Régulièrement, les conduits acheminant le gaz naturel sont endommagés à l’occasion de travaux ou d’accidents. Les fuites ainsi occasionnées concernent principalement le réseau de distribution en moyenne ou basse pression et, plus rarement, le transport en haute pression.
1 - La présentation du réseau
L’acheminement du gaz sur le territoire est divisé en deux types :
- le réseau « transport » ;
- le réseau « distribution ».
Lors d’une intervention pour fuite de gaz, les sapeurs-pompiers ne peuvent manipuler que les organes de coupure alimentant un immeuble ou un pavillon en fin de réseau de distribution. Dans ce cas, l’organe de coupure doit être consigné et seul un agent GDF est habilité à réaliser la remise en gaz. Toute intervention sur les robinets réseau ou sur le transport ne peut être réalisé que par du personnel GDF. Le schéma précise la limite de l’intervention des sapeurs-pompiers.
2 - La conduite opérationnelle
A - Avant l'arrivée sur les lieux (en cours de transit)
- Retirer les appareils électriques et électroniques à l’ensemble des intervenants (bips, téléphones...).
- Préparer un binôme de reconnaissance en tenue de feu complète avec ARI et explosimètre.
- Préparer un binôme de sécurité en tenue de feu avec ARI.
- Rappeler les consignes de sécurité pour l’ensemble des intervenants (éviter toutes sources d’ignition telles que sonnette, téléphone, lumière...).
B - Sur les lieux
- Stationner l’engin (les engins) 50 mètres avant l’adresse, si possible derrière un écran (façade de bâtiment, par exemple).
- Alimenter l’engin-pompe.
- Faire établir une lance par le binôme de sécurité suffisamment éloignée de la zone d’intervention, sans la mettre en eau (car un établissement sec sera plus facile à déplacer pour rejoindre un point d’attaque éventuel).
- Engager le minimum de personnel pour les reconnaissances avec explosimètre.
3 - La conduite à tenir selon la circonstance rencontrée
A - Fuite sur voie publique
1) Fuite avérée et localisée
- Établir un périmètre de sécurité réflexe de 50 mètres autour de la fuite.
- Mettre en œuvre si besoin une lance pour accélérer la dilution du nuage, en évitant les écoulements d’eau dans la tranchée où se trouve la fuite.
- Empêcher le gaz de pénétrer à l’intérieur des bâtiments proches (fermetures des portes et fenêtres).
- Relever les mesures à l’aide d’un explosimètre pour affiner le périmètre de sécurité.
2) Fuite non localisée
- Réaliser des relevés en portant une attention particulière à l’ensemble desregards, soubassements, caves, réseaux de conduites enterrées.
- Ventiler en cas de détection positive.
- Évacuer les personnes exposées au risque.
- Rechercher les sources de gaz possibles dans l’environnement proche.
3) Fuite dite « fermée »
Mêmes consignes que précédemment.
B - Fuite dans un bâtiment
- En cas de détection positive, procéder à l’évacuation des personnes exposées.
- Fermer l’organe de coupure le plus proche de la fuite.
- Engager le minimum de personnel avec EPI et ARI pour ventiler les locaux.
- Couper l’électricité seulement si le sectionneur ne se trouve pas dans une atmosphère explosive.
C - Fuite enflammée
- Ne pas chercher à éteindre le feu, sauf si un organe de coupure est facilement accessible et manœuvrable immédiatement après l’extinction.
- Protéger l’environnement de tout risque de propagation et adapter le périmètre de sécurité en conséquence.
D - Fuite sur réseau de transport
Une fuite sur réseau de transport GRT Gaz présente un risque majeur au regard de la quantité de gaz libérée et de la durée potentielle d’arrêt de la fuite. Sur le terrain, l’emplacement des canalisations est matérialisé par des bornes jaunes numérotées.
- Réaliser un périmètre de sécurité de 200 mètres avec évacuation totale.
- Engager un minimum de personnel.
- Mettre en place des moyens hydrauliques pour protection.
- Neutraliser les sources d’ignition.