Accompagner le savoir

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Transmettre des connaissances n’est pas la seule mission d’un professeur des écoles : il accompagne aussi tous les enfants à devenir « élèves ». L’enfant ne naît pas élève, il le devient. L’enseignant va aider les enfants à devenir des citoyens responsables et des adultes autonomes.

I. Ce que nous disent les neurosciences

Les neurosciences sont une sous-discipline des sciences cognitives axée sur l’explication et la simulation des mécanismes de pensée humaine tels que l’intelligence, le langage, la mémoire, l’attention, la perception, le raisonnement, les émotions... Les neurosciences vont chercher à comprendre le fonctionnement du cerveau humain.

C’est grâce à certaines recherches en neurosciences que l’on peut améliorer les processus d’apprentissage et les modalités d’enseignement. Combiner les neurosciences à l’éducation va enrichir les connaissances théoriques et les pratiques mutuelles. Par exemple, la recherche en neurosciences indique que :

la qualité du sommeil, de l’alimentation et l’exercice physique vont influencer les apprentissages et constituent les bases physiologiques de la pédagogie. Le sommeil est indispensable au bon fonctionnement de la mémoire, il prépare le cerveau à apprendre et à encoder de nouvelles informations et va ensuite stabiliser les connaissances de façon durable ;

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l’apprentissage distribué et répété, c’est-à-dire lorsque l’on apprend pendant une durée définie avec des interruptions, est plus efficace que l’apprentissage massé où on apprend pendant une durée définie sans interruption ;

accepter l’erreur est important ; l’erreur est un puissant levier dans les apprentissages. Il faut ainsi valoriser l’apprentissage explicite ;

l’apprentissage par imitation est à encourager, Gandhi a d’ailleurs écrit : « Montrer l’exemple ce n’est pas la meilleure façon de convaincre, c’est la seule ». L’enfant va apprendre par mimétisme en tâtonnant et en observant ;

l’engagement du corps et l’action dans les apprentissages développent la cognition. L’apprentissage pratique est une forme d’apprentissage qui incite à apprendre par l’action, en agissant, en manipulant et pas seulement en écoutant. Les enfants apprennent par les sensations, le mouvement, à travers des expérimentations...

II. La pédagogie dans les dispositifs spécifiques

On retrouve plusieurs fonctionnements au sein des classes.

A. La pédagogie institutionnelle

En 1956, le pédagogue Fernand Oury propose le terme de « pédagogie institutionnelle » pour qualifier les orientations nouvelles du mouvement Freinet : la classe fonctionne de façon autogérée et la résolution des conflits est assurée par les élèves eux-mêmes, à travers des instances de décision et de concertation. Ce mouvement pédagogique vise une vie scolaire démocratique, où règnent l’entraide et la responsabilité.

Les techniques pédagogiques les plus utilisées sont : le conseil de classe, les ceintures de comportement, les ceintures de compétences, les fichiers autocorrectifs, les métiers ou les responsabilités de classe, la bibliothèque de classe...

B. La pédagogie de projet

Ce type de pédagogie est associé aux psychologues John Dewey ou Ovide Decroly. Les élèves vont pouvoir concevoir un projet qui les intéresse et ainsi construire des connaissances. Plusieurs matières vont pouvoir être réunies afin de travailler sur un sujet commun.

C. De nouvelles postures pédagogiques

À la suite des dispositifs spécifiques du « 100 % réussite » en REP, on retrouve dans les classes de GS, CP et CE1 un effectif réduit de 12 à 15 élèves. Cette mesure de dédoublement mise en œuvre dans les écoles REP et REP+ depuis 2017 vise un accompagnement individualisé et personnalisé des élèves, dans l’objectif de parvenir à 100 % de réussite dans la maîtrise des savoirs fondamentaux (lire, écrire, compter, respecter autrui...).

Lorsque le dédoublement est impossible en raison de locaux insuffisants, deux enseignants peuvent enseigner dans la même classe : il s’agit du co-enseignement.

Repenser les espaces de la classe et en délimiter les fonctions : coin regroupement, tables en ateliers, îlots, espace numérique, coin lecture... La circulation entre chaque espace doit être fluide et facilitée.

L’aménagement de la classe peut également être flexible : moins de tables que d’élèves ou des tables non nominatives avec des coins dédiés aux apprentissages. L’aménagement flexible doit permettre des apprentissages différenciés et individuels mais aussi des apprentissages collectifs.

À RETENIR

Le dédoublement s’étend depuis la rentrée 2021 aux GS. Assortie de l’obligation d’instruction portée à trois ans, la réduction des effectifs en GS répond à la nécessité de conforter l’acquisition des fondamentaux dès le plus jeune âge pour réduire les inégalités scolaires et favoriser la réussite de tous les élèves. (Source : Éduscol).