L’engagement moral

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Il est défini comme la convergence de postures interdépendantes que sont la promesse, la confiance ou la loyauté.

1 - La promesse

« C’est formuler, contracter explicitement un engagement garantissant à autrui l’obtention d’un résultat ou la réalisation d’un acte, dans un futur plus ou moins proche » (E. Delessert). Cet acte de langage provoque chez autrui une espérance et une confiance en la personne qui réalise la promesse.

La promesse est donc un double engagement moral : elle inscrit le destinataire dans un rapport au temps particulier, puisqu’il attend ce qui lui a été assuré comme certain dans l’avenir, et contraint le prometteur à prendre un pari sur l’avenir.

Faire une promesse engage donc la personne qui l’énonce et autorise autrui à lui demander des comptes dans le futur. Celui qui s’engage dans une promesse reçoit la confiance d’autrui, mais s’expose en même temps au risque de voir sa réputation ruinée si la promesse n’est pas tenue dans le temps.

Il faut distinguer la promesse du vœu qui n’a pas le même degré d’engagement puisqu’il ne concerne que la personne qui l’émet.

Le serment est plus solennel et engage vis-à-vis de la communauté tout entière (le serment de fidélité des vassaux à leurs seigneurs au Moyen Âge ou le serment d’Hippocrate des nouveaux médecins, par exemple).

2 - La confiance

Du latin cum (« avec ») et fidere (« se fier »), la confiance est la « croyance spontanée ou acquise en la valeur morale, affective et professionnelle d’une autre personne, qui fait qu’on est incapable d’imaginer de sa part tromperie, trahison ou incompétence » (www.cnrtl.fr).

La nature de la confiance est fondée sur la création d’un lien, résultat des relations humaines et des interactions sociales. La confiance est construite, elle n’est jamais innée. Elle peut donc se construire mais aussi se déconstruire (ne plus avoir confiance en quelqu’un). Il existe deux formes de confiance : en soi et envers les autres.

Pour s’assurer un monde stable et sûr, chaque individu doit pouvoir compter sur les autres en établissant une sorte de contrat social, une institutionnalisation qui formalise les conduites et les attitudes. C’est aussi s’assurer un futur plus sûr, plus prévisible, plus maitrisé.​

3 - La loyauté

La loyauté est une qualité morale, une attitude d’esprit, une force de caractère. Elle est donc plus globale, plus vaste que la confiance.

La loyauté implique de nombreuses qualités et attitudes : la sincérité, la droiture, la fiabilité, l’honnêteté, la vérité, la franchise, la fidélité, la régularité, la constance, le sérieux, la responsabilité, le respect, le dévouement et la confiance.

Elle procède cependant de la même manière que la confiance puisqu’on peut être loyal envers soi, mais aussi envers les autres. Le rapport aux autres s’inscrit dans le partage des bons et des mauvais moments en exprimant ce que l’on ressent, en dialoguant avec les autres et en tenant ses engagements.

Pour que la loyauté soit indiscutable, il faut parfois des actes qui prouvent son engagement envers autrui, comme prendre sa défense lorsqu’il est insulté ou humilié, par exemple.

Il existe un point commun entre la loyauté et la responsabilité : l’accomplissement des engagements acceptés. Être loyal est l’expression d’un respect de la parole donnée, alors qu’être responsable est l’acte d’assumer ses obligations. Les deux qualités sont donc complémentaires.

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Je m'entraine​

Pour chaque cas, dites s’il s’agit d’une promesse, d’une confiance ou d’une loyauté.
1. Arthur n’a jamais voulu dire le secret que Clémence lui avait dit le mois dernier.
2. Dans un message clair, Ahmed dit à Vincent que son attitude à la cantine l’a dérangé à midi. Vincent lui répond qu’il sera vigilant pour ce que cela ne se reproduise plus.
3. Depuis la grande section, les deux garçons se connaissent et, la dernière fois, lorsque cette fille a pris à parti Zacharie à la récréation, Paul l’a défendu.
4. L’élève dit qu’il n’oubliera plus son cahier de maths à l’école pour faire ses devoirs.