Il est important de comprendre que nous sommes tous des acteurs spatiaux et que nous pratiquons plusieurs lieux au quotidien : l’habiter est polytopique.
1 - « Lieu » et « lieu de vie »
A. Qu’est-ce qu’un lieu ?
Un lieu est une portion de l’espace terrestre qui a été appropriée par un individu ou un groupe. Un morceau de l’espace devient un lieu à partir de l’instant où il est nommé, délimité, pratiqué, fréquenté et où l’on y agit.
Un lieu est donc plus qu’un point, un nom ou une localisation : il a un sens et est la base de l’entrée dans l’habiter puisque ce sens est celui qui est tissé par la relation entretenue entre un (des) individu(s) avec un (plusieurs) lieu(x).
B. Le(s) lieu(x) de vie
Il s’agit des lieux du quotidien, de l’espace familier et vécu des élèves. Des enfants de 8-9 ans vivent aujourd’hui dans un habiter polytopique (la pratique de lieux multiples) accéléré et accru par les mobilités nombreuses et croissantes mais aussi par le développement sans précédent depuis 2020 des pratiques virtuelles qui connectent par le réseau immatériel (Internet) des lieux et des individus entre eux.
Cela conduit à considérer que, certes, le lieu de vie est bien celui de l’école et de ses alentours immédiats, mais aussi tous les lieux qui, de manière réelle ou non, fondent les représentations spatiales des élèves (lieux de vacances, lieux de résidence d’amis ou de parents éloignés mais avec qui ils échangent régulièrement de manière virtuelle).
2 - Les acteurs spatiaux
A. Qu’est-ce qu’un acteur spatial ?
Un acteur spatial est un individu, un groupe de personnes ou une organisation capable d’avoir une action − directement ou indirectement − sur les territoires (du local au global). Un acteur peut être un individu, une association de quartier, un État ou une organisation non gouvernementale (ONG).
Les acteurs spatiaux ont des intérêts propres, parfois en contradiction, et, dans les espaces partagés, ils sont en interaction.
Exemple : Les cyclistes soutenus par des associations ou des collectivités territoriales partagent le même espace que les automobilistes ou les chauffeurs de bus, dont les pratiques sont relayées par le même type d’acteurs.
B. Les élèves, acteurs spatiaux du quotidien
Les principales démarches pédagogiques pour investiguer ces dimensions avec les élèves sont la sortie de terrain dans le quartier de l’école et le dessin de paysage ou la carte mentale du lieu où ils habitent.
Je m'entraine
Soulignez tous les acteurs spatiaux qui, selon vous, ont participé à cet aménagement : les élèves, le département, la région Île-de-France, les parents d’élèves, les enseignants, les élus locaux, la mairie de Paris, l’Unesco, l’Union européenne, les commerçants du quartier, une association, un architecte, des paysagistes, des entreprises du bâtiment, la direction de l’école, des animateurs, des inspecteurs de l’Éducation nationale, des formateurs.