être remplacée temporairement par un sac plastique. Les gants à usage unique souillés ou déchirés doivent être remplacés au plus vite.
La protection contre les projections de liquides biologiques est réalisée par :
- un masque médical porté par la victime, qui protège le secouriste contre la salive ou les éternuements ;
- un masque imperméable avec protection oculaire, qui recouvre la bouche et les yeux du secouriste ;
- une charlotte et une sur-blouse portées par le secouriste.
Attention : les masques de protection cités ci-dessus ne protègent pas contre les agents chimiques.
La protection contre les objets contaminés par du sang ou d’autres liquides biologiques est assurée par :
- les conteneurs spéciaux où tous les déchets de soins tranchants ou piquants souillés (aiguilles, bistouris etc.) sont récupérés ;
- les sacs de déchets d’activités de soins où sont récupérés tous les déchets de soins non piquants et non tranchants contaminés (compresses, pansements). Les déchets souillés sont recueillis et détruits par des organismes spécialisés.
En cas d’accident (piqûre, coupure ou projection dans l’œil), il faut désinfecter la plaie et prévenir le responsable pour mettre en œuvre une procédure de prise en charge particulière.
Pour la protection du secouriste lors de manœuvres de réanimation, le secouriste doit éviter d’utiliser une méthode orale directe de ventilation artificielle (bouche- à-bouche) s’il dispose d’un moyen de ventilation (insufflateur manuel, masque de poche ou écran facial).
B - La vaccination
Si le secouriste est contaminé par un agent infectieux, il ne développera pas obligatoirement la maladie, notamment si son organisme est immunisé ou résistant grâce à une vaccination. Un certain nombre de vaccinations, définies par le service médical de l’autorité d’emploi, est recommandé pour le secouriste.
Il n’existe pas de vaccination pour chaque germe existant, c’est pourquoi les méthodes de protection décrites ci-dessus sont indispensables.
3 - La sécurité personnelle sur intervention
Dès son arrivée, le secouriste doit rechercher les risques et dangers qui peuvent compromettre sa mission.
A - Les règles générales
Identification des dangers : approcher prudemment de la zone de l’accident, prendre des renseignements auprès des témoins, dénombrer les victimes ; évaluer le degré d’exposition éventuel au danger.
Protection : supprimer immédiatement et de façon permanente les dangers environnants pour soi-même, les témoins et la ou les victimes ; délimiter largement la zone de danger et en interdire l’accès afin d’éviter le sur-accident.
B - Les cas particuliers
La protection d’un accident de la route :
- baliser le site (150 à 200 m) ;
- interdire toute approche (témoins, fumeurs) ;
- installer une protection incendie (extincteur) ; couper le contact du véhicule (ou débrancher la batterie) ;
- serrer le frein à main ;
- stopper tout épandage de liquide inflammable.
La protection d’un accident électrique : couper l’énergie électrique pour accéder à la victime ou en interdire l’accès.
La protection d’un incendie :
- maintenir un périmètre de sécurité ;
- évacuer les personnes visibles ;
- couper les énergies du local ;
- ne pénétrer dans le local que sous protection respiratoire avec un moyen d’extinction.
Si une personne est en feu, étouffer les flammes avec une couverture en roulant la victime au sol.
La protection contre les substances dangereuses :
- rester à distance de la fuite ;
- écarter les témoins ;
- interdire de fumer ;
- rester en amont par rapport au vent pour se protéger des émanations toxiques.
Attention : dans un endroit fermé, si une ou plusieurs personnes présentent des maux de tête, des nausées ou des vomissements, suspecter une intoxication au monoxyde de carbone. Évacuer l’ensemble du bâtiment concerné et rechercher la cause de l’émanation du gaz.
La protection contre les objets perforants : se protéger au moyen d’une paire de gants épais de manutention et une tenue vestimentaire adaptée et épaisse, manches baissées.
Les opérations particulières de sauvetage concernent les sauvetages en milieu aquatique, en montagne, en milieu confiné, lors d’attentats terroristes ou d’accidents impliquant de nombreuses victimes. Le secouriste seul ou non entraîné fait appel à une équipe spécialisée et ne doit pas s’exposer.
4 - Le dégagement d'urgence de la victime en toute sécurité
En règle générale, le secouriste ne déplace pas une victime en l’absence de secours.
Cependant, s’il ne peut supprimer le danger, il doit tenter d’y soustraire la victime par un dégagement d’urgence (en cas d’incendie, d’explosion, d’effondrement, de montée des eaux, de coulée de boue, de voiture en feu, de feu de local avec victime visible, etc.).