La composition : méthode de l'épreuve

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I. Une épreuve en deux phases

Il est possible de distinguer une phase de 2 h 30 pour le travail préparatoire et une autre de 1 h 30 pour la rédaction du devoir. Celle-ci se fait sans filet, directement sur la copie du concours. Pensez à écrire régulièrement à la main, oubliez le clavier de votre ordinateur.

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II. La préparation

A. Identifier la question posée

Il s’agit d’identifier précisément les notions essentielles que recouvre le sujet. Les thématiques majeures du sujet sont à trouver pour apporter une réponse globale. Des connaissances sont indispensables.

Il est important de problématiser, de mettre en perspective une question d’ordre général et d’organiser une démonstration, avec un raisonnement et des arguments solides.

L’ensemble des termes du sujet doit être analysé. Il faut faire le point sur le sens de la question, afin de ne pas aller dans une direction éloignée du sujet ou une vision trop restreinte.

Exemple : Sujet 2020 - Quel rôle les collectivités territoriales peuvent-elles jouer en faveur de la santé des habitants ?

• Définir le terme de santé et les politiques publiques afférentes.

• Définir les compétences obligatoires et optionnelles via la clause générale de compétences, en matière de santé de chacune des collectivités territoriales, en lien avec le rôle de l’État.

• Intégrer les actions menées pendant la crise sanitaire de 2020-2021.

• Penser à l’actualité des déserts médicaux, définir ce terme.

TÉMOIGNAGE

Paroles de jury - Les réponses apportées par les candidats ne correspondent pas toujours au sujet proposé. Le sujet est souvent mal ou partiellement compris. Une réponse décalée est alors pénalisante.

B. Situer la question dans un cadre problématisé

Un schéma heuristique est utile. Une carte heuristique est un diagramme qui représente l’organisation de liens sémantiques entre différentes idées ou des liens entre différents concepts. Cela permet de réfléchir de façon structurée.

Exemple : À partir du terme usager, on peut construire les liens suivants, qui seront la base d’un plan analytique :

– usager/service public/égalité en droit/laïcité/continuité/adaptation ;

– usager/citoyen/démocratie représentative et participative ;

– usager/collectivités territoriales/proximité/Acte 3 de la décentralisation et efficience ;

– usager/habitant/personnes âgées/handicapées/pénurie de service public/ déserts médicaux.

Les liens qui sont faits entre différentes notions permettent d’aller vers des concepts clés. Il est nécessaire d’utiliser les questions types : quand, quoi, qui, pourquoi, comment, où ?

Il est utile de faire valoir sa culture territoriale, en abordant des exemples concrets, par exemple la mise en place d’une consultation locale ou la réflexion préalable à la mise en œuvre d’un plan local d’urbanisme intercommunal.

« Le candidat doit être capable d’étayer son propos en mobilisant des données relatives à l’organisation, au fonctionnement et aux compétences des collectivités territoriales. Quel que soit le sujet qui lui est soumis, le candidat ne doit jamais perdre de vue que l’épreuve s’inscrit dans une démarche de recrutement au sein de la fonction publique territoriale. » - Extrait de la note de cadrage

C. Poser les éléments principaux du développement

Les axes clés sont à déterminer, ce sont des informations actualisées en droit. Ce sont aussi des informations étayées.

Les réformes récentes dont celles concernant la décentralisation sont le fil conducteur du raisonnement (loi 3DS, loi résilience et climat par exemple). Cela doit figurer dans une bonne copie.

TÉMOIGNAGE 

Paroles de jury - Les copies des candidats manquent parfois de lien avec la réalité professionnelle des attachés territoriaux. Leurs connaissances ne sont pas assez actualisées. Elles peuvent aussi être très (trop) abstraites.

​D. Choisir un plan problématisé

Il faut dans un premier temps rédiger la trame au brouillon. Un plan thématique ou analytique est utile.

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Exemple : La culture et les collectivités territoriales

I - Une logique de projets plutôt à l’échelle intercommunale

A. Le passage d’une offre d’équipements culturels à une offre de projets artistiques B. L’intercommunalité culturelle comme niveau stratégique

II - La mise en place d’une politique culturelle partagée entre les 3 niveaux de collectivités territoriales

A. L’Acte 3 en fait une compétence partagée entre les 3 collectivités territoriales B. Une pénurie de financements qui oblige à réfléchir aux pratiques de mécénat

III. La rédaction

A. Rédiger sans filet, choisir un style concis

Le devoir a une longueur de 5 à 7 pages. Le rédactionnel est fluide et de bonne qualité. Il est concis, sans expression familière. Il respecte les codes de l’écrit, tant pour l’orthographe et la grammaire que pour la syntaxe. Il utilise peu d’abréviations, le jargon technique est à bannir. La copie doit être comprise avec facilité.

B. Rédiger les idées-forces de l’introduction

L’introduction fait une vingtaine de lignes. Son contenu est normalisé. On distingue trois parties :

– le contexte du sujet ;

– la définition du sujet et sa problématisation ;

– une annonce de plan.

Exemple : La laïcité repose sur la séparation des Églises et de l’État selon la loi du 9 décembre 1905. Ce principe républicain est également inscrit à l’article 1er de la Constitution du 4 octobre 1958.

La montée des tentations communautaires rend la mission de maintien de la laïcité parfois difficile pour les élus locaux, notamment les maires car ce sont les élus de proximité. C’est pourquoi, il est nécessaire d’analyser le lien entre le service public, les agents et les usagers.

Il convient d’abord de rappeler le cadre juridique qui fait que le service public reconnaît la liberté religieuse des usagers mais leur impose des limites (1-A). Les pratiques religieuses des usagers sont reconnues. Mais la confessionnalité des bâtiments publics est interdite (1-B).

Ensuite, il convient de comprendre comment le service public reconnaît la liberté religieuse des agents (2-A) mais leur impose la neutralité religieuse, principe désormais inscrit dans le statut de la fonction publique (2-B).

C. Rédiger la conclusion

La conclusion est obligatoire. Ce sont 4 ou 5 lignes qui visent à ouvrir le sujet sur des perspectives ou une actualité territoriale pertinente. Mais aussi de faire le point sur l’intérêt du sujet. Elle comporte deux parties :

– la synthèse du sujet ;

– l’ouverture.

Exemple : La mise en œuvre du RIFSEEP ouvre la réflexion sur les métiers territoriaux. En effet, la cotation des postes, préalable à la définition des groupes fonction, oblige à réfléchir sur les métiers du service public local et leur évolution.