I) Une pluralité de modes d'intervention en santé
De nouveaux principes d’intervention, aux côtés de la restauration de la santé, ont été déployés afin d’agir sur le capital santé des individus et des populations à différents stades de prise en charge.
Définition
La restauration de la santé permet aux individus de recouvrer une santé qui a été fragilisée par la maladie (après un cancer, une opération chirurgicale…).
A) La prévention
Le concept général de prévention est décliné par l’OMS en 3 niveaux (primaire, secondaire et tertiaire) et est défini ainsi : « La prévention consiste en l’ensemble des mesures et des dispositifs ayant pour but d’améliorer l’état de santé de la population en évitant ou réduisant l’apparition, le développement ou l’aggravation des maladies, accidents et handicaps. »
La prévention est également définie dans la loi du 4 mars 2002, relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé. Elle est reprise dans la loi du 9 août 2004, qui la replace dans un contexte plus global de santé publique.
Une prévention en association avec l’éducation et la promotion de la santé aura davantage d’efficacité.
Deux exemples de campagnes d’information et de sensibilisation
B) L’éducation pour la santé
L’éducation pour la santé désigne selon l’OMS un ensemble d’activités d’information et d’éducation qui incitent les gens à vouloir être en bonne santé, à savoir comment y parvenir, à faire ce qu’ils peuvent individuellement et collectivement pour conserver la santé, à recourir à une aide en cas de besoin. Elle agit donc sur les dimensions suivantes, pour une efficacité globale : savoirs, savoir-faire et savoir-être.
C) La promotion de la santé
La promotion de la santé trouve son inspiration et se définit selon plusieurs textes comme la Déclaration d’Alma-Ata (1978) et la charte d’Ottawa (1986). Elle est devenue essentielle dans la loi du 9 août 2004 et occupe une place primordiale parmi ses objectifs.
Elle vise l’égalité en matière de santé. Ses interventions ont pour but de réduire les écarts actuels caractérisant l’état de santé, et d’offrir à tous les individus les mêmes ressources et possibilités pour réaliser pleinement leur potentiel santé.
En tant que modalité d’intervention, la promotion de la santé place l’individu au cœur de sa prise en charge, le responsabilise, et lui confère les moyens d’apprendre, d’agir sur sa santé et de faire les choix les plus efficaces pour maintenir et améliorer son capital santé.
D) La restauration de la santé
Restaurer la santé, c’est-à-dire la rétablir auprès de l’individu après qu’elle ait été amoindrie (maladie, accident) est une autre modalité d’intervention en santé publique. La restauration de la santé, essentiellement curative jusqu’ici, engendre une hausse trop importante des dépenses en la matière.
L’éducation thérapeutique de l’usager, qui consiste à prévenir et éduquer plutôt que de chercher à guérir, permet des économies pour notre système de santé.
E) La veille et la sécurité sanitaires
Un autre volet d’intervention de la santé publique est la vigilance et la surveillance face aux risques, qui plus est en ce qui concerne les nouveaux risques que connaît la société. Cette surveillance est confiée à un large réseau d’institutions ayant pour mission de protéger la santé contre la survenance de crises.
II) L'usager parmi une diversité d'acteurs en santé
L’usager se situe au cœur de notre système de santé. Il bénéficie de l’offre de soins développée sur le territoire mais surtout d’un véritable statut d’acteur de sa propre trajectoire de santé, d’autant plus depuis la loi de mars 2002, relative à la démocratie sanitaire. La place et la participation de l’usager sont très importantes dans ce contexte.
Un usager se situe parmi un système de santé, c’est-à-dire un ensemble de structures, de mesures et de dispositifs permettant de maintenir, de restaurer ou de développer la santé globale de la population. On citera parmi ses composantes :
les pouvoirs publics, qui assurent un rôle nécessaire de contrôle et de régulation en matière de droits des usagers, dans le cadre des politiques développées ;
les organismes de protection sociale, protégeant les individus contre l’exposition aux risques sociaux ;
l’offre de soins, à savoir l’ensemble des structures et des professionnels en charge de dispenser des réponses de santé en faveur des individus ;
les organismes de prévention, de veille et de sécurité sanitaire.
III) La démocratie sanitaire, les droits des usagers et le parcours de santé
A) La notion de démocratie sanitaire
La démocratie sanitaire est une démarche associant, dans un esprit de dialogue et une logique de concertation, l’usager et l’ensemble des acteurs du système de santé, dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques de santé publique.
Les agences régionales de santé (ARS) développent et animent cette démarche sur les territoires régionaux selon les demandes exprimées localement et ce par le débat public ainsi qu’une participation large d’acteurs, dont en premier le citoyen.
B) Les droits des usagers et le parcours de santé
Chaque usager détient fondamentalement, en sa qualité d’être humain, un certain nombre de droits en tant que personne : droit au respect de sa vie intime et privée, de sa dignité, de ses croyances et valeurs. À ceux-ci s’ajoutent des droits en tant qu’acteur responsable de sa santé : droit d’accès à l’information le concernant, par le biais notamment de son dossier médical (DMP), droit de participation aux instances de représentation des usagers.
Depuis 2010, les ARS structurent en matière de prévention les parcours de santé des usagers sur les territoires, afin de mutualiser les modalités d’intervention.