L’apprentissage de la lecture est l’une des priorités du cycle 2. À la fin de ce cycle, les élèves doivent savoir identifier des mots rapidement, lire et comprendre des textes variés, lire à voix haute avec fluidité un texte d’une demi-page et avoir lu au moins cinq à dix œuvres en classe par an.
I. Les voies de lecture et les stades d'apprentissage
A. Deux voies de lecture de mots
Pour lire, deux voies de lecture de mots sont sollicitées :
• La voie indirecte par assemblage : identification des correspondances entre lettres et sons. C’est la voie qui est utilisée par le lecteur débutant ou le lecteur expert qui est confronté à un mot inconnu.
• La voie directe par adressage : elle sert à décoder les mots fréquents, les mots-outils et les mots irréguliers. Le lecteur repère le mot écrit comme mot mémorisé orthographiquement dans son stock lexical, le différencie des mots proches et associe le mot à son sens. C’est la voie qui est utilisée majoritairement par le lecteur expert.
B. Trois stades d’apprentissage de la lecture
Le stade logogrammique (atteint en fin de GS ou en début de CP) : reconnaissance du mot grâce à sa silhouette. L’élève ne peut lire que des mots déjà rencontrés et en contexte.
Le stade alphabétique (atteint en CP) : l’élève met en relation des graphèmes et des phonèmes qu’il assemble pour déchiffrer des syllabes et des mots. Il peut déchiffrer des mots inconnus, surtout s’ils sont réguliers.
Le stade orthographique (atteint en CP-CE1) : les automatismes se mettent en place. L’élève reconnaît les syllabes, les morphèmes, les mots-outils et les mots connus et stockés en mémoire. Ce stade doit être atteint à la fin du cycle 2.
C. Quelle voie est utilisée à chaque stade d’apprentissage de la lecture ?
II. Enseigner la lecture
A. Le décodage et la compréhension
Lire est un processus complexe qui consiste à mettre en interaction l’identification de mots (le décodage) et la compréhension. Ces deux apprentissages se construisent simultanément, tout en favorisant une dimension métacognitive : l’élève doit savoir comment et pourquoi il apprend à lire.
Le décodage et la compréhension relèvent chacun d’un enseignement explicite. Pour cela, une programmation des enseignements sur l’année est indispensable pour avancer de manière cohérente.
Il est recommandé d’équilibrer le « savoir décoder » et le « savoir comprendre ». Dans cette optique, il est important de bien choisir sa méthode pour enseigner la lecture.
B. Les méthodes d’apprentissage de la lecture
Il existe trois méthodes générales pour l’apprentissage de la lecture avec des approches différentes :
– la méthode syllabique (= synthétique) : apprentissage exclusif du décodage. Lire c’est décoder : on va du texte au sens.
– la méthode analytique (= idéo-visuelle) : compréhension directe du texte. Lire c’est comprendre : on va du sens au texte.
– la méthode interactive : apprentissage simultané du décodage et de la compréhension de textes. Lire c’est faire interagir « décodage » et « compréhension ».
Depuis quelques années, les auteurs de manuels s’inspirent essentiellement de la méthode syllabique à point de départ phonique (on part du phonème et on découvre ses graphies les plus fréquentes) et de la méthode interactive. Cependant, le guide Éduscol « Pour enseigner la lecture et l’écriture au CP » demande de privilégier l’entrée graphémique, c’est-à-dire d’aller du graphème au phonème.
C. Différentes modalités de lecture en classe
À l’école, il faut varier les modalités de lecture :
– lecture dans tous les domaines d’enseignement avec différents types de textes ;
– écoute de textes lus par l’enseignant ;
– lecture autonome ;
– lecture collective ;
– lecture à voix haute ;
– lecture d’œuvres complètes.
Écouter le podcast sur le thème "Enseigner comment mieux lire" : hatier-clic.fr/24crpeficheoral57
À SAVOIR
Il est essentiel d’associer l’apprentissage de la lecture à celui de l’écriture. Ce sont des apprentissages simultanés et complémentaires. Par exemple, la copie de mots ou de textes et la dictée apprennent à lire et à écrire.